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Créé par jardindeluchane le 29 sept 2022 | Dans : Divers
Fort de ma passion, et de mon envie de la partager, je propose désormais un service de coaching en jardinage. Inutile de m’étendre ici, je vous explique tout sur mon site dédié :
Créé par jardindeluchane le 12 jan 2020 | Dans : Divers
10 plantes indispensables pour
un jardin beau en hiver !
Depuis quelques années, l’hiver n’est plus la saison triste et grise que l’on avait l’habitude de décrire. Certains, comme les anglais par exemple, ont depuis longtemps compris qu’un jardin pouvait aussi être beau quand les températures sont basses et que la majorité des plantes sont au repos. Nombre de végétaux permettent en effet de créer des tableaux chatoyants, que ce soit par les feuillages, les fruits, les floraisons ou la couleur que prennent certaines branches ou écorces en hiver. En jardinier passionné, je n’ai pas résisté à l’envie de garder mon petit coin de nature attrayant entre décembre et mars. Depuis quelques temps maintenant, je sélectionne les plantes que j’installe en me demandant si elles permettront au jardin de conserver un certain charme tout au long de l’année. Je vous propose donc ici une petite sélection d’arbustes et vivaces qui trônent désormais dans les massifs et les colorent gaiement en ce moment. L’hiver, une saison triste ? Certainement pas !
Réputés pour leurs couleurs d’automne somptueuses, les Érables du Japon présentent, pour certains, des qualités ornementales dont on ne saurait se passer en hiver. Parmi eux, Acer palmatum ‘Sango Kaku’, commercialisé aussi sous le nom de ‘Senkaki’ est un incontournable. De croissance lente, ce petit arbre ou grand arbuste, haut de 3 à 6 m, s’intègre facilement au jardin, même dans ceux aux dimensions modestes. Cultivé en pot, il peut également orner une terrasse. Au printemps, son jeune feuillage vert frais est bordé d’une jolie marge rougeâtre. Il devient ensuite complètement vert, puis prend de superbes teintes jaune d’or en automne, rehaussé par des nuances plus ou moins orangées. Une fois toutes ses feuilles tombées, l’hiver dévoile une écorce incroyable, d’un rose à rouge corail très lumineux. Impossible de ne pas le remarquer !
Bien rustique, l’érable ‘Sango Kaku’ est à cultiver en sol plutôt léger, neutre à acide (il redoute le calcaire), en position abritée des vents froids. Placez-le idéalement à la mi-ombre, bien qu’il accepte l’ombre plus dense et le soleil pas trop brûlant. Évitez les sols trop lourds et mal drainés, au risque de le voir atteint de maladies cryptogamiques parfois redoutables, comme le Verticillium.
Si vous ne deviez avoir qu’une plante pour souligner l’hiver, ce serait peut-être un Cornouiller à bois décoratif. Il en existe de nombreuses espèces et cultivars, dont certains font totalement oublier la grisaille hivernale. Au jardin, j’en cultive plusieurs variétés, dont les branches prennent des teintes différentes, pour une belle diversité. Le feuillage d’été est vert, mais il prend souvent de superbes couleurs à l’automne, ce qui rend ces arbustes intéressants sur une très longue période.
Sans aucun doute mon préféré, pour la gerbe de branches orange vif, presque fluorescent, qu’il affiche tout l’hiver. Son feuillage d’automne, jaune à orangé, est également très beau.
Une autre très belle variété, aux bois d’un très beau rouge brillant. Le feuillage d’automne est rouge pourpré.
Pour compléter la gamme de couleurs, le Cornus sericea flaviramea (syn. C. stolonifera flaviramea) est un bon choix. Son bois, vert en saison, se teinte progressivement sous l’effet du froid, pour devenir jaune vif. Ses couleurs d’automne sont moins remarquables que les deux précédents.
Les Cornouillers à bois décoratifs sont des arbustes faciles à vivre et à croissance rapide. Peu exigeants sur la nature du sol, ils acceptent les sols lourds et argileux mais réussissent aussi en sol plus léger. Plantez-les au soleil ou à mi-ombre. Certains ont tendance à drageonner, c’est à dire à émettre de nouvelles tiges à distance du pied initial, mais c’est là une occasion de récupérer de nouveaux plants, à condition de les séparer (à la bêche) tant qu’ils sont encore peu développés. Les bois les plus jeunes sont ceux aux coloris les plus affirmés. Il est donc conseillé de les tailler court tous les ans ou tous les deux ans. Il est aussi possible de laisser pousser quelques troncs et de les tailler un peu plus haut, pour leur donner la silhouette d’un arbre. Tous sont bien rustiques.
Groupe de Cornus ‘Midwinter Fire’ taillés sur troncs au Jardin d’Entêoulet (32) – Avec l’aimable autorisation de Renée Boy-Faget.
Le Daphne ‘Rogbret’ cumule les qualités ornementales, et c’est en hiver qu’il atteint le summum de sa beauté. Cet arbuste au port en dôme aplati garde des proportions modestes (1m50), et il est doté d’un superbe feuillage persistant vert, largement marginé de jaune clair, qui le rend intéressant toute l’année. En hiver, entre janvier et février, ses boutons rose vif s’épanouissent en petites fleurs blanc rosé au parfum envoûtant, perceptible à plusieurs mètres de l’arbuste.
De croissance lente, il apprécie les expositions mi-ombragées ou ombragées (en été), dans un sol profond, neutre ou acide, et plutôt léger, même si ici il pousse à 2 mètres du tronc d’un grand tilleul et que le sol argileux y est plutôt très sec. Il ne nécessite aucun entretien ni taille, mais sa durée de vie est donnée comme parfois assez brève. Celui installé au jardin a maintenant une quinzaine d’années et il n’a jamais été aussi beau. Il est bien sûr en fleurs au moment où je rédige ces lignes.
–> Découvrez le Daphne ‘Rogbret’ en vidéo sur ma chaîne Youtube.
Aussi appelé ‘Bambou sacré’, le Nandina domestica ‘Fire Power’ n’a pourtant rien à voir avec ces herbes au comportement parfois invasif. C’est même un petit arbuste, ne dépassant pas les 60 cm centimètres, mais la forme de son feuillage rappelle en effet celle des vrais bambous. Persistant, il conserve un port en dôme arrondi régulier sans avoir besoin d’être taillé, et trouve sa place à l’avant des massifs. Pourpré au débourrement, son feuillage vert prend en fin de saison de chauds coloris bordeaux à rouge vif, qu’il conserve tout l’hiver. Il se transforme alors en une véritable boule de feu qui anime le jardin à la mauvaise saison, en particulier quand le soleil illumine sa ramure. Si vous n’avez pas de jardin, n’hésitez pas à le planter dans un joli pot, pour décorer une terrasse, un patio ou un balcon.
Rustique jusqu’à -15°C, il apprécie les sols neutres à acides, frais mais drainés, à exposition ensoleillée ou mi-ombragée.
Sans doute l’une des vivaces les plus emblématiques de l’hiver, les Hellébores se déclinent en espèces et variétés très différentes. Bien qu’on les appelle ‘Roses de Noël’, elles n’ont pourtant aucun lien de parenté avec les roses de nos jardins. Les coloris semblent couvrir toute la gamme, et leurs fleurs peuvent être simples ou doubles. Elles s’épanouissent dès novembre pour les plus précoces, et certaines affichent encore des fleurs en avril. Le feuillage est majoritairement persistant, mais il n’est pas inutile de supprimer les plus vieilles feuilles lorsque de nouvelles apparaissent, dans un souci d’esthétisme.
C’est la véritable ‘Rose de Noël’, bien que sa floraison puisse n’intervenir qu’en Janvier. Ses fleurs naissent blanches, et prennent des teintes franchement rosées puis verdâtres au fur et à mesure de leur épanouissement. Parfois délicate de culture, cette espèce, haute de 30 cm environ, a une préférence pour les sols calcaires, mais elle pousse cependant aussi dans des sols plus neutres, comme celui du jardin. Utilisez-là plutôt à mi-ombre, dans un sol profond, drainé mais qui reste frais en été.
Ce type d’Hellébores offre une diversité incroyable, aussi bien dans la forme des fleurs que dans les coloris. Certains affichent en outre un feuillage marbré de toute beauté, tel Helleborus ‘Anna’s Red’. Cette ‘famille’ d’hellébores fleurit après les H. niger, et leur floraison dure très longtemps. Même défleuries, les corolles restent décoratives. Le feuillage persistant conserve une belle présence verte tout au long de l’année dans les massifs. Les sols argileux et lourds ne leur font pas peur, mais évitez cependant les terrains détrempés en hiver. Contrairement à H. niger, ces Hellébores poussent bien aussi en sol acide. Les semis spontanés peuvent être nombreux, et donner naissance à des variétés originales et intéressantes. Les Hellébores sont réputés ne pas aimer être déplacés ; pourtant, j’en ai changé certains de place à plusieurs reprises, sans que cela semble les gêner.
De croissance relativement lente, ces vivaces sont incontournables dans un jardin d’hiver.
Bien qu’il n’en soit pas une, le Carex est souvent classé parmi les graminées en raison de son apparence très proche. ‘Evergold’ est une variété populaire, haute d’en trentaine de centimètres et qui forme une touffe dense, au port évasé. Le feuillage, très étroit, est panaché : jaune au centre, il est souligné sur chaque bord par des bandes vertes, plus ou moins épaisses et régulières. Bien rustique, il affiche toute l’année sa silhouette souple, qui se remarque encore plus à la ‘mauvaise’ saison, quand il est associé à d’autres plantes à intérêt hivernal. Le Carex ‘Evergold’ est peu regardant sur la nature du sol, mais un peu de fraîcheur en été garantit un feuillage opulent. Plantez-le au soleil ou à mi-ombre, par petites touches ou en tapis.
