juillet 2019
Archive mensuelle
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Créé par jardindeluchane le 30 juil 2019 | Dans : Divers
- par Graham Stuart Thomas
En préparant la biographie sur Graham Stuart Thomas, je suis tombé sur un article qu’il avait écrit pour une revue anglophone. Il y présente un certain nombre de variétés de roses anciennes chères à son cœur. L’article était écrit en anglais, et je vous en propose ici une traduction.
« Si Jupiter , à l’Empire des fleurs,
Voulait donner une Reine,
La Rose deviendrait des fleurs la souveraine. »
Dans son livre de 1984, ‘The Book of the Rose‘, A. Foster-Melliar attribue ces vers à Sappho, une poétesse grecque née 600 ans avant JC.
Mais la rose, qui a toutes nos faveurs, est bien plus ancienne encore. La rose ainsi encensée [dans ces vers] était probablement Rosa gallica, bien que nous ne puissions en être certains. Les roses ont été particulièrement glorifiées en Europe et en Chine, depuis bien plus longtemps qu’au cours des 1000 dernières années ( elles étaient vénérées bien plus tôt par la civilisation Minoenne en Crète)
Dès 1700, les jardiniers appréciaient des roses aux formes variées. Les principes de l’hybridation n’ayant pas été compris avant la fin du 19e siècle, les centaines de variétés alors en culture étaient le résultat d’hybridations naturelles. Mais vers les années 1920, ces vieilles variétés étaient tombées dans l’oubli, au profit d’hybrides dérivés de plantes rapportées de Chine.
Cependant, un regain d’intérêt animait déjà des pépiniéristes clairvoyants, tels Tom Smith (Daisy Hill Nursery) et Edward A. Bunyard (connu pour sa passion des arbres fruitiers). Un intérêt équivalent était partagé par la pépinière Bobbink et Atkins, dans le New Jersey (USA), ainsi que par Pajotin-Chedane, près d’Anger (France).
Bien que la Première Guerre Mondiale ait étouffé dans l’œuf ces petites collections, certaines furent néanmoins sauvées. Par chance, Constance Spry [ndt :enseignante et fleuriste], fut l’une de celles à remarquer leur beauté sans égal. Ce n’est qu’à la fin de la Seconde Guerre que je pris moi aussi conscience de leur beauté.
J’avais été élevé aux hybrides de thé – ‘Etoile de Hollande‘, ‘Mme Butterfly‘, ‘Emma Wright‘, ‘Mabel Morse‘, ‘Picture‘, et bien d’autres encore. L’ensemble de leurs qualités et de leurs beautés étaient largement vantées dans un catalogue séduisant édité par R. Murrel, dont le titre était le même que celui de ce petit essai.
Dans ce catalogue, les roses étaient classées en fonction de leur succès commercial, et il était amusant et intéressant de voir comment les variétés remontaient en tête de liste ou chutaient selon leur popularité auprès des clients, influencés sans aucun doute par les commentaires concis et les recommandations utiles quant à leur mode de culture prodigués par M. Murrel.
Après de nombreuses années d’observation, j’ai le sentiment qu’il me serait possible d’écrire ces notes avec la même confiance. Ce fût une expérience captivante de collectionner ces héritages du passé auprès de passionnés, à travers le pays mais également à l’étranger. Constance Spry me rendit sa collection accessible, et je fus tout aussi bien accueilli à Nymans (le jardin crée par Mme Messel). A Richmond, dans le Yorkshire, le jardin de Bobbie James eut encore plus à offrir.
Puis, les collections de Bynyard (après sa disparition) et celle de Daisy Hill se retrouvèrent toutes deux sur le marché. Et il y eut aussi les célèbres jardins de la Roseraie de L’Hay et de Bagatelle à Paris. Sangerhausen, dans ce qui était alors encore l’Allemagne de l’est, conserva encore longtemps ses joyaux. N’était-ce pas une chance pour nous de pouvoir profiter de ces collections clairement identifiées, afin de les observer et de les utiliser comme matériel génétique ?
