Clematis viticella ‘Polish Spirit’

‘Polish Spirit’ est une variété de clématite facile à vivre. Pour la petite histoire, elle a été obtenue dans un monastère Polonais par Stefan Franczak, et fut remarquée en 1984 par Raymond Evison , pépiniériste à la Guernsey Clematis Nursery Ltd, alors qu’il visitait le jardin de ce moine Jésuite. Le pépiniériste vit dans cette grimpante un avenir commercial prometteur, alors que son obtenteur, attiré par les fleurs bien plus grandes, n’y prêtait pas un grand intérêt malgré son exceptionnelle floribondité. Il en offrit donc un pied au pépiniériste, qui la rendit accessible au grand public en 1990 sous le nom qu’on lui connaît aujourd’hui. 3 ans plus tard (en 1993 donc), cette petite merveille était récompensée par la Award of Garden Merit, décernée par la très respectable Royal Horticultural Society.

La Société Internationale des Clématites la fait figurer sur sa liste des clématites à grandes fleurs et à floraison tardive pour débutants. C’est dire si elle est facile.

Si sa classification a fait débat, elle a finalement été classée dans les viticella (appelées aussi clématites italiennes), et plus précisément dans les hybrides de viticella. Ce sont des variétés vigoureuses à la floraison très abondante. ‘Polish Spirit’ ne déroge pas à la règle.

Cette liane robuste s’élève de 3 à 5 mètres et affiche, généralement de Juin à Octobre (parfois un peu plus tôt sous les climats plus chauds), des fleurs simples, de 5 à 10 cm, formées de 4 à 6 sépales (puisque les clématites n’ont pas à proprement parler de pétales). La couleur oscille entre le bleu et un violet profond, d’autant plus que les fleurs ne sont pas exposées directement au soleil.

Appartenant au groupe 3 dans la catégorisation des clématites, elle fleurit donc assez tardivement, et sur le bois de l’année. Il convient donc de la rabattre court (15 cm environ) tous les ans, au début du printemps. Son feuillage est vert foncé et disparaît en hiver.

Comme ses cousines, elle apprécie d’avoir « les pieds à l’ombre et la tête au soleil ». Au jardin, elle pousse au pied d’une arche de noisetier. Elle a mis un peu de temps avant de donner le meilleur d’elle même, mais elle offre à présent une floraison généreuse pendant de longues semaines. Avec le recul, je conseillerais cependant de lui choisir un support au feuillage plus clair, afin de mieux faire ressortir sa couleur assez sombre.

Rustique jusqu’à au moins -15°C, la clématite ‘Polish Spirit’ apprécie les sols fertiles, légers, plutôt neutres, restants frais en été mais drainés à la mauvaise saison. L’argile du jardin et la concurrence des racines du noisetier ne semble pas lui poser de problème, et c’est de toute façon quand elles partent à l’assaut d’un support naturel que je trouve les clématites les plus belles. Côté exposition, elle bénéficie du soleil du matin, mais reste à l’ombre tout l’après-midi.

Parmi les différentes variétés que j’ai essayées au jardin, c’est, avec Jackmanii, celle qui s’est montrée la plus simple à cultiver et la plus robuste. Ses teintes apportent en outre une belle profondeur aux massifs.

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TRACHELOSPERMUM JASMINOIDES

[Syn. Rhyncospermum jasminoides]

Faux Jasmin, Jasmin étoilé

Liane originaire d’Asie, c’est à mon sens une grimpante incontournable.

Tout d’abord pour son feuillage vert brillant et persistant qui permet un décor pérenne au jardin tout au long de l’année. Il se développe sur de longs rameaux qui se lignifient rapidement pour monter allégrement à 6 ou 8 mètres. Dans certaines conditions (sécheresse, froid) les feuilles peuvent se teinter de pourpre mais c’est un phénomène que je ne n’ai observé chez mes sujets que lorsqu’ils étaient en pots. En pleine terre le feuillage est resté toujours vert.

Autre atout, et pas des moindres, son parfum. Divin, enivrant sans être entêtant, il se perçoit des mètres à la ronde. L’un des pieds du jardin grimpe sur la pergola de la terrasse et ses effluves accompagnent les journées et les soirées de fin de printemps et début d’été puisque il fleurit ici entre fin mai et juin. Même le salon embaume lorsque les portes restent ouvertes.

Ses petites fleurs blanches à cœur d’un jaune pâle discret en forme d’hélices de bateau sont très nombreuses et couvrent la plante au moment de la floraison. En plus d’être parfumé il est donc beau !

Il trouvera plus facilement à escalader seul un grillage que le poteau d’une arche où il faudra l’aider en l’accrochant à l’aide de liens.

Il accepte toutes les expositions. Ici, il pousse sous le couvert d’un grand tilleul qui lui fait beaucoup d’ombre au printemps et en été mais cela ne l’empêche pas de fleurir abondamment. J’ai également vu des pieds qui poussaient en plein soleil en Italie.

Ses tiges sont un peu désordonnées et les longues pousses plutôt sinueuses nécessitent d’être un peu maîtrisées, mais cela n’a rien à voir avec une bignone par exemple, beaucoup plus indisciplinée.

Il est tout à fait possible (et même recommandé) de le tailler pour lui conserver les proportions souhaitées ou adaptées à son support. Certains sujets sont même conduits en haies séparatives, accrochés à des grillages. La taille s’effectue après la floraison, donc au cœur de l’été. Ici je me contente simplement de rabattre les tiges trop longues.

Rustique jusqu’à -10 à -15°C, le Trachelospermum apprécie tout type de sols et en pleine terre il peut supporter des phases de sécheresse sans sourciller une fois bien installé. Ici il pousse dans un sol lourd et argileux. Le climat doux et humide du Béarn semble lui convenir parfaitement. Je ne le fertilise jamais. En bref, excepté pour ce qui est d’une taille de temps en temps, il se débrouille seul.

C’est donc une liane offrant de multiples atouts et qui reste indispensable si vous êtes sensible aux plantes parfumées !

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