Paysagistes

Articles archivés

GRAHAM STUART THOMAS

Créé par le 28 juil 2019 | Dans : Paysagistes

 Graham Stuart Thomas…

…l’homme qui murmurait à l’oreille des roses anciennes.

Graham Stuart Thomas

Graham Stuart Thomas (1909 – 2003)

Le nom de Graham Stuart Thomas sonne comme familier à l’oreille de nombreux jardiniers. Peut-être l’avez-vous entendu ou lu sur l’étiquette de la rose du même nom, obtenue par David Austin en 1983… A moins qu’il ne s’agisse de la variété de chèvrefeuille des bois que vous avez installée dans votre jardin (Lonicera x. periclymenum ‘Graham Tomas’). Et ce ne sont que deux exemples parmi les nombreuses plantes qui ont été baptisées en l’honneur de ce grand jardinier.

Rosier 'Graham Thomas' et Chèvrefeuille 'Graham Thomas'

Rosier ‘Graham Thomas’ et Chèvrefeuille ‘Graham Thomas’Crédit photo : Promesse de Fleurs

Graham Stuart Thomas est né en 1909 à Cambridge, dans une famille de jardiniers amateurs et passionnés. Très vite, le destin du jeune Graham semble scellé. A l’âge de 8 ans, il se voit offrir comme cadeau d’anniversaire un pot de fuchsia. C’est le déclic ! Il veut devenir jardinier !

Jeune adulte, il entame donc des études au Jardin Botanique de Cambridge. Par la suite, il travaillera dans différentes pépinières, la première étant Six Hills Nursery, où il officie sous l’autorité de Clarence Elliott. En 1931, il devient contremaître aux Pépinières Hillings, dans le Surrey.

Jardin Botanique de Cambridge

Jardin Botanique de Cambridge

Au cours de sa carrière, il s’entretient régulièrement avec Gertrude Jekyll, autre grand nom du jardinage en Grande-Bretagne. Elle lui expose alors sa théorie, insistant sur le fait que le jardinage est un art, dans lequel il est primordial de prendre en compte la judicieuse utilisation des couleurs et l’emploi des vivaces dans les massifs.

Dès le milieu des années 40, il travaille en collaboration avec la très vénérable pépinière Sunningdale Nurseries. Aux côtés de Jim Russell, il développe sa vision de l’aménagement des massifs, fondée sur un juste mélange des feuillages (dans leurs formes mais aussi leurs textures) et des fleurs. Les deux collaborateurs, de même que Peter Beales et David Austin (le père des Roses Anglaises telles que nous les connaissons), n’auront alors de cesse de faire la promotion des roses anciennes, quelque peu tombées dans l’oubli. C’est en effet alors l’avènement des hybrides de thé et autres floribunda, dont la remontance (la capacité à refleurir plus d’une fois dans l’année) et les couleurs sont bien plus larges. Vita Sackville-West, autre figure emblématique du monde des jardins, préfacera l’un des livres de Thomas ainsi:

« Certaines roses anciennes requièrent un goût qui ne se développe que par l’expérience, goût sans lequel il est impossible d’apprécier leur caractère plus doux et plus subtil, supérieur à celui qu’offrent les hybrides de thé, les polyantha et les floribunda aux couleurs criardes que l’on rencontre dans les jardins modernes ».

Toute sa vie, Graham Stuart Thomas a fait la promotion des roses anciennes.

Toute sa vie, Graham Stuart Thomas a fait la promotion des roses anciennes.

Graham Thomas est en effet un fervent défenseur des roses anciennes, et il leur dédit de nombreux livres. A l’origine de pas moins de 19 ouvrages, il est entre autre l’auteur de ‘Old Shrub Roses’ (Rosier arbustifs anciens) en 1955, ‘Shrub roses of Today’ (Rosiers arbustifs d’aujourd’hui) en 1962 et ‘Climbing Roses, Old and New’ (Rosiers grimpants d’hier et d’aujourd’hui) en 1965. Ses ouvrages décrivent en détail les différentes variétés, la façon de les tailler et prodiguent des conseils de culture. Non content d’être un écrivain reconnu, il illustre lui-même certains de ses ouvrages avec réalisme, et ses talents de dessinateur lui valent d’être récompensé par une médaille d’or, décernée par la Royal Horticultural Society.