Par un heureux hasard, j’étais responsable d’une grande pépinière qui pût les accueillir. Il était surprenant de remarquer que toutes ces collections contenaient les mêmes variétés fétiches, préservées pour leur unique et indiscutable beauté. Petit à petit, notre collection fût balayée par d’étranges variétés venues d’ici et là. Mes deux ouvrages, Les Rosiers, arbustes à fleurs, et Le Manuel des rosiers buissons, se vendirent comme des petits pains, et eurent pour conséquence la création de groupes et d’organisations qui se formèrent dans différents états des USA, au Danemark, en Nouvelle Zélande, en Afrique du Sud et, je ne suis pas peu fier de le dire, dans le pays d’où nombre d’entre elles provenaient, à savoir la France.
Bien que je ne sois pas insensible à un bel hybride de thé (tant qu’il est bien parfumé), ces rosiers buissons anciens ont ma préférence. Je peux l’expliquer facilement. Ils ont atteint un degré de beauté inégalé au moment de leur apogée, entre les années 1800 et 1860, le critère majeur résidant dans des fleurs bien doubles aux pétales courts, si denses qu’ils forment une surface plate. Le bouton ne présente que peu d’intérêt.
Les teintes varient du blanc au rose, en passant par le rouge clair, le mauve aux nuances grisées, jusqu’au pourpre le plus sombre (souvent qualifié à tort de marroon – du mot français ‘marron’, le fuit du marronnier).
Le parfum réside par chance dans les pétales et gagne ainsi en intensité avec des fleurs très doubles. Cependant, j’exclue de ma petite sélection de 2 douzaines de variétés le célèbre et très double ‘Charles de Mills‘, en raison de son parfum comparativement peu puissant.
Au-delà de la forme, de la couleur et du parfum, une croissance vigoureuse et un feuillage sain sont deux autres critères importants. Ces rosiers sont totalement rustiques en Grande-Bretagne et dans les régions les plus froides d’Amérique.J’ai arrêté ma liste à 2 douzaines, mais ma sélection d’il y a 10 ans ou celle que je pourrais dresser dans 10 ans sont sujettes à variations. Le choix n’a pas été facile.
Je pense que l’on devrait tous inclure Rosa gallica ‘Officinalis‘. La variété sauvage Rosa gallica fait partie du patrimoine génétique de toutes les vielles variétés européennes, bien que cela ait peu de conséquences aujourd’hui. Elle pousse à Mottisfront (ndt : le jardin où l’auteur a réuni sa collection de roses). Sa mutation semi-double ‘Officinalis‘ est d’un rouge clair, et elle a donné naissance à une merveilleuse mutation, ‘Versicolor‘ (aussi connue sous le nom ‘Rosa Mundi‘), dont les pétales sont éclaboussés de rose pâle.
‘Officinalis‘ et ‘Rosa Mundi‘ sont de splendides buissons au port droit, le second tendant à retourner vers ‘Officinalis‘. Côte-à-côte dans une haie à Kifstgate Court, dans le Gloucestershire, ils ont autant de panache que n’importe quel autre arbuste à fleurs.
Une autre variété striée, ‘Tricolor de Flandres‘, avec ses teintes roses et grisées et sa fleur double au port décontracté, est pleine de charme, et plutôt plus vigoureuse que la plus connue ‘Camaieux‘.
Je suis persuadé que c’est à la parenté gallique que l’on doit la plupart de nos teintes lilas grisé et pourprées, et parmi mes préférées se trouve ‘Belle de Crécy‘. Elle possède toutes les nuances, du cerise profond au lilas pâle, est bien parfumée et possède une croissance raisonnablement solide.
La rose au nom improbable ‘Du Maître d’Ecole’ (syn. ‘De la Maître Ecole’) est sans doute celle aux plus grandes fleurs de toutes les galliques, très doubles, d’un rose-cerise intense à l’éclosion, pâlissant à maturité dans de ravissants tons de gris et de lilas. Dans le même style, et tout proche dans la liste, ‘President de Seze‘ et ‘Gloire de France’. Cependant, ‘Du Maïtre‘ a l’avantage d’être de port plus compact et moins haut, atteignant rarement 1 mètre. Ces trois variétés possèdent un bon parfum.