Arbustes au feuillage persistant et qui acceptent très bien la taille et l’utilisation en topiaires, les pittosporums tendent à s’imposer comme remplaçant du buis qui, ces dernières années, a subi de nombreuses attaques de Pyrale, un papillon dont les chenilles sont particulièrement dévastatrices. Il en existe plusieurs espèces et variétés. C’est un arbuste qui est malheureusement à réserver aux régions au climat doux (façade Atlantique, région Méditerranéenne), car sa rusticité est assez faible, de l’ordre de -5°C à -10°C selon les cultivars.
De mon point de vue, c’est l’un des plus beaux. Il fait en tout cas preuve d’originalité par son feuillage ondulé, bien dense, et aux teintes sombres, bronze très foncé aux reflets rosés à violacés. Le jeune feuillage débourre pour sa part vert tendre, mais sa couleur évolue très vite en saison. Il n’est pas nécessaire de le tailler, mais j’aime bien lui mettre un petit coup de cisailles de temps en temps, pour accentuer son port naturellement en boule et intensifier la densité du feuillage.
Peu encombrant, il fait en moyenne 80 cm à 1m en tous sens et sa croissance est moyennement rapide. Il réclame une exposition chaude, ensoleillée et abritée des vents froids, en tout sol pas trop calcaire et bien drainé. Il est possible de le cultiver en pot si votre climat ne lui est pas favorable, afin de pouvoir le mettre à l’abri en hiver.
Plus grand que le précédent, il forme à terme un arbuste qui peut atteindre 1m50. Son feuillage est aussi lumineux que celui de ‘Tom Thumb’ est sombre : vert, il est largement moucheté de blanc argenté, et les nouvelles pousses sont crème. En hiver, quelques points roses peuvent apparaître ici et là.
Les Pittosporums apprécient les expositions chaudes et ensoleillées ainsi que les sols profonds, pas trop calcaires. Le fait qu’ils poussent ici prouve qu’ils se satisfont d’un sol un peu lourd et argileux, tant que le drainage est efficace.
Tous les pommiers ne sont pas cultivés pour la saveur de leurs fruits. Certains sont juste…beaux. C’est le cas du Malus ‘Evereste’, séduisant en toutes saisons. Des boutons rose vif en début de printemps, qui donnent naissance à une très abondante floraison blanc pur, de belles couleurs d’automne et, ce qui nous intéresse ici, une fructification en toutes petites pommes rouge orangé, de la taille d’une cerise, et qui persiste sur les branches nues tout l’hiver, parfois jusqu’à la floraison suivante.
Petit arbre, il fait en moyenne 5 à 8 m de haut, est rustique et résistant aux maladies et se contente de tout sol profond et riche, à exposition ensoleillée.
–> VOIR LA VIDEO DE PRESENTATION DU MALUS ‘EVERESTE’
Encore une plante aux allures de graminée alors que ce n’en est pas une. Je l’aime pour son fin feuillage noir, au port retombant. Couvre-sol, cette vivace tend à s’étaler plus facilement dans un sol léger, frais et riche que dans ma terre argileuse, où il reste assez sage. Haut d’une vingtaine de centimètres, l’Ophiopogon permet de tapisser le sol et de mettre en valeur les bois colorés ou les floraisons claires. Plantez-le en masses, au soleil ou à mi-ombre, dans un sol frais mais drainé. Il peut également se cultiver en pot.
J’ai découvert ce petit camélia cette année et suis tombé sous le charme. J’ai assez peu de recul quant à son comportement au jardin, mais il ne cesse de fleurir depuis que je l’ai installé, début décembre. Son feuillage persistant, épais et vert est typique du genre. Ses fleurs simples, roses, sont délicieusement parfumées, et il semblerait qu’il fleurisse très longtemps.
Il est en tout cas toujours en fleur en ce 11 janvier, malgré son jeune âge. Les Camélias sont des arbustes pour sols légers, humifères, drainés, à tendance acide. Une exposition mi-ombragée est l’idéal. ‘Minato-no-akebono’ reste assez compact, et il est donné pour ne pas dépasser 1m50.
En associant différentes plantes citées dans cet article, on peut déjà obtenir un résultat pétillant pour tout l’hiver.
–> VOIR LA VIDEO SUR LE MEME THEME
–> Pour aller plus loin, n’hésitez pas à feuilleter des ouvrages sur la thématique des jardins en hiver. Vous trouverez dans les liens suivants une fiche de lecture pour les livres suivants :
Créé par jardindeluchane le 19 déc 2019 | Dans : Divers
Dans quelques jours, après les agapes des fêtes de fin d’année, viendra le temps des bonnes résolutions pour 2020 ! Je vais arrêter de fumer, me mettre au sport, m’inscrire dans une association à but humanitaire, arrêter de me plaindre, essayer le yoga…. Ce ne sont pas les idées qui manquent, mais bien plus la motivation. Je vous propose donc une alternative, celle de continuer à jardiner si vous le faisiez déjà, ou de vous mettre au jardinage si vous n’avez jamais essayé. Comme vous allez le voir, le jardin est source de nombreux plaisirs (simples), et jardiner présente de nombreux avantages, tous bénéfiques pour le corps, le mental, et même pour la planète. Voici donc mes 5 bonnes raisons d’enfiler vos bottes, de vous saisir d’une pelle ou d’un sécateur et de filer au jardin !
»Tiens, je vais prendre 2 belles tomates pour ce soir. Elles sont belles, sans doute une variété ancienne remise sur le marché. Ha, et un beau bouquet de ces superbes roses pour décorer ma table. Cool, en plus elles ne sont pas chères ! »
Pardon ? Nous sommes dans un super marché, et on est le 16 janvier… Tu saisis le problème ? Bon, si tu kiffes les légumes transgéniques et gavés d’engrais et de pesticides, n’hésite pas. Prends même plutôt une douzaine de ces tomates, et fais toi une bonne ‘tomates-mozza’, c’est sûrement de saison…Et puis ça ira tellement bien avec tes roses, en provenance directe d’une serre surchauffée.
Aujourd’hui, consommer nous éloigne de plus en plus du rythme naturel, des saisons…de la vie quoi ! Le jardinage remet vite les idées en place. Chaque mois, chaque semaine, chaque jour (ok, plusieurs fois par jour pour les vrais fondus), le jardinier fait le tour se son jardin, à la recherche de ce narcisse qui pointe son nez au début du printemps, de cette rose qui embaume en mai, de ces asters qui fêtent l’automne, sans parler des légumes qui se succèdent aussi au potager. A chaque saison, ses bonheurs, différents de la précédente, comme de la suivante. Les feuillages qui s’embrasent annoncent la Toussaint toute proche. Les bois et écorces colorés prédisent l’arrivée de Noël. Les crocus et autres bulbes précoces signent le grand réveil printanier. Après la floraison des rosiers, il sera bientôt temps d’enfiler le maillot de bain pour partir en vacances. Et même pas besoin de calendrier ! Le jardin nous rappelle sans cesse à ce rythme immuable, même si ces dernières années, certaines plantes perdent un peu la notion du temps.
Notre siècle est celui du ‘Tout, tout de suite!’, de la compétitivité et du profit. Il faut se démarquer, réussir, voire être connu. L’accès à l’information et aux produits en tous genres est devenu rapide et facile, et on peut devenir célèbres en ne faisant rien. Le jardinage est à l’opposé.
Les jardiniers le savent bien, et tous connaissent cet adage : « La patience est la première qualité du jardinier ». Et je serais tenté de rajouter que la seconde se doit d’être l’humilité. Car même si on respecte ses plantes, qu’on les chérit, qu’on les chouchoute (qu’on leur parle parfois, si, si !), elles ont besoin de temps pour donner le meilleur d’elles-mêmes. Une plante n’atteint généralement sa taille adulte qu’au bout de quelques années (bon, les annuelles, on arrête de me contredire, merci!), elle ne fleurit ou ne produit des fruits parfois qu’au bout d’un certain temps. Du coup, le massif qu’on a rêvé peu sembler un peu lamentable au début. Mais au début seulement car, avec un peu de patience, beaucoup d’amour et de passion, nos efforts sont finalement récompensés, et la magie opère alors, sous nos yeux embués de larmes (bon, là j’en rajoute un peu, pour le côté dramatique).
Parfois aussi, ça foire ! Une de ces satanées sécheresses est passée par là. Et puis cette plante qui pousse si bien dans le jardin de mon ami(e) sur Facebook ne veut rien savoir chez moi, malgré tous les soins apportés. Après la patience, il faut donc savoir faire preuve d’humilité, et accepter l’échec. La Nature est la plus forte, point barre. J’essayerai autre chose.