Graham Stuart Thomas, botaniste et illustrateur de talent.

Graham Stuart Thomas, botaniste et illustrateur de talent.

A cette même époque, il intègre en tant que conseiller le National Trust, une organisation dont le but est de préserver et de promouvoir les monuments et sites naturels d’exception en Grande-Bretagne. Ce jardinier et botaniste hors-pair, qui murmure à l’oreille des roses anciennes, conçoit et aménage aussi des jardins. Si sa collection de roses atteint son apogée à Montisfont Abbey, son chef d’œuvre reste probablement la réalisation d’un jardin à East Riddlesden Hall. Certains vantent son sens inné de l’association des plantes, d’autres dénigrent quelque peu son manque de talent, ou tout au moins de perspicacité dans son approche plus globale du design et de la gestion de l’espace.

East Riddlesden Hall

East Riddlesden Hall

Il n’en reste pas moins que GrahamThomas est entré dans la légende, tant pour son expertise botanique que pour l’héritage qu’il a laissé aux générations futures. Ses nombreux titres et récompenses en témoignent : Vice-président de la Garden History Society, de la Royal National Rose Society et de la British Hosta and Hemerocallis Society, membre honoraire de la Irish Garden Plant Society, il reçoit également la Veitch Memorial Medal en 1966, qui récompense sa contribution exceptionnelle à l’avancement de la science et de la pratique de l’horticulture. Il est également décoré de la Victoria Medal of Honour en 1968 et il est fait officier de l’Ordre de l’Empire Britannique en 1975. En 1996 enfin, la Garden Media Guild lui décerne un prix pour l’ensemble de son œuvre.

Horticulteur, jardinier, paysagiste et auteur, Graham Thomas résume avec justesse, dans son ouvrage ‘The Art of Planting’ (1984), la relation qui nous unit au jardinage :

« Peu importe que vous abordiez le jardinage comme un loisir, une science ou un art, la base reste toujours la même : on jardine pour la beauté des plantes ».

Quelques uns de ses ouvrages :

  • 1955 : Old Shrub Roses
  • 1962 : Shrub Roses of Today
  • 1965 : Climbing Roses, Old and New-York
  • 1975 : Perennial Graden Plants
  • 1977 : Plants for Ground Cover
  • 1984 : The Art of Planting
  • 1999 : Treasured Perennials
  • 2002 : The Garden Through the Year

 

Les jardins liés à Graham Stuart Thomas

 

A lire aussi, l’article sur les Roses préférées de Graham Stuart Thomas.

 

–> Retour page ‘Grands Paysagistes’

–> Retour ‘Sommaire’

 

PIET OUDOLF

Créé par le 30 mai 2018 | Dans : Paysagistes

PIET OUDOLF

Piet Oudolf

Piet Oudolf

Né le 27 octobre 1944, ce paysagiste néerlandais jouit d’une renommé internationale pour ses créations modernes et originales, en particulier dans les espaces urbains.

Il est sans doute le plus connu des représentants contemporains du ‘New Perennial Movement‘ qu’il a fait évoluer et dont on attribue la lointaine paternité à William Robinson, paysagiste irlandais du 18e siècle. Ce style est également associé aux travaux des paysagistes néerlandais Mien Ruys et britannique Gertrude Jekyll.

Ce mouvement prône l’utilisation des vivaces et graminées afin de créer un jardin visuellement le plus naturel possible aux 4 saisons et qui reconnecte le jardinier avec son environnement.

Piet Oudolf reprend ces principes et les fait évoluer depuis de nombreuses années.

Des 'prairies' où vivaces et graminées se mélangent.

Des ‘prairies’ où vivaces et graminées se mélangent.

Outre l’aspect naturel du jardin, il prend en compte des considérations écologiques et œuvre à une organisation en apparence moins stricte des plantations.

L’un des paysages les plus emblématiques lorsque l’on évoque son nom est celui de la prairie, sauvage au premier regard, mais savamment organisée.

Pour mieux appréhender et comprendre son travail, il est nécessaire de prendre en considération les éléments principaux qui le définissent.

  • Le contexte local.

On n’organise pas et on ne crée pas un jardin de la même façon chez un particulier que dans une zone urbaine. Les éléments existants (maisons, arbres voisins, bâtiments, buildings…) guident le paysagiste dans l’élaboration du projet pour s’y intégrer avec harmonie.

  • Le contexte environnemental

Le sol, le climat, l’exposition, comme dans tout jardin, doivent être pris en considération afin d’adapter le mieux possible la sélection des plantes au biotope existant.

Les circulations entre les massifs permettent différentes lectures du jardin.

Les circulations entre les massifs permettent différentes lectures du jardin.

  • L’échelle

Chaque projet dépend entre autre de la surface à aménager. Outre le contexte local, ce paramètre orientera les choix opérés.

  • La longévité

Il est impératif de choisir des plantes solides qui sauront rester belles plusieurs années tout en demeurant sous contrôle sans trop d’interventions de la part du jardinier (protection en hiver, envahissement ou au contraire dépérissement…)

  • La cohérence

Utiliser des vivaces et graminées ce n’est pas les planter au hasard mais en respectant un certain rythme, en jouant sur les répétitions, les effets de vagues, de couleurs, de textures, de ports…

Vivaces et graminées forment des groupes et se font écho.

Vivaces et graminées forment des groupes et se font écho.

  • La saisonnalité

Les vivaces et graminées choisies doivent être sélectionnées pour présenter un attrait visuel le plus longtemps possible. Il est donc impératif de ne pas s’orienter vers des plantes superbes un mois dans l’année mais qui n’apporteront aucune plus-value esthétique une fois le feu d’artifice passé. Le but est de créer un jardin beau toute l’année. Entre floraisons colorées, fruits décoratifs, feuillages, tiges et ports, chaque saison verra la physionomie du jardin évoluer sans jamais s’appauvrir.

Dans cet esprit, une proportion de 3/4 de plantes structurelles et qui sont donc intéressantes toute l’année sont associées à 1/4 de végétaux qui se remarquent certes par leurs feuillages ou leurs floraisons, mais sur une plus courte période. Dans tous les cas, il considère qu’il n’y a pas de ‘mauvaises herbes’ et que ces dernières peuvent même, tant qu’elles ne dénaturent pas le graphisme initial, participer de la beauté de l’ensemble.

  • Les plantes

Si Piet Oudolf a également recours aux arbres et arbustes qu’il définit comme les plantes ‘primaires’ ou ‘élémentaires’, c’est avant tout aux vivaces et graminées qu’il s’intéresse donc, s’en servant comme d’accents ‘secondaires’.

Parmi ces plantes, il précise la notion de ‘plante-matrice’. Il s’agit là d’une seule plante ou d’une variété limité d’espèces utilisées en masse et d’où émergeront des plantes plus visuelles (et souvent plus hautes) qui attireront le regard et seront comme autant de points d’ancrage.

Les végétaux les plus simples sont mis à l’honneur, tant qu’ils se montrent assez résistants et qu’ils acceptent la concurrence. Autre aspect important, celui d’attirer insectes et oiseaux dans ce style de jardin.

Même sèches, les plantes doivent conserver leur esthétisme.

Même sèches, les plantes doivent conserver leur esthétisme.

  • Le schéma de plantation

Outre l’idée de ‘plante-matrice’, Piet Oudolf mise sur des associations de groupes, aplats ou touffes de plantes qui, loin d’être nettement séparées, s’entremêlent, se superposent et se chevauchent afin de flouter les limites.Elle se font également écho en groupes répétés de loin en loin afin de donner du rythme.

Il accorde aussi une importance particulière aux circulations. Pour lui, le jardin n’a d’intérêt que si l’on peut circuler entre les massifs et les plantes, de façon à ce que chaque point de vue en permette une lecture différente. Cela donne également l’impression que le jardin est plus grand qu’en réalité.

 

Fruits, feuillages et tiges sont aussi importants que les floraisons.

Fruits, feuillages et tiges sont aussi importants que les floraisons.

Piet Oudolf considère chaque plante comme une entité à part entière qui doit s’intégrer dans un tout en perpétuelle mutation. Au côté trop statique des jardins ‘traditionnels’ il oppose le dynamisme de ses créations. Il n’envie pas les jardiniers qui doivent nettoyer les fleurs fanées et couper les tiges ‘mortes’ pour conserver à leur jardin un aspect soigné. Il préfère pouvoir jouir des bruns et des gris de l’automne et de l’hiver qui auront succédé aux floraisons du printemps et de l’été en ayant sélectionné ses plantes à dessein. Il aime l’idée de nature cyclique opposée à celle de paysage figé car ce sont ce mouvement et cette impermanence qui donnent son ambiance et son âme au jardin.

L'hiver, les plantes défleuries captent le givre pour un créer un nouveau décor.

L’hiver, les plantes défleuries captent le givre pour un créer un nouveau décor.

Il considère les plantes comme des ‘partenaires’ plus que comme des ‘auxiliaires’ et part du principe que le jardinier ne domine pas la nature mais qu’au contraire il s’y invite.

                    « L’idée n’est pas de copier la nature mais de donner un sentiment    de nature ».

 

Parmi ses réalisations les plus connues on peut citer :

  • Hummelo, son jardin personnel dans l’est des Pays-Bas où il travaille avec son épouse.
Hummelo, jardin personnel du paysagiste où il œuvre avec son épouse.

‘Hummelo’, jardin personnel du paysagiste où il œuvre avec son épouse.

  • Le Dream Park à Enköping, en Suède.
Le 'Dream Park' en Suède.

Le ‘Dream Park’ en Suède.

  • La célèbre High Line de New-York, ancienne voie de chemin de fer qui traverse Manhattan réhabilitée en promenade bucolique.
La 'High Line', ancienne voie de chemin de fer, est devenue l'une des promenades préférées des New-Yorkais et des touristes.

La ‘High Line’, ancienne voie de chemin de fer, est devenue l’une des promenades préférées des New-Yorkais et des touristes.

  • Les Jardins du Souvenir, dans Battery Park à New-York, en mémoire des victimes de l’attentat du World Trade Center de 2001.
Le 'Jardin du Souvenir', créé en hommage aux victimes des attentas du 11 septembre.

Le ‘Jardin du Souvenir’, créé en hommage aux victimes des attentas du 11 septembre.

Paysagiste, Piet Oudolf est également auteur d’ouvrages sur le sujet parmi lesquels ‘Jardins de Vivaces et de Graminées’ (Bordas, 2001) et ‘Jardins d’Avenir – Les plantations dans le temps et dans l’espace’ (Editions du Rouergue, 2005).

–> RETOUR FICHES PAYSAGISTES

 

 

GERTRUDE JEKYLL

Créé par le 28 mai 2018 | Dans : Paysagistes

 

GERTRUDE JEKYLL

Gertrude Jekyll

Gertrude Jekyll

Surnommée la ‘Reine des Jardins’, Gertrude Jekyll est considérée comme la créatrice des mixed-borders à l’anglaise tel que nous les concevons aujourd’hui.

Née le 29 novembre 1843 à Londres et morte le 08 décembre 1932, cette jardinière d’exception est une véritable touche-à-tout. Ses études d’arts la portent tout d’abord vers la peinture mais elle n’y rencontre pas le succès escompté. Ses talents sont multiples : peinture donc, mais également musique, broderie, travail du bois et du métal, photographie, écriture (une quinzaine de livres et plus de 1000 articles sur les jardins) et bien sûr le jardinage, le paysagisme et la botanique.

Les mixed-borders sont organisés de façon à ce qu'arbustes, vivaces et annuelles s'harmonisent en une tapisserie colorée toute la saison.

Les mixed-borders sont organisés de façon à ce qu’arbustes, vivaces et annuelles s’harmonisent en une tapisserie colorée toute la saison.

Son art s’inscrit en opposition aux jardins formels existants dont elle casse les codes. C’est là l’expression du mouvement ‘Art and Craft’ de l’époque dont elle s’inspire, mouvement qui prône un retour à l’artisanat, au travail manuel de bonne facture, en réaction à l’industrialisation et à la production à la chaîne, impersonnelle et sans âme.

Gertrude Jekyll 02

Elle grandit dans le Surrey, un comté au sud de Londres et c’est à Munstead Wood qu’elle s’installe et développe son jardin personnel et sa pépinière.

En 1889 elle rencontre le célèbre architecte Edwin Lutyens (connu par les jardiniers pour ses bancs au style si typique) et lui demande de construire sa maison pour qu’elle s’inscrive harmonieusement au milieu du jardin qu’elle a déjà créé.

Le banc caractéristique du style d'Edwin Lutyens.

Le banc caractéristique du style d’Edwin Lutyens.

De cette rencontre naîtra une des plus célèbres associations du monde des jardins. La paysagiste et l’architecte travailleront par la suite ensemble sur de très nombreux projets.

D’ailleurs, Gertrude Jekyll est la créatrice de plus de 400 jardins (en partie ou en totalité) à travers le Royaume-Uni, l’Europe et les États-Unis. Beaucoup sont malheureusement tombés dans l’oubli et n’ont pas été entretenus, de sorte qu’un petit nombre subsiste aujourd’hui.

Strode House à Barrington Court - (Photo NTPL-Mark Bolton)

Strode House à Barrington Court – (Photo NTPL-Mark Bolton)

Les jardins de cette ‘artiste-jardinière’ (comme elle aimait se définir) sont richement colorés, mais derrière le chaos apparent, tout est pensé et maîtrisé. L’équilibre des couleurs, textures et parfums est mûrement réfléchi. De grands groupes de couleurs sont ponctués de touches de teintes complémentaires et des tâches de gris et de blancs permettent une harmonie qui ne heurte pas le regard. Par exemple, elle utilise des fleurs bleues et jaunes pour créer une sensation de lumière, et le contraste qui naît de l’association entre fleurs d’un  bleu froid et feuillages gris, le tout ponctué de rouges et oranges lumineux et chauds est l’un des thèmes récurrents dans son œuvre. Cet esthétisme est d’autant plus surprenant que la jardinière souffrait d’une vue défaillante.

L'esprit bucolique des 'cottage-gardens'

L’esprit bucolique des ‘cottage-gardens’

Vivaces, arbustes, annuelles, chaque groupe de plantes est utilisé pour que les floraisons soient échelonnées sur toute la saison. Les grimpantes ne sont pas oubliées et festonnent murets de pierres sèches, escaliers et pergolas. Les jeux d’ombre et de lumière sont également intégrés à ses compositions qui sont divisées en espaces compartimentés afin de ménager des effets de surprise. Ses jardins naturels, inspirés par l’impressionnisme font immanquablement penser aux ‘cottage-gardens’ dont le charme est sans égal.

Parmi ses réalisations encore visibles de nos jours, citons :

  • Munstead Wood (Surrey), son jardin qu’elle entretenait avec l’aide de 14 jardiniers !
Munstead Wood, résidence et jardin personnel de la jardinière.

Munstead Wood, résidence et jardin personnel de la jardinière.

  • Hestercombe House Gardens (Somerset), typique du style Arts and Crafts et restauré d’après les plans d’origine.

 

  • The Manor House (Hampshire), peut-être le jardin dont la restauration est la plus complète et la plus fidèle à l’œuvre de la paysagiste.
Manor House, en Angleterre, est emblématique de l'oeuvre de Gertrude Jekyll.

Manor House, en Angleterre, est emblématique de l’oeuvre de Gertrude Jekyll.

  • Le Bois des Moutiers (Varengeville-sur-Mer), seul jardin conçu en France par Gertrude Jekyll et Edwin Lutyens ! Vous pouvez visiter le site de ce jardin ICI
Le Bois des Moutiers, à Varengeville--sur-Mer est le seul jardin créé en France par Gertrude Jekyll (Photo : Bois des Moutiers, avec leur aimable autorisation)

Le Bois des Moutiers, à Varengeville–sur-Mer est le seul jardin créé en France par Gertrude Jekyll (Photo : Bois des Moutiers, avec leur aimable autorisation)

Les 'mixed-borders' de Gertrude Jekyll au Bois de Moutiers (Photo : Bois des Moutiers, avec leur aimable autorisation).

Les ‘mixed-borders’ de Gertrude Jekyll au Bois de Moutiers (Photo : Bois des Moutiers, avec leur aimable autorisation).

Gertrude Jekyll s’éteint le 8 décembre 1932 mais son nom résonne encore dans de nombreuses jardins tant son influence a été grande dans ce domaine.

Et vous pouvez toujours insuffler son esprit dans votre petit paradis en y plantant un exemplaire du rosier obtenu par David Austin en 1986 et qui porte son nom. Ce rosier anglais arbustif et remontant aux belles fleurs doubles d’un rose intense diffusera un puissant parfum que vous pourrez toujours imaginer être celui de la jardinière britannique déambulant entre les massifs…

Rose anglaise  'Gertrude Jekyll' (Photo : David Austin Roses)

Rose anglaise ‘Gertrude Jekyll’ (Photo : David Austin Roses)

Pour compléter le tableau, il ne vous restera qu’à installer çà et là quelques citations pour ponctuer l’hommage que vous lui rendrez.

                    ‘Le jardin est un grand maître. Il enseigne la patience et l’attention, il enseigne le dur labeur et l’épargne. Et par dessus tout il enseigne la confiance totale’

 

                    ‘L’amour du jardinage est une graine qui une fois semée ne meurt jamais’

 

                    ‘Il y a toujours au moins un jour de Février où l’on sent le parfum, lointain mais annonciateur de l’été déjà en chemin’.

 

–> RETOUR FICHE PAYSAGISTES

 

‘CAPABILITY’ BROWN

Créé par le 26 mai 2018 | Dans : Paysagistes

CAPABILITY BROWN

Lancelot 'Capability' Brown

Lancelot ‘Capability’ Brown

La France a Le Nôtre. La Grande-Bretagne a ‘Capability’ Brown. Pourtant, la comparaison s’arrête à leur notoriété tant leurs visions du jardin les opposaient.

Né en 1716 à Kirkhale, une petite ville du Northumberland dans le nord de l’Angleterre, ce visionnaire a joui au 18e siècle d’une réputation exceptionnelle. Souvent vertement critiqué, son nom est tombé dans l’oubli pour regagner ses lettres de noblesse à l’occasion du tricentenaire de sa naissance en 2016.

De son vrai nom Lancelot Brown, il a été surnommé ‘Capability Brown’ car il avait pour habitude de dire à ses clients que leur propriété recelait de ‘great capabilities‘ (‘un grand potentiel’).

Capability - dessin

Il débute le jardinage à l’âge de 16 ans et travaillera avec William Kent, autre nom célèbre dans l’art des jardins et considéré comme le véritable inventeur du concept de jardin de style anglais.

‘Capabality’ Brown est cependant considéré par certains comme le premier architecte paysagiste. Au début du 18e siècle, l’influence du jardin à la française règne encore. Mais le concept de jardin géométrique aux broderies bien ordonnées a fait son temps. Désormais, la tendance est au ‘naturel’, à un retour aux paysages tout en courbes qui s’intègrent dans le décor et semblent exister sans que l’on n’y perçoive l’intervention de l’homme. C’est en ce sens que ‘CapabilityBrown sera sûrement l’un des plus ardents promoteurs du jardin à l’anglaise.

Capability - esquisse - Wimpole Hall

Ainsi, Brown décide de magnifier le paysage existant. Il travaille les perspectives afin de les rendre époustouflantes, s’appuyant d’ailleurs souvent sur des éléments existants (église, château, point de vue…). Dans le même esprit, il utilise souvent les ‘Ha-Ha’, ou ‘sauts-de-loup’. Cette technique, à la fois esthétique et pratique permet, en créant un fossé muré à fond plat, d’empêcher les animaux de remonter tout en étant invisible depuis le niveau supérieur. Les perspectives sont ainsi préservées.