Il y a un groupe aux couleurs affirmées (rouge cerise profond, magenta), dominé me semble-t-il par ‘Assemblage de Beautés‘, bien que ‘Surpasse Tout‘ et ‘Duc de Guiche‘ soient juste derrière au coude à coude. De toutes les roses galliques, ce sont les plus compactes et leurs fleurs sont bien dressées.
Les roses de Damas sont un sujet bien différent. Bien qu’ils adoptent globalement un port plus haut et plus souple, ma sélection ne comporte que des buissons qui se tiennent bien droits. Il y a tout d’abord l’incomparable ‘Madame Hardy‘. C’est la perfection des teintes et la forme de cette rose sans égale (avec souvent un œil central très prononcé) qui m’a fait prendre conscience des joyaux que nous étions sur le point de perdre. Aucune autre obtention ne fait le poids face à elle. Buisson vigoureux, au superbe feuillage sombre, il est la perfection faite fleur. Bien double, aux pétales courts (souvent groupés), son œil est prononcé et teinté de vert. Cette variété m’a fasciné au premier regard et je ne me lasse pas de ses qualités inégalées. Pour les petits jardins, on peut lui préférer ‘Madame Zoëtmans‘.
Il y a deux ravissants rosiers roses : ‘Celsiana‘, si bien décrit par Redouté et au port assez lâche, et ‘Comtesse de Chambord‘, inestimable tant par ses magnifiques fleurs qui se succèdent jusqu’à l’automne que pour son parfum et sa forme. Il en existe une version pourpre, ‘Indigo‘, qui remonte également bien (sans doute une hybridation avec un Gallique, qui a donné naissance à un buisson solide).
Avec les Alba, nous côtoyons certaines des reines de la catégorie. Elles ont hérité de la Rosa canina (notre ‘Rose des chiens’ indigène) une part de leur vigueur, leur feuillage glauque et de grands aiguillons. Le prototype est R. alba ‘Maxima‘, un grand buisson d’environ 2m en tous sens, maintes fois immortalisé dans la peinture Flamande. D’un blanc crème, aux fleurs bien doubles, et bien parfumé, il est aussi appelé ‘Double White‘ ou ‘Jacobite Rose‘. Il s’agit d’une mutation issue d’un hybride, R. alba ‘Semi plena‘, la rose blanche d’York, qui nous enchante en automne grâce à ses cynorhodons.
Pour un feuillage grisé et un rose doux tout en pureté, rien ne vaut ‘Celeste‘, tant dans la forme du bouton que de la fleur épanouie. ‘Köning von Danemarck‘ se démarque bien quant à lui par son feuillage glauque, ses fleurs bien doubles au coloris rose carminé intense, palissant par la suite. Je me dis souvent que c’est la plus parfaite de toutes ces roses. Pour les jardins plus modestes, l’exquise ‘Félicité Parmentier‘ est tout indiquée.
Dans la catégorie des Centfeuilles, parmi lesquels le premier, R. centifolia, qui a exercé une influence toute particulière auprès des peintres Flamands du 17e siècle, on peut choisir l’une ou l’autre de ces deux formes célèbres : ‘Cristata‘ (syn. ‘Chapeau de Napoléon)’ ou ‘Bullata‘. Toutes deux possèdent l’allure gracieuse de la fleur globuleuse et inclinée de R. centifolia. Et quel parfum ! Bien qu’il soit difficile d’établir une sélection de roses anciennes sans l’une d’entre elles, on doit bien reconnaître que leur port est ouvert et lâche.
Une version plus compacte est proposée par ‘Petite Hollande’, tandis que ‘Fantin Latour‘ affiche un rose parfait, au nom évocateur (*). Quelques soient ses origines, il mérite de figurer dans cette liste, pour ses belles fleurs roses, son parfum et son feuillage exceptionnel.
(*) ce rosier fut découvert par Graham Thomas dans un jardin anglais. Il le baptisa du nom de ce peintre, connu pour ses peintures de fleurs et de roses.
‘Fantin Latour’ (photo : David Austin Roses) et peinture du peintre Flamand à qui cette rose est dédiée.