Le jardinage, c’est une activité de retraités, non ? Combien de fois ai-je entendu cela… ? Je suis tenté de croire que ceux qui pensent ainsi n’ont jamais pris une pelle pour creuser un trou de plantation qui, soit dit en passant, doit faire 2 à 3 fois la taille de la motte. Bon, pour un godet de 9 cm, c’est pas plus fatiguant qu’une séance de Pilates (bien que je n’en ai jamais fait, mais à chacun son tour de se moquer), mais quand tu plantes un arbre avec une motte de 2 fois la taille de ta tête, ça te fait vite un trou de 80 cm en tous sens ! Et bien souvent tu te lances carrément dans l’aménagement de tout un massif ou d’une haie… Sans parler de cette graminée, installée depuis plusieurs années et qui, aux yeux de tes voisins, te transforme en ‘serial killer‘, quand armé d’une hache (alors que tu n’as ni bois ni cheminée, mais que c’est le seul moyen de la diviser), tu traverses le jardin, le regard déterminé, les joues rougies par l’effort et la sueur au front! Et puis il y a le désherbage, les tailles diverses et variées, les feuilles à ratisser, les sacs de terreau à transbahuter, le compost à retourner, j’en passe et des meilleurs. Bref, quand tu as jardiné toute une journée (sérieusement, j’entends), tu as juste envie de te poser et…juste te poser en fait. Une bonne douche, une soupe et au lit. Game over ! Si c’est pas du sport ça, c’est quoi alors ?
Pression au boulot, trajets stressants, soucis financiers, problèmes de couple, réchauffement climatique, belle-mère qui vient passer le weekend à la maison…les raisons de déprimer sont nombreuses. Et encore, ce ne sont que quelques exemples. Il y a toujours plus grave, mais l’être humain est ainsi fait qu’il réfléchit (certains moins que d’autres, je vous l’accorde), ressent des émotions, encaisse, et au final affronte les épreuves de la vie comme il peut, avec plus ou moins de ressources. Certains se retrouvent le soir dans un 40m2, avec vue sur des tours d’immeubles, la télé des voisins à fond sur le programme des ‘Marseillais à Miami’ (ils ne voudraient pas y rester à Miami par hasard?). C’est chouette la vie, non ? Ben dans un jardin en tous cas, elle me semble plus facile et plus douce. On fait une pause, on se ressource, on se reconnecte avec l’essentiel, avec le vrai. On y oublie, l’espace d’un instant, tous les soucis, les inquiétudes et les questionnements existentiels. Il ne reste que l’essentiel. « Où ai-je encore bien pu laisser ce foutu sécateur ? »… « Je l’ai arrosé cet arbuste aujourd’hui ? »… « Tiens, une clématite irait super bien avec ce rosier… ». Bref, que des questions qui font du bien. Sans parler du plaisir des yeux, éblouis par toutes ces couleurs et ces formes, de celui du nez, qui se délecte des parfums flottant dans l’air, du chant des oiseaux et des grillons, de cette salade ou de cette soupe maison qu’on va préparer ce soir avec SES légumes ! Nous sommes des privilégiés, admettons-le. La vie est belle au jardin.
Disparition des abeilles, fonte des glaciers, hausse du niveau des océans, destruction de la forêt amazonienne, épuisement des ressources, pollution des sols…la planète va mal ! Et ça n’est pas près de s’arranger. Alors on trie ses déchets, on achète en vrac pour limiter le plastique, on roule à vélo plutôt qu’en voiture, on éteint les lumières quand on quitte une pièce, on ne laisse pas couler inutilement l’eau…et on jardine ! Planter des arbres, c’est bon pour la couche d’ozone. Vivaces et annuelles attirent les insectes, qui aident à la pollinisation et attirent à leur tour les oiseaux. Le vieux tas de bois dans le fond du jardin abrite un hérisson, qui boulotte les baveux. Sans parler de ces jardiniers qui préservent, dans leur petits éden, des espèces rares, parfois en voie de disparition ou sur le point de l’être, ou se battent contre les lobbys des grainetiers et autres semenciers. Alors bien sûr, il faut laisser tomber les vieux (et mauvais) réflexes. On paille pour moins arroser, on abandonne l’idée même d’un gazon verdoyant en pleine canicule, on privilégie le binage au Round-up et on recycle tout ce qui peut l’être au compost. Bref, on jardine ‘naturel’ et on crée ainsi une petite zone protégée, favorable à la biodiversité et respectueuse de l’environnement. Ce n’est peut-être pas grand-chose, mais c’est toujours mieux que rien, et en tous cas mieux qu’une cour en béton, vous ne croyez pas ?
Alors oui, il y a plein de bonnes raisons pour continuer ou se mettre au jardinage. Et vous, qu’est-ce qui vous motive ? N’hésitez pas à me le dire en commentaire ! Et bonnes fêtes !
Créé par jardindeluchane le 30 juil 2019 | Dans : Divers
- par Graham Stuart Thomas
En préparant la biographie sur Graham Stuart Thomas, je suis tombé sur un article qu’il avait écrit pour une revue anglophone. Il y présente un certain nombre de variétés de roses anciennes chères à son cœur. L’article était écrit en anglais, et je vous en propose ici une traduction.
« Si Jupiter , à l’Empire des fleurs,
Voulait donner une Reine,
La Rose deviendrait des fleurs la souveraine. »
Dans son livre de 1984, ‘The Book of the Rose‘, A. Foster-Melliar attribue ces vers à Sappho, une poétesse grecque née 600 ans avant JC.
Mais la rose, qui a toutes nos faveurs, est bien plus ancienne encore. La rose ainsi encensée [dans ces vers] était probablement Rosa gallica, bien que nous ne puissions en être certains. Les roses ont été particulièrement glorifiées en Europe et en Chine, depuis bien plus longtemps qu’au cours des 1000 dernières années ( elles étaient vénérées bien plus tôt par la civilisation Minoenne en Crète)
Dès 1700, les jardiniers appréciaient des roses aux formes variées. Les principes de l’hybridation n’ayant pas été compris avant la fin du 19e siècle, les centaines de variétés alors en culture étaient le résultat d’hybridations naturelles. Mais vers les années 1920, ces vieilles variétés étaient tombées dans l’oubli, au profit d’hybrides dérivés de plantes rapportées de Chine.
Cependant, un regain d’intérêt animait déjà des pépiniéristes clairvoyants, tels Tom Smith (Daisy Hill Nursery) et Edward A. Bunyard (connu pour sa passion des arbres fruitiers). Un intérêt équivalent était partagé par la pépinière Bobbink et Atkins, dans le New Jersey (USA), ainsi que par Pajotin-Chedane, près d’Anger (France).
Bien que la Première Guerre Mondiale ait étouffé dans l’œuf ces petites collections, certaines furent néanmoins sauvées. Par chance, Constance Spry [ndt :enseignante et fleuriste], fut l’une de celles à remarquer leur beauté sans égal. Ce n’est qu’à la fin de la Seconde Guerre que je pris moi aussi conscience de leur beauté.
J’avais été élevé aux hybrides de thé – ‘Etoile de Hollande‘, ‘Mme Butterfly‘, ‘Emma Wright‘, ‘Mabel Morse‘, ‘Picture‘, et bien d’autres encore. L’ensemble de leurs qualités et de leurs beautés étaient largement vantées dans un catalogue séduisant édité par R. Murrel, dont le titre était le même que celui de ce petit essai.
Dans ce catalogue, les roses étaient classées en fonction de leur succès commercial, et il était amusant et intéressant de voir comment les variétés remontaient en tête de liste ou chutaient selon leur popularité auprès des clients, influencés sans aucun doute par les commentaires concis et les recommandations utiles quant à leur mode de culture prodigués par M. Murrel.
Après de nombreuses années d’observation, j’ai le sentiment qu’il me serait possible d’écrire ces notes avec la même confiance. Ce fût une expérience captivante de collectionner ces héritages du passé auprès de passionnés, à travers le pays mais également à l’étranger. Constance Spry me rendit sa collection accessible, et je fus tout aussi bien accueilli à Nymans (le jardin crée par Mme Messel). A Richmond, dans le Yorkshire, le jardin de Bobbie James eut encore plus à offrir.
Puis, les collections de Bynyard (après sa disparition) et celle de Daisy Hill se retrouvèrent toutes deux sur le marché. Et il y eut aussi les célèbres jardins de la Roseraie de L’Hay et de Bagatelle à Paris. Sangerhausen, dans ce qui était alors encore l’Allemagne de l’est, conserva encore longtemps ses joyaux. N’était-ce pas une chance pour nous de pouvoir profiter de ces collections clairement identifiées, afin de les observer et de les utiliser comme matériel génétique ?
Par un heureux hasard, j’étais responsable d’une grande pépinière qui pût les accueillir. Il était surprenant de remarquer que toutes ces collections contenaient les mêmes variétés fétiches, préservées pour leur unique et indiscutable beauté. Petit à petit, notre collection fût balayée par d’étranges variétés venues d’ici et là. Mes deux ouvrages, Les Rosiers, arbustes à fleurs, et Le Manuel des rosiers buissons, se vendirent comme des petits pains, et eurent pour conséquence la création de groupes et d’organisations qui se formèrent dans différents états des USA, au Danemark, en Nouvelle Zélande, en Afrique du Sud et, je ne suis pas peu fier de le dire, dans le pays d’où nombre d’entre elles provenaient, à savoir la France.
Bien que je ne sois pas insensible à un bel hybride de thé (tant qu’il est bien parfumé), ces rosiers buissons anciens ont ma préférence. Je peux l’expliquer facilement. Ils ont atteint un degré de beauté inégalé au moment de leur apogée, entre les années 1800 et 1860, le critère majeur résidant dans des fleurs bien doubles aux pétales courts, si denses qu’ils forment une surface plate. Le bouton ne présente que peu d’intérêt.
Les teintes varient du blanc au rose, en passant par le rouge clair, le mauve aux nuances grisées, jusqu’au pourpre le plus sombre (souvent qualifié à tort de marroon – du mot français ‘marron’, le fuit du marronnier).
Le parfum réside par chance dans les pétales et gagne ainsi en intensité avec des fleurs très doubles. Cependant, j’exclue de ma petite sélection de 2 douzaines de variétés le célèbre et très double ‘Charles de Mills‘, en raison de son parfum comparativement peu puissant.
Au-delà de la forme, de la couleur et du parfum, une croissance vigoureuse et un feuillage sain sont deux autres critères importants. Ces rosiers sont totalement rustiques en Grande-Bretagne et dans les régions les plus froides d’Amérique.J’ai arrêté ma liste à 2 douzaines, mais ma sélection d’il y a 10 ans ou celle que je pourrais dresser dans 10 ans sont sujettes à variations. Le choix n’a pas été facile.
Je pense que l’on devrait tous inclure Rosa gallica ‘Officinalis‘. La variété sauvage Rosa gallica fait partie du patrimoine génétique de toutes les vielles variétés européennes, bien que cela ait peu de conséquences aujourd’hui. Elle pousse à Mottisfront (ndt : le jardin où l’auteur a réuni sa collection de roses). Sa mutation semi-double ‘Officinalis‘ est d’un rouge clair, et elle a donné naissance à une merveilleuse mutation, ‘Versicolor‘ (aussi connue sous le nom ‘Rosa Mundi‘), dont les pétales sont éclaboussés de rose pâle.
‘Officinalis‘ et ‘Rosa Mundi‘ sont de splendides buissons au port droit, le second tendant à retourner vers ‘Officinalis‘. Côte-à-côte dans une haie à Kifstgate Court, dans le Gloucestershire, ils ont autant de panache que n’importe quel autre arbuste à fleurs.
Une autre variété striée, ‘Tricolor de Flandres‘, avec ses teintes roses et grisées et sa fleur double au port décontracté, est pleine de charme, et plutôt plus vigoureuse que la plus connue ‘Camaieux‘.
Je suis persuadé que c’est à la parenté gallique que l’on doit la plupart de nos teintes lilas grisé et pourprées, et parmi mes préférées se trouve ‘Belle de Crécy‘. Elle possède toutes les nuances, du cerise profond au lilas pâle, est bien parfumée et possède une croissance raisonnablement solide.
La rose au nom improbable ‘Du Maître d’Ecole’ (syn. ‘De la Maître Ecole’) est sans doute celle aux plus grandes fleurs de toutes les galliques, très doubles, d’un rose-cerise intense à l’éclosion, pâlissant à maturité dans de ravissants tons de gris et de lilas. Dans le même style, et tout proche dans la liste, ‘President de Seze‘ et ‘Gloire de France’. Cependant, ‘Du Maïtre‘ a l’avantage d’être de port plus compact et moins haut, atteignant rarement 1 mètre. Ces trois variétés possèdent un bon parfum.
Il y a un groupe aux couleurs affirmées (rouge cerise profond, magenta), dominé me semble-t-il par ‘Assemblage de Beautés‘, bien que ‘Surpasse Tout‘ et ‘Duc de Guiche‘ soient juste derrière au coude à coude. De toutes les roses galliques, ce sont les plus compactes et leurs fleurs sont bien dressées.
Les roses de Damas sont un sujet bien différent. Bien qu’ils adoptent globalement un port plus haut et plus souple, ma sélection ne comporte que des buissons qui se tiennent bien droits. Il y a tout d’abord l’incomparable ‘Madame Hardy‘. C’est la perfection des teintes et la forme de cette rose sans égale (avec souvent un œil central très prononcé) qui m’a fait prendre conscience des joyaux que nous étions sur le point de perdre. Aucune autre obtention ne fait le poids face à elle. Buisson vigoureux, au superbe feuillage sombre, il est la perfection faite fleur. Bien double, aux pétales courts (souvent groupés), son œil est prononcé et teinté de vert. Cette variété m’a fasciné au premier regard et je ne me lasse pas de ses qualités inégalées. Pour les petits jardins, on peut lui préférer ‘Madame Zoëtmans‘.
Il y a deux ravissants rosiers roses : ‘Celsiana‘, si bien décrit par Redouté et au port assez lâche, et ‘Comtesse de Chambord‘, inestimable tant par ses magnifiques fleurs qui se succèdent jusqu’à l’automne que pour son parfum et sa forme. Il en existe une version pourpre, ‘Indigo‘, qui remonte également bien (sans doute une hybridation avec un Gallique, qui a donné naissance à un buisson solide).
Avec les Alba, nous côtoyons certaines des reines de la catégorie. Elles ont hérité de la Rosa canina (notre ‘Rose des chiens’ indigène) une part de leur vigueur, leur feuillage glauque et de grands aiguillons. Le prototype est R. alba ‘Maxima‘, un grand buisson d’environ 2m en tous sens, maintes fois immortalisé dans la peinture Flamande. D’un blanc crème, aux fleurs bien doubles, et bien parfumé, il est aussi appelé ‘Double White‘ ou ‘Jacobite Rose‘. Il s’agit d’une mutation issue d’un hybride, R. alba ‘Semi plena‘, la rose blanche d’York, qui nous enchante en automne grâce à ses cynorhodons.
Pour un feuillage grisé et un rose doux tout en pureté, rien ne vaut ‘Celeste‘, tant dans la forme du bouton que de la fleur épanouie. ‘Köning von Danemarck‘ se démarque bien quant à lui par son feuillage glauque, ses fleurs bien doubles au coloris rose carminé intense, palissant par la suite. Je me dis souvent que c’est la plus parfaite de toutes ces roses. Pour les jardins plus modestes, l’exquise ‘Félicité Parmentier‘ est tout indiquée.
Dans la catégorie des Centfeuilles, parmi lesquels le premier, R. centifolia, qui a exercé une influence toute particulière auprès des peintres Flamands du 17e siècle, on peut choisir l’une ou l’autre de ces deux formes célèbres : ‘Cristata‘ (syn. ‘Chapeau de Napoléon)’ ou ‘Bullata‘. Toutes deux possèdent l’allure gracieuse de la fleur globuleuse et inclinée de R. centifolia. Et quel parfum ! Bien qu’il soit difficile d’établir une sélection de roses anciennes sans l’une d’entre elles, on doit bien reconnaître que leur port est ouvert et lâche.
Une version plus compacte est proposée par ‘Petite Hollande’, tandis que ‘Fantin Latour‘ affiche un rose parfait, au nom évocateur (*). Quelques soient ses origines, il mérite de figurer dans cette liste, pour ses belles fleurs roses, son parfum et son feuillage exceptionnel.
(*) ce rosier fut découvert par Graham Thomas dans un jardin anglais. Il le baptisa du nom de ce peintre, connu pour ses peintures de fleurs et de roses.
‘Fantin Latour’ (photo : David Austin Roses) et peinture du peintre Flamand à qui cette rose est dédiée.
‘Tour de Malakoff‘ est un rosier difficile à utiliser au jardin, car de port très lâche. Je ne peux cependant pas le passer sous silence. Ses énormes roses affichent toutes les nuances de rose, de cramoisi, de pourpre et de grenat.
Rosa centifolia a donné naissance à une mutation au boutons couverts de ‘mousse’ à la fin du 17e siècle, qui est à l’origine de cette grande beauté qu’est ‘Moussu Commun’. Il est d’un rose doux et bien parfumé, mais son port ouvert manque malheureusement de tenue. ‘Gloire des Mousseux’ lui est supérieur, et ‘General Kleber’ arbore un port droit à la floraison rose clair.
Parmi ceux aux teintes pourpres, il y a le géant ‘William Lobb’. Il passe d’un violet profond à un parme doux. Il est cependant assez ingérable au jardin. ‘Capitaine John Ingram’, d’un coloris très sombre, ou ‘Nuits de Young’, encore plus sombre, sont plus compacts.
Je serais tenté d’inclure quelques Bourbons, mais ils doivent leur existence en partie grâce aux rosiers de Chine. C’est donc à contre-coeur que j’écarte de belles variétés comme ‘Boule de Neige’ et ‘Mme Isaac Pereire’, de même que la forme arbustive de ‘Souvenir de la Malmaison’ (1843) et sa mutation ‘Souvenir de St Anne’s’.
‘Mme Isaac Pereire’, exclue en raison de sa parenté avec des rosiers de Chine - Photo : Jardin de Luchane
Avec cette petite sélection que je viens de vous présenter, la plupart des jardiniers considéreraient qu’ils ont été bien familiarisés avec les variétés anciennes de rosiers buissons. Ces derniers ont atteint leur apogée à la fin du 19e siècle, et nous pouvons considérer qu’ils représentent un aboutissement analogue aux progrès des Hybrides de Thés, bien qu’ils poursuivent des buts différents.
Par chance, il existe deux excellentes pépinières offrant une large gamme de ces vieux rosiers : celles de David Austin et de Peter Beales. Avec d’autres aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde, je suis persuadé que ce héritage bénéficie d’un avenir solide. La recherche de variétés différentes n’a abouti qu’à en trouver d’autres sans noms, semblables à celles déjà sauvées. Les meilleures d’entre elles, et les plus distinctes, étaient entre les mains des passionnés au début du 20e siècle.
La critique qui revient le plus souvent au sujet des roses anciennes est qu’elles ne fleurissent qu’une seule et unique fois au milieu de l’été. Mais nombre de nos arbustes préférés, tels les forsythias, les rhododendrons, les seringats et les lilas suivent la même règle. C’est un argument à mettre en avant pour convaincre les plus réticents.
Source : https://historicroses.org/. L’article est paru au printemps 2000.
A lire aussi, la biographie de Graham Stuart Thomas, l’homme qui murmurait à l’oreille des roses anciennes…
Créé par jardindeluchane le 26 mai 2019 | Dans : Divers, ROSIERS DU JARDIN
Les rosiers sont sans doute les plantes à fleurs les plus appréciées des jardiniers. Rares sont les jardins qui n’en abritent pas. Si la forme de leurs fleurs, leurs couleurs ou leurs parfums peuvent changer d’une variété à l’autre, les rosiers offrent aussi une palette très étendue de ports. Buissons, arbustifs, paysagers, couvre-sol, grimpants, lianes, miniatures ou sur tiges…le choix est vaste et influence le style de votre jardin. Petit tour d’horizon des différentes formes de rosiers.
--> Découvrez la série vidéo sur les plus beaux rosiers du jardin !
Hauts de 50cm à 1,50m en moyenne, ce sont les plus plantés dans les jardins. Souvent très remontants, parfois parfumés, ils trouvent place dans les massifs ou les plate-bandes (au milieu de vivaces pour adoucir leur port un peu raide) et conviennent bien à la confection de bouquets.
On distingue 2 grandes catégories de rosiers buissons :
Généralement, les tiges droites et raides portent une seul fleur, dont la forme est semblable aux roses des fleuristes.
Cette catégorie désigne les rosiers qui offrent des fleurs en bouquets parmi lesquels on trouve les Polyanthas (fleurs plus petites mais plus nombreuses, 6 à 8 cm de diamètre) et les Floribundas (fleurs moins nombreuses mais plus grandes, 9 à 12cm).
Plantes très ramifiées, à fleur simples ou plus ou moins doubles, de taille variable, les rosiers arbustifs mesurent entre 80cm et 2m en moyenne. Parmi eux on distingue également des catégories :
Ils sont rustiques, résistants aux maladies, très florifères et très remontants (la ‘remontance’ est la capacité à refleurir plusieurs fois dans la saison). Leur port plus souple et généreux les destinent à les utiliser comme n’importe quel autre arbuste, à savoir intégrés dans un massif, en haie ou en isolés sur la pelouse
Ce sont des rosiers paysagers plus larges que hauts. Ils adoptent un port rampant, idéal en bordure de massif, retombant du haut d’un muret ou d’un talus ou encore en rocaille. Ils se comportent également très bien en pots sur une terrasse.
Aussi appelés sarmenteux, ils produisent de longs rameaux qui portent des fleurs plus ou moins grandes, solitaires ou groupées. Leur grand développement (entre 2 et 5 à 6 m) nécessite un support auquel les accrocher : arbre, tonnelle, pergola, mur, grillage, barrière…
Il est conseillé d’arquer les branches afin de favoriser l’émission de pousses latérales, garantes d’une plus grande floribondité. Certains grimpants peuvent être conduits en grands arbustes. De la même façon, certains rosiers arbustifs peuvent être utilisés comme des grimpants (Ghislaine de Féligonde en est un bon exemple)
Attention à ne pas confondre rosier grimpant (qui produit de très longues tiges à palisser) et rosier remontant (qui fleurit plus d’une fois dans la même année).
Ce sont les rosiers les plus vigoureux ! Certains peuvent mesurer jusqu’à plus de 10 mètres. La majorité d’entre eux ne fleurit qu’une fois dans l’année (entre mai et juillet), mais cette floraison est extrêmement généreuse et dure jusqu’à 3 semaines. Elle est en outre parfois suivie de baies très décoratives, appelées cynorhodons, qui restent attractives très longtemps.
Ils demandent un grand support et sont superbes lorsqu’ils escaladent de grands arbres.
A l’inverse des lianes, les rosiers miniatures dépassent rarement les 40 cm. Dotés de petites fleurs et de petites feuilles, ils sont très florifères mais leur durée de vie est aléatoire. Ils s’intègrent facilement en pots et jardinières pour décorer un balcon, une terrasse ou même un rebord de fenêtre.
Ces rosiers sont simplement des variétés qui ont été greffées sur de longues tiges (entre 1 et 2m) de rosiers sauvages. Leur port les rend sensibles aux coups de vents et il est indispensable de les tuteurer ou de leur offrir une structure appropriée.
Identiques aux rosiers tiges, mais les variétés greffées adoptent un port retombant qui leur confère alors un aspect pleureur.
Rosiers tiges et pleureurs peuvent être intégrés aux massifs ou utilisés dans des jardins plus formels, en alignements par exemple.
Créé par jardindeluchane le 15 avr 2019 | Dans : Divers, VIVACES DU JARDIN
Quand on plante un jardin, c’est pour le rendre beau, le plus longtemps possible. Et pour les couleurs, certaines vivaces semblent infatigables, leurs corolles illuminant le décor pendant de longs mois. Quand en prime elles ne demandent pas ou peu d’entretien, le jardinier ne peut qu’y trouver des avantages.
Voici donc une sélection (toute personnelle bien sûr) de 5 vivaces à très longue floraison, faciles de culture, idéales pour les jardiniers débutants ou les contemplatifs.
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L’une des vivaces à la floraison la plus longue ! Ce géranium est une véritable usine à fleurs. Je ne pourrais pas me passer de sa présence. Il produit en effet sans interruption des corolles d’un bleu violacé à cœur blanc de mai jusqu’aux gelées. Son feuillage vert clair taché de nuances plus foncées prend en outre de belles teintes jaunes à orangées en fin de saison avant de disparaître pendant l’hiver.
Excellent couvre-sol qui ne laisse aucune chance aux mauvaises herbes, il a été élu ‘Plante du Siècle’ à l’occasion du célèbre Chelsea Flower Show en 2004.
Longtemps vendu également sous le nom de ‘Jolly Bee’, les batailles juridiques ont finalement tranché, décidant qu’il s’agissait en fait d’une seule et même variété. Pour connaître les détails de ce feuilleton hortico-commercial, lisez l’article ‘Rozanne et Jolly Bee, la guerre des géraniums’.
Si les dimensions moyennes annoncées sont en général de 30 à 50 cm de haut pour 60 cm d’étalement, ici, au Jardin de Luchane, il s’étend sur plus d’1m et j’ai dû libérer de l’espace autour de lui pour qu’il puisse s’exprimer librement.
Il accepte tous les sols (exceptés ceux gorgés d’eau), supporte très bien la sécheresse (même si un peu de fraîcheur est garant de plus d’opulence) et résiste au froid jusqu’à -15°C au moins.
Vous pouvez le faire pousser au soleil comme à mi-ombre (où son bleu est d’ailleurs plus intense) et même le cultiver en bac pour l’installer sur une terrasse.
Il ne réclame absolument aucun entretien et revient chaque année, de plus en plus beau.
C’est une vivace très facile, idéale pour les jardiniers débutants….ou paresseux !
La verveine de Buenos Aires est une autre championne de générosité. De port altier et léger, elle s’intègre facilement dans les massifs, en arrière-plan tout comme au premier plan. Ses longues tiges carrées sont en effet très peu feuillues et laissent passer le regard. Elles portent de juin aux gelées de petits panicules de petites fleurs violettes que le vent fait onduler. Les feuilles basales, allongées et dentelées, n’apportent pas un réel effet décoratif. C’est avant tout pour sa floraison vaporeuse qu’on la cultive. Elle peut s’élever à plus d’1m20 mais les tiges ne réclament pas de tuteurage. Ici au jardin, je les pince plusieurs fois en début de saison afin d’encourager la plante à se ramifier. Elle offre ainsi davantage de fleurs mais reste un peu plus basse. Elle demande peu d’espace au sol (environ 20 cm) et peut s’intercaler entre d’autres plantes sans aucun souci.
Les fleurs mauves de la Verveine de Buenos Aires sont très petites mais l’effet de masse compense cette discrétion.
Très facile à cultiver, la Verveine de Buenos Aires accepte tous les sols, même secs. Ici, le sol du jardin est argileux et lourd mais cela ne lui pose pas de problème. J’ai même retrouvé des semis spontanés dans un bac où un saule poussait les pieds dans l’eau. C’est dire si elle est accommodante. Son seul point faible serait peut-être sa faible longévité, mais elle se ressème généreusement et les semis peuvent être arrachés facilement ou transplantés ailleurs au jardin. Elle peut marquer une pause en cas de grosse chaleur prolongée, mais qu’une pluie arrose le jardin et elle retrouve très vite sa superbe.
Rustique jusqu’à -15°C, son entretien se limite à couper les tiges au ras du sol soit en fin de saison, soit au printemps si vous voulez profiter du givre hivernal qu’emprisonnent ses inflorescences séchées.
La Vergerette fait immanquablement penser à une petite marguerite mais ses fleurs, de petite taille, affichent des coloris évolutifs du plus bel effet. Le cœur jaune est entouré de pétales qui passent du rose au blanc tout au long de la saison. Sa floraison débute ici en avril pour ne se terminer que quand le froid est plus vif. La plante forme une touffe au joli port arrondi qui monte à environ 40 cm et peut s’étaler sur plus de 70 cm. L’Erigeron pousse dans tout type de sol et se ressème naturellement, même dans les murets, escaliers ou dallages.
Elle ne craint absolument pas les sols secs et drainants mais se comporte aussi très bien dans les sols argileux plus frais. Au jardin, certains pieds poussent au soleil (son exposition de prédilection) mais aussi à mi-ombre.
L’Erigeron se marie aussi très bien avec les rosiers (ici, Zéphirine Drouhin) dont il habille le pied avec légèreté.
C’est une vivace bien rustique (jusqu’à -20°C), dont je laisse le feuillage séché jusqu’au début du printemps. Il protège le cœur de la plante et sert d’abris à d’éventuels locataires. En début de saison, je rabats la touffe, qui repart alors pour une nouvelle saison. Encore une plante ultra facile et généreuse pour un jardin à entretien réduit.
Les gauras sont de ravissantes vivaces dont l’abondante floraison s’étale de mai à l’automne. Les fleurs, portées par de fines tiges gracieuses ressemblent à de petits papillons qui flottent autour de la plante. Certaines variétés sont blanches, d’autres roses. Les blanches sont en général plus hautes (jusqu’à 1m20) mais je trouve leur port moins intéressant et elles ont ici tendance à s’affaler un peu. Cette caractéristique les rend cependant indispensables dans les jardins naturalistes et champêtres. Les variétés roses sont plus compactes et de meilleure tenue ; elles ont ma préférence, je l’avoue, d’autant plus que celle que j’ai au jardin (variété non précisée sur l’étiquette) affiche des tiges pourprées qui rajoutent à l’effet décoratif.
Peu de plantes peuvent concurrencer la légèreté des Gauras, dont les fleurs ressemblent à de petits papillons.
Dans tous les cas, leur longue floraison anime les jardins toute la saison et apporte beaucoup de légèreté. Adeptes des sols secs à frais (mais non détrempés), elles poussent bien en sol argileux si celui-ci présente un drainage suffisant. Évitez les expositions trop sombres, car les gauras se plaisent au soleil (éventuellement à mi-ombre).
Les variétés hautes gagnent à être rabattues de temps en temps pour leur conserver un port moins désordonné. Leur entretien est sinon limité au minimum. Les plants sont rabattus en fin d’hiver et la plante reforme de nouvelles tiges très rapidement.
Rustiques jusqu’à -10°C, elles s’accommodent très bien d’épisodes de sécheresse et peuvent également être cultivées en pot sur une terrasse.
Le Nepeta est souvent présenté comme une alternative à la lavande. Ces deux plantes font d’ailleurs partie de la même famille botanique, celle des Lamiacées. Sans doute est-ce dû à sa floraison (majoritairement bleu, même si d’autres coloris existent) et à ses feuilles aromatiques aux notes camphrées. Le feuillage, qui meurt avec le froid, est coupé au ras du sol en fin d’hiver. Il reforme alors rapidement un dôme arrondi au port étalé d’environ 50cm de haut pour 60 cm de large. D’un vert grisé, il est surmonté, de la fin du printemps à l’automne de longues tiges alanguies ornées fleurs bleu violacé. Il est possible de rabattre légèrement la plante en cours de saison pour l’inciter à reformer un feuillage frais et à produire de nouvelles fleurs.
L’oïdium (reconnaissable au feutrage blanc qui recouvre les feuilles) et les limaces peuvent s’attaquer à la plante, mais je n’ai jamais eu à déplorer ce type de problèmes au jardin (pourtant très apprécié par les limaces!).
Les népétas aiment les situations ensoleillées et chaudes et supportent très bien la sécheresse. Leur bonne rusticité (-15°C au moins) permet de les installer dans de nombreuses régions, et leur entretien limité en fait des candidates de choix pour le jardiniers contemplatifs et novices.
Les touffes denses des Népétas luttent naturellement et élégamment contre le développement des adventices.
Excellents couvre-sol qui étouffe les mauvaises herbes, ces belles vivaces se contentent d’un sol pauvre et drainant. Elles acceptent aussi un sol plus riche et frais, même argileux, tant que l’eau n’y stagne pas. Laissez-leur assez de place pour s’exprimer, et ne les installez pas trop près de plantes plus fragiles, auxquelles elles pourraient faire une concurrence néfaste (au risque de les étouffer).
Créé par jardindeluchane le 02 mar 2019 | Dans : Divers, LIVRES SUR LE JARDIN
Si l’endroit le plus apprécié des jardiniers reste bien évidemment leurs jardins, il est rare qu’ils y passent la nuit, et l’hiver les en éloigne un peu. Découvrir d’autres jardins permet de parfaire ses connaissances, de piocher des idées ou de s’en mettre plein les yeux. Il n’est pas toujours possible de faire le tour de France (ou d’autres pays) pour visiter de beaux lieux. Heureusement, la littérature sur les jardins regorge de petites pépites qui permettent de palier cet inconvénient.
Voici donc une sélection de 6 ouvrages dédiés à des lieux magiques où l’esprit s’évade et s’élève. Il ne s’agit pas à proprement parler de livre sur le jardinage mais bien sur des jardins dont la beauté n’est plus à démontrer. Chacun de ces livres a fait l’objet de nombreuses lectures et trône sur ma table de chevet. Choix personnels assumés, je vous propose de les découvrir ou de les redécouvrir.
Bonne lecture !
Nota : si les liens ne s’activent pas, maintenir la touche « ctrl » enfoncée avant de cliquer.
– Princesse G. Sturdza ( ULMER )
Sans doute l’un des jardins à la plus large renommée, créé par la Princesse Sturdza en Normandie, à Sainte-Marguerite-sur-Mer (76). Une chronique des jardins au fil des saisons et de nombreuses réflexions et conseils précieux.
– Cédric Pollet ( ULMER )
Quand il est sorti en 2016, cet ouvrage a fait sensation et créé l’événement. Photographe, Cédric Pollet est connu pour ses livres sur les écorces. Dans ce superbe ouvrage, il nous emmène à la découverte des plus beaux jardins d’hiver où couleurs et textures forment des tableaux dont la beauté nous laisse sans voix ! Les photos sont tout simplement sublimes et les plantes présentées sont clairement identifiées.
– Gérard Jean ( ULMER )
La Bretagne bénéficie d’un micro-climat propice à l’acclimatation de nombreuses espèces exotiques. Gérard Jean, concepteur et jardinier du Pellinec nous en dresse la genèse et nous fait faire le tour du jardin. Des photos à l’esthétisme raffiné accompagnent la balade au fil des pages.
- Odile Masquelier ( Flammarion – La Maison Rustique )
Odile Masquelier est une passionnée de jardin et tout spécialement de roses. Elle a fait de son jardin d’enfance, à Lyon, un lieu qui les sublime. Elle nous en parle comme d’amies intimes dont elle connaît tous les secrets. Déambulez avec elle dans les allées, arrêtez-vous devant les massifs, sentez les effluves qui embaument ce très beau jardin. Et bien sûr, des photos illustrent joliment le propos.
– Hugues Peuvergne ( ULMER )
Suivre le travail d’un paysagiste, découvrir comment il appréhende, conçoit et aménage un jardin ou une terrasse est passionnant. Hugue Peuvergne nous fait découvrir ses plus beaux chantiers. Les photos, croquis et annotations sont nombreux.
– Didier Willery/Philippe Perdereau ( ULMER )
Avec ce livre, Didier Willery et Philippe Perdereau nous font découvrir de nombreux jardins qui mettent les graminées à l’honneur. Très nombreuses ambiances, textes courts et concis, c’est essentiellement un livre visuel. Mais quelles visions !
Créé par jardindeluchane le 12 déc 2018 | Dans : Divers
Il n’est plus besoin de démontrer l’intérêt porté par les jardiniers, amateurs ou plus passionnés à celle que l’on connaît sous le nom de ‘la Reine de fleurs’.
Pour l’année 2017, il se serait vendu, rien qu’en France :
- 24 millions de bouquets de roses
- 1 million de rosiers d’intérieur
- 5 millions de rosiers de jardin
Qu’ils soient arbustifs, paysagers, buissons, grimpants, lianes ou miniatures, parfumés ou non, remontants (plusieurs floraisons dans l’année) ou pas, épineux ou inermes, les rosiers sont les végétaux les plus appréciés. Symbole de l’amour et du romantisme, la rose se décline en une large gamme de coloris : le rose bien sûr, mais également le blanc, le rouge, l’orange et le jaune. Certaines sont même bicolores et offrent des mélanges de tons en doux dégradés ou associations plus criardes.
Il y en a pour tous les goûts. Ou presque. Car une couleur reste encore absente de la palette. Impossible en effet de trouver à ce jour une rose bleue, et l’on ne parle pas ici d’un mauve ou d’un violet qui, s’ils restent superbes, ne peuvent être qualifiés de bleu.
Chaque plante possède un certain nombre de molécules qui seront capables de réfléchir ou retenir telle ou telle couleur sur le spectre. Les anthocyanes (du grec ‘anthos‘, fleur et ‘kuanos‘, bleu) sont un groupe de pigments qui donnent leur coloration rose à plus ou moins bleue à la plupart des plantes. Le Ph (potentiel hydrogène) du sol sera également déterminant comme on le remarque de façon très nette avec les hydrangeas (hortensias). En sol acide, une réaction chimique complexe liée entre autre à la synthèse de l’aluminium s’opère et permet à certains hydrangeas d’offrir des sépales d’un magnifique bleu. En sol calcaire, le processus est modifié et la plante n’est plus capable d’utiliser les mêmes pigments. Il en résulte une coloration rose.
Parmi les anthyocanes, la delphinide, molécule isolée à partir du delphinium (d’où son nom), permet à certaines plantes de fleurir dans différents tons de bleu. Mais cette molécule est absente chez les rosiers. Curieux quand on pense qu’être romantique et sentimental est parfois moqué par l’expression ‘être fleur bleue’, alors même que la rose est une fleur très symbolique des sentiments amoureux.
Toujours est-il qu’aucun rosier n’est bleu naturellement. Si vous avez déjà vu ou acheté des roses bleues chez un fleuriste, c’est tout simplement que les tiges ont été plongées dans une eau additionnée d’un colorant (bleu de méthylène, colorant alimentaire, encre) que la fleur a absorbé.
Créer une rose naturellement bleue serait donc une (énorme!) révolution dans le monde de l’horticulture et ouvrirait un marché à donner le vertige. C’est ce que tentent de faire de nombreux professionnels et amateurs depuis un bon moment. Et cela a (presque) réussi.
Deux entreprises se sont lancées dans cette aventure en y investissant plusieurs dizaines de millions d’euros. Le japonais Suntory et l’australien Florigene (depuis racheté par la firme japonaise) ont travaillé de longues années afin de tenter d’obtenir la première vraie rose bleue.
Un premier essai a consisté à ‘injecter’ des gènes de pétunia sur le rosier ‘Cardinal de Richelieu’. Le résultat n’étant pas du tout à la hauteur des attentes, un second essai a été mené.
Cette fois-ci c’est sur un hybride de thé, ‘Mister Lincoln’, qu’ont été artificiellement ajoutés des gènes de violette (Viola tricolor hortensis) et d’iris. Dans le même temps, la synthèse de la cyanidine, responsable de la coloration rouge, a été bloquée.
C’est ainsi qu’est née le rosier ‘Applause’, au nom censé féliciter des années de recherches.
Deux brevets sont déposés en 2002 et le rosier est commercialisé en 2009. Un marché juteux semble s’ouvrir. C’est sans compter sur la réglementation européenne en matière d’OGM. Depuis 2001 en effet, un moratoire a été prononcé sur la production d’organismes génétiquement modifiés.
Mais au-delà des considérations administratives, qu’en est-il réellement de cette rose soit-disant bleue ?
Si ‘Applause’ semble se rapprocher de la quête ultime, le bleu qu’elle affiche tirerait davantage sur le mauve. La couleur semble en outre être peu stable et virer au rouge sale. Un problème d’acidité cellulaire en serait la cause.
Tandis que des firmes dépensent sans compter pour jouer à Dieu, d’autres œuvrent dans l’ombre…de leur petit jardin. C’est semble-t-il le cas d’un jardinier amateur et passionné, habitant de la ville de Moussan dans l’Aude. Il affirmait en 2016 avoir obtenu la première rose bleue naturelle. Après avoir sacrifié une cinquantaine de rosiers pour ses expériences, il aurait finalement atteint son objectif en greffant des bourgeons de sauge sur un rosier. Un mois plus tard, une fleur bleue serait apparue. Le procédé laisse plus que sceptiques les spécialistes. Le jardinier les aurait invités à venir constater le miracle par eux-mêmes mais impossible de trouver des informations sur la suite de cette histoire. De là à en conclure que l’expérience n’était pas viable il n’y a qu’un pas. Alors, impossible d’avoir une rose bleue au jardin ? Oui et non, car si le bleu pur n’existe pas chez la reine des fleurs, il existe en revanche de magnifiques variétés qui rivalisent toutes dans les tons de parme et de violet.
Voici donc quelques rosiers qui, sans bouleverser la génétique, apporteront une note bleutée, ou tout au moins pourprée à vos jardins.
- ‘Rhaspody in Blue’ (‘Frantasia’) – Hybride moderne (Franck R. Cowlishaw – 1999). Des bouquets de fleurs violettes sur un arbuste très remontant haut d’environ 140cm.
- ‘Burgundy Ice’ – Hybride moderne (Prophyl – 2005) – Mutation naturelle de ‘Fée des Neiges’ (=’Iceberg’), il en a hérité les nombreuses qualités (résistance, floribondité et remontance exceptionnelle) c’est un buisson aux fleurs de taille moyenne pourpre violacé qui s’élève à 1m50.
- ‘Minerva’ (‘Visancar) – Floribunda (Vissers – 2004 ) – Un petit buisson d’environ 80 cm aux bouquets de fleurs bien doubles qui oscillent entre le violet et le pourpre, avec des reflets roses. Très parfumé et longue floraison remontante.
- ‘Pourpre charmant’ – Un rosier gallique ancien dont l’obtenteur est inconnu. Non remontant mais parfumé il affiche des fleurs d’un beau violet nuancé sur un arbuste d’1m20 environ.
- ‘Cardinal de Richelieu’ – Un autre gallique (Parmentier – <1850) aux fleurs doubles pourprées parfumées. Non remontant, il n’offre qu’une floraison unique en début d’été. Buisson haut de 1m20. Accepte la mi-ombre. C’est lui qui a servi de premier support à Suntory dans leurs recherches.
- ‘Veilchenblau’ – (Schmidt – 1909). Un liane ancien qui peut s’élever à plus de 5 mètres. Non remontant, sans épine, il offre un parfum discret de pomme sur des petites fleurs semi-doubles, violettes à cœur blanc.
- ‘Sissi’ (‘Tannacht’) – Hybride de thé (Tantau – 1964). Un coloris lilas clair très original, c’est un buisson aux grandes fleurs doubles parfumées. Remontant, il présente un port un peu raide et est assez sensible au marsonia (tâches noires) mais mérite d’être utilisé pour ses teintes douces.
On pourrait en citer encore beaucoup d’autres mais ces quelques exemples vous permettront de faire rentrer un peu de ‘bleu’ dans votre gamme de rosiers. Pour le reste, si un jour vous inventez un rosier bleu pur…
Créé par jardindeluchane le 11 déc 2018 | Dans : Divers
Être passionné de jardin, c’est composer avec chacune des 4 saisons qui rythment la vie de nos petits (ou plus grands!) coins de paradis. Certaines périodes de l’année nous motivent plus ou moins à chausser des bottes, mettre des gants ou sortir les bêches et autres sécateurs pour rendre nos massifs toujours plus beaux. Mais à quoi bon jardiner si nous ne prenons pas le temps, entre deux désherbages ou plantations, de profiter simplement de notre travail. Et si chaque saison pousse chacun d’entre nous à exécuter un certain nombre de tâches inévitables (plantation des bulbes à l’automne, taille des rosiers en fin d’hiver…) toutes n’ont pas la même grâce à nos yeux.
Curieux de connaître les goûts de mes collègues et amis jardiniers, cela m’a donné l’envie de procéder à un petit sondage.
J’ai leur ai donc posé la question suivante :
« Quelle est, pour vous, la saison où les jardins sont les plus beaux ? »
Bien entendu, cela suppose que des végétaux adaptés à chacune de ces saisons soient présents au jardin. Il est en effet évident que bon nombre de personnes sillonnent les jardineries et pépinières aux beaux jours et en reviennent avec des plantes qui égaieront leur jardin aux ‘beaux jours’. Mais pour qui veut un jardin beau toute l’année, une réflexion s’impose quant à la sélection des plantes auxquelles on réservera une place de choix.
Ainsi, à palette végétale équivalente, voici les réponses recueillies à l’occasion de ce sondage (les chiffres en détails en fin d’article)
Aucune vraie surprise, la première des ‘belles saisons’ remporte la majorité des suffrages. 71,6 % placent en effet le printemps en tête. Rien d’étonnant si l’on garde à l’esprit que c’est une période de l’année pleine de mutations. Les narcisses, tulipes et autres aux d’ornement accompagnent l’arrivée des jeunes feuillages au vert frais et des arbustes qui explosent de couleurs. Le nez est flatté par le parfum enivrant de la glycine, des viornes et autres plantes odorantes alors que les vivaces prennent chaque jour plus d’ampleur. Sans parler de la magie du temps des roses qui clôture ce feu d’artifice ! Comment résister à tant de charmes, surtout que la météo est en générale une alliée de choix à cette période, offrant une humidité bienfaitrice et des températures clémentes. La douce lumière de la saison souligne en outre cette belle palette de peintre et le jardinier peut œuvrer sans craindre d’avoir trop chaud.
Et ne l’oublions pas, après plusieurs mois de froid et de grisaille, le printemps se pose comme une promesse, celle du renouveau, de l’espoir, de la vie qui reprend ses droits.
On aurait pu croire que le temps des cigales, des soirées douces et des barbecues au bord de la piscine serait arrivé en deuxième position. Pourtant, l’automne est nettement devant l’été avec 19,3 % des votes (contre 6,8 %). Souvent perçue comme une saison triste et mélancolique, il semblerait qu’elle offre assez d’atouts pour séduire les jardiniers. Bien sûr, les plaisirs printaniers sont loin et c’est la période de la rentrée. Les jours raccourcissent et sont annonciateurs de l’hiver à venir. Mais c’est passer sous silence les couleurs qui enflamment le jardin à cette saison. Certains arbres et arbustes prennent alors des teintes chaudes, des teintes de feu ! Jaunes, rouges, orangés, bruns et tons cuivrés enveloppent les jardins et le paysage. La douceur fait place à la chaleur, les lumières se font plus douces et rasantes et magnifient à l’occasion les feuillages embrasés. Les feuilles tombées sur le gazon font écho à celles qui surplombent encore nos têtes, comme pour mieux nous envelopper de beauté. Les pluies bienfaitrices font renaître le jardin et refleurir les rosiers remontants. L’automne c’est aussi le temps de nouvelles floraisons. Rudbeckias, anémones, lagestroemia, sedums, asters… Le choix est vaste. L’automne c’est la saison des fruits, qu’ils soient comestibles ou simplement décoratifs. Et l’automne c’est encore la saison des graminées dont les épis ondulent gracieusement sous le vent tandis que certaines voient leurs chaumes adopter des teintes qui n’ont rien à envier à certains arbres ou arbustes.
L’automne, une saison triste ? Certainement pas. En tout cas le jardinier profite bien plus de son jardin en cette saison qu’en été. C’est même le meilleur second choix avec 45,5 % des votes, loin devant le printemps (26,1%) et l’été (27,3%).
Avec seulement 6,8 % des voix, on ne peut pas dire que l’été attire vraiment les jardiniers. Pas étonnant si l’on considère qu’il représente souvent une pause. Après l’orgie du printemps, la chaleur et la sécheresse écrasent et font souvent souffrir nos jardins. Les récentes périodes de sécheresse de ces dernières années n’ont pas aidé à forger à cette saison une bonne réputation. Les feuilles s’enroulent sur elles-mêmes pour se protéger, les tiges sont moins souples, les verts moins tendres. La terre se craquelle, les fleurs baissent la tête et le terreau s’assèche dans les pots et jardinières. Il faudrait arroser mais les nappes phréatiques sont vides et les restrictions d’eau se multiplient. La moindre tâche au jardin devient vite une corvée et il faut intervenir très tôt le matin, ou tard le soir. Et puis l’été est le temps des vacances. La plage et ses embruns bienfaiteurs nous attirent comme des aimants. Les jardins souffrent aussi de certaines de nos absences. Malgré tout, il reste une saison encore plus mal aimée que l’été…
Certains se diront que jardin ne rime pas avec hiver. Même parmi les jardiniers passionnés sondés il n’est classé ‘plus belle saison’ qu’à hauteur de 2,3 %. Et c’est également le dernier choix à près de 74 % ! C’est dire s’il jouit d’une mauvaise réputation. Il est vrai que la majorité des feuilles ont disparu, le froid s’est installé et les journées sont courtes. Le ciel est gris et bas. La pluie s’invite souvent, quand ce ne sont pas quelques tempêtes qui viennent balayer nos jardins endormis. Mais ce sommeil peut être émaillé de rêves colorés. En choisissant les bonnes plantes, le jardin peut offrir des couleurs époustouflantes que même la météo ne parviendra pas à ternir. Bois ou écorces colorés d’arbres et arbustes choisis se détachent sur le vert des persistants. Les fruits de certains végétaux sont comme autant de petits bijoux dont les oiseaux se régaleront. Des silhouettes, tantôt fières, tantôt torturées, habitent le jardin et jouent une partition qui frôle le gothique quand le brouillard s’en mêle. Le givre sublime chaque tige, chaque branche, chaque fleur. Car oui, il est aussi possible de fleurir l’hiver. Ce n’est bien sûr pas l’opulence du printemps mais quand ces floraisons sont associées aux autres trésors du jardin (pour certains invisibles au cœur de la ‘belle saison’) il devient alors impossible de qualifier l’hiver de saison morne, vire morte.
Jardiner suppose donc de composer avec les éléments et la météo, tous très variables d’une saison à l’autre, et d’une région de France à l’autre ! Il est indéniable que les travaux au jardin sont plus agréables sous les lumières du printemps ou la douceur de l’automne. Mais avec une certaine dose de volonté et, avouons le, un peu de connaissances aussi, il est tout à fait possible de donner à tous l’envie de pousser la porte pour sortir et s’imprégner des nombreuses beautés qui en font le décor.
Que l’on ait un grand terrain, un petit jardin de ville, un patio, une terrasse ou même un minuscule balcon, il ne tient pas à grand-chose d’en faire un cocon que l’on investira pour le simple plaisir des sens. Et cela aux quatre saisons.
Les résultats en chiffres
Créé par jardindeluchane le 17 juil 2017 | Dans : Divers
Que vous soyez jardinier amateur ou plus éclairé, vous connaissez sûrement les géraniums, plantes vivaces qui réapparaissent chaque année au jardin et qu’il ne faut pas confondre avec les pelargoniums, sujets moins rustiques qui festonnent balcons et rebords de fenêtres en été et sont communément (mais incorrectement) désignés par le même nom. Mais le propos est ailleurs…
En effet, dans la grande famille des geraniums (les vrais!), deux d’entre eux ont fait couler beaucoup d’encre depuis quelques années : geranium ‘Rozanne’ (Gerwat) et geranium ‘Jolly Bee’. Leur histoire pourrait servir de base à un feuilleton au suspens haletant, ou s’apparenter plus tristement à un épisode de Dallas…
Tout commence en 1989, chez Donald et Rozanne Waterer qui découvrent dans leur jardin du Somerset en Grande-Bretagne un semis de géranium aux qualités incroyables. Une floraison bleue ininterrompue de mai aux gelées sur une touffe aux larges feuilles d’une grande vigueur … Conscients d’avoir sous les yeux une plante d’exception, ils cherchent conseils auprès de spécialistes en la matière, dont le très célèbre Graham Stuart Thomas qui leur recommande alors de prendre contact avec la pépinière Blooms of Bressingham afin d’étudier la possibilité d’une commercialisation. Cette pépinière est à l’origine de la commercialisation de nombres de plantes depuis des décennies, parmi lesquelles Phlox subulata ‘Oakington Blue Eyes’, Crocosmia ‘Lucifer’, Potentilla fruticosa ‘Red Ace’, Hebe ‘Margaret’ ou encore Polemonium ‘Brise d’Anjou’ pour ne citer qu’elles. Pas un petit joueur donc !
Après avoir été étudié et testé, le Geranium ‘Rozanne’, du nom de sa jardinière et propriétaire, est présenté au public et officiellement lancé en 2000 à l’occasion du Chelsea Flower Show de Londres.
Par la suite, cette vivace hors normes se verra recevoir de nombreuses récompenses parmi lesquelles le ‘Garden Merit’ de la respectée RHS (Royal Horticultural Society) en 2006. Elle sera également élue ‘Vivace de l’année’ en 2008 par la Perrenial Plant Association, ‘Plante de la décennie’ 1993-2002 par la RHS et plus récemment ‘Pante du Centenaire’ par cette même instance lors du Chelsea Flower Show de 2013. Un palmarès impressionnant qui inspire le respect !
Une destinée bénie des dieux donc, qui pourrait même sembler idyllique.
Pourtant, trois ans après la sortie de ‘Rozanne‘, un pépiniériste bien plus modeste, Marco Van Noort, qui œuvre à Warmond au Pays-Bas, commercialise de son côté un géranium à l’apparence et aux qualités très proches, qu’il nomme ‘Jolly Bee’. Et c’est à ce moment que le rouage parfait commence à se gripper.
Pendant 7 ans, les deux plantes, commercialisées séparément et protégées par leurs noms variétaux cohabitent et ornent les jardins à travers le monde. Mais Blooms of Bressingham ne l’entend pas ainsi. La ressemblance des deux plantes questionne. A cette époque, le recours à des tests ADN serait compliquée et engendrerait trop de frais, mais quelques années plus tard, Blooms of Bressingham saute le pas. Les deux plantes sont cultivées côte-à-côte, dans des situations identiques, et un test génétique est effectué pour définir si différences il y a. Le verdict tombe ! Les études morphologique et génétique menées concluent que ‘Rozanne‘ et ‘Jolly Bee’ sont en fait trop proches l’un de l’autre pour que chacun ait sa place. Il s’agit d’une seule et même plante.
Le compte-rendu établi par l’International Union for the Protection of New Varieties of Plants (UPOV ou Union Internationale pour la protection des Obtentions Végétales) est formel. En mai 2010, devant les preuves apportées, le pépiniériste néerlandais est forcé de s’incliner et de cesser la commercialisation de ‘Jolly Bee’. Cette interdiction prendra effet dès le 1er Juillet 2010 et à partir de cette date les deux géraniums (puisqu’ils sont « identiques ») seront vendus sous le nom de ‘Rozanne‘. Exit le petit pépiniériste qui continuera cependant à vendre le beau géranium bleu, mais exclusivement sous le nom de ‘Rozanne ’.
Un petit pépiniériste contre une grosse firme… Le pot de terre contre le pot de fer.
Le premier déclarera par la suite :
« Je suis pieds et poings liés. Ce qu’ils ont fait n’est pas sympa. Nous sommes une petite pépinière et cette expérience a été éprouvante. Je ne suis pas coutumier de ce genre de pratiques. Moi j’hybride et je fais pousser des plantes. C’est un tout autre univers. Au final, ils ont eu gain de cause parce que cela me ruinait en frais d’avocats. Nous avons même pensé cesser notre activité et fermer la pépinière mais au final nous avons décidé d’essayer de continuer ».
Si les tests et observations menés en arrivent à la conclusion qu’une seule variété a sa place, il semblerait que nombre de jardiniers amateurs qui cultivent l’un ou l’autre (ou les deux) notent quant à eux des différences. Nuances dans le bleu de la fleur, comportement, facilité de division… Il est à noter que les sites de vente présentent souvent l’un en précisant son deuxième nom, Geranium ‘Rozanne‘ (=‘Jolly Bee’).
La science opposée à l’expérience, la loi du marché face à l’empirisme… ? Chacun jugera et se fera son opinion.
Et chacun peut aussi apporter sa pierre à l’édifice en commentant cet article de ses propres observations, afin de le rendre interactif et de l’enrichir.
–> VOIR LA FICHE PLANTE DE CE GERANIUM