Le 'Ha-Ha' ou 'Saut-de-loup' permet de préserver les perspectives tout en conservant une fonction pratique.

Le ‘Ha-Ha’ ou ‘Saut-de-loup’ permet de préserver les perspectives tout en conservant une fonction pratique.

Il crée également des ponts qui enjambent des lacs et étangs de grandes dimensions dont le dessin en courbes laisse penser qu’il s’agit en fait de rivières. C’est d’ailleurs peut-être là sa principale marque de fabrique.

Capture

Les pelouses de Brown viennent s’échouer jusque devant les demeures, chassant l’idée de jardin régulier que l’on observe depuis les fenêtres.

Capability - esquisse

Si les platanes et les cèdres ne sont pas des espèces endémiques d’Europe, Brown en est pourtant friand (en particulier du Cèdre du Liban) et les utilisera en nombre, y compris dans les ‘clumps‘, ces bosquets constitués d’essences mono-spécifiques.

'Capability' Brown affectionnait particulièrement les Cèdres du Liban.

‘Capability’ Brown affectionnait particulièrement les Cèdres du Liban.

Les édifices ne sont pas oubliés et sont souvent de style Gothique ou Néo-classique.

Le 'Temple of Ancient Virtue' à Stowe Garden.

Le ‘Temple of Ancient Virtue’ à Stowe Garden.

A l’origine de près de 250 jardins de renom – qui représentent quelques 2000 km² (soit l’équivalent de la superficie de l’Île Maurice!), ses réalisations sont souvent gigantesques et réservées à une clientèle très aisée. Les projets, dont le budget est parfois exorbitant (plusieurs millions d’euros actuels) s’étalent de 2 à 30 ans et réclament une main d’œuvre importante. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque seuls les chevaux et les outils manuels étaient utilisés.

Les lacs au formes étirées et sinueuses font penser à des rivières sans fin. (Photo Anna Stowe)

Les lacs au formes étirées et sinueuses font penser à des rivières sans fin. (Photo: Anna Stowe)

Brown trouve ses nouveaux chantiers par recommandation, et sa nomination par George III en 1764 en tant que ‘Jardinier Royal’ à Hampton Court finit d’asseoir sa réputation.

Pourtant, ‘Capability’ Brown, s’il est admiré, est aussi largement critiqué par certains qui, comme la célèbre paysagiste Gertrude Jekyll le considèrent comme un ignorant manquant totalement de goût et dont le travail n’est que du naturel ‘en toc’. Ainsi, un siècle plus tard sa réputation est au plus bas. On s’en souvient comme d’un ‘plouc’ qui avait escroqué nombre de propriétaires en saccageant le domaine de leurs ancêtres.

Esquisse d'Hampton Court à la fin du 17e siècle

Esquisse d’Hampton Court à la fin du 17e siècle

Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui il est considéré comme un maître dans son domaine et que nombre de ses réalisations (environ une vingtaine), gérées et entretenues par le ‘National Trust’ (une association dont le but est la conservation et la mise en valeur des monuments et sites d’intérêt collectif) sont encore préservées et ouvertes à la visite. Parmi elles, citons :

  • Stowe (Buckinghamshire), première commande majeure de Brown.
  • Bleinheim Palace (Oxfordshire), considéré comme son chef-d’œuvre et qui s’étend sur plus de 800 hectares, soit la superficie de 1000 terrains de football !
  • Hampton Court Palace (Londres), où il fut jardinier royal.

‘Capability’ Brown meurt à Londres en 1783 à l’âge de 67 ans mais son nom restera à jamais gravé dans l’histoire des jardins, en particulier lorsque l’on évoquera les ‘jardins anglais’.

Capability signature

Pour plus d’information sur les jardins de ‘Capability Brown’, n’hésitez pas à consulter le site du National Trust.

Blenheim Palace

Blenheim Palace

–> RETOUR FICHES PAYSAGISTES

 

 

Lilyec |
Etang à rénover |
Telethon - Negrepelisse - 2... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Les couteaux du Mitou
| Midblog
| Burgundy's Driver in f...