‘Tour de Malakoff‘ est un rosier difficile à utiliser au jardin, car de port très lâche. Je ne peux cependant pas le passer sous silence. Ses énormes roses affichent toutes les nuances de rose, de cramoisi, de pourpre et de grenat.
Rosa centifolia a donné naissance à une mutation au boutons couverts de ‘mousse’ à la fin du 17e siècle, qui est à l’origine de cette grande beauté qu’est ‘Moussu Commun’. Il est d’un rose doux et bien parfumé, mais son port ouvert manque malheureusement de tenue. ‘Gloire des Mousseux’ lui est supérieur, et ‘General Kleber’ arbore un port droit à la floraison rose clair.
Parmi ceux aux teintes pourpres, il y a le géant ‘William Lobb’. Il passe d’un violet profond à un parme doux. Il est cependant assez ingérable au jardin. ‘Capitaine John Ingram’, d’un coloris très sombre, ou ‘Nuits de Young’, encore plus sombre, sont plus compacts.
Je serais tenté d’inclure quelques Bourbons, mais ils doivent leur existence en partie grâce aux rosiers de Chine. C’est donc à contre-coeur que j’écarte de belles variétés comme ‘Boule de Neige’ et ‘Mme Isaac Pereire’, de même que la forme arbustive de ‘Souvenir de la Malmaison’ (1843) et sa mutation ‘Souvenir de St Anne’s’.
‘Mme Isaac Pereire’, exclue en raison de sa parenté avec des rosiers de Chine - Photo : Jardin de Luchane
Avec cette petite sélection que je viens de vous présenter, la plupart des jardiniers considéreraient qu’ils ont été bien familiarisés avec les variétés anciennes de rosiers buissons. Ces derniers ont atteint leur apogée à la fin du 19e siècle, et nous pouvons considérer qu’ils représentent un aboutissement analogue aux progrès des Hybrides de Thés, bien qu’ils poursuivent des buts différents.
Par chance, il existe deux excellentes pépinières offrant une large gamme de ces vieux rosiers : celles de David Austin et de Peter Beales. Avec d’autres aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde, je suis persuadé que ce héritage bénéficie d’un avenir solide. La recherche de variétés différentes n’a abouti qu’à en trouver d’autres sans noms, semblables à celles déjà sauvées. Les meilleures d’entre elles, et les plus distinctes, étaient entre les mains des passionnés au début du 20e siècle.
La critique qui revient le plus souvent au sujet des roses anciennes est qu’elles ne fleurissent qu’une seule et unique fois au milieu de l’été. Mais nombre de nos arbustes préférés, tels les forsythias, les rhododendrons, les seringats et les lilas suivent la même règle. C’est un argument à mettre en avant pour convaincre les plus réticents.
Source : https://historicroses.org/. L’article est paru au printemps 2000.
A lire aussi, la biographie de Graham Stuart Thomas, l’homme qui murmurait à l’oreille des roses anciennes…
Créé par jardindeluchane le 28 juil 2019 | Dans : Paysagistes
…l’homme qui murmurait à l’oreille des roses anciennes.
Le nom de Graham Stuart Thomas sonne comme familier à l’oreille de nombreux jardiniers. Peut-être l’avez-vous entendu ou lu sur l’étiquette de la rose du même nom, obtenue par David Austin en 1983… A moins qu’il ne s’agisse de la variété de chèvrefeuille des bois que vous avez installée dans votre jardin (Lonicera x. periclymenum ‘Graham Tomas’). Et ce ne sont que deux exemples parmi les nombreuses plantes qui ont été baptisées en l’honneur de ce grand jardinier.
Graham Stuart Thomas est né en 1909 à Cambridge, dans une famille de jardiniers amateurs et passionnés. Très vite, le destin du jeune Graham semble scellé. A l’âge de 8 ans, il se voit offrir comme cadeau d’anniversaire un pot de fuchsia. C’est le déclic ! Il veut devenir jardinier !
Jeune adulte, il entame donc des études au Jardin Botanique de Cambridge. Par la suite, il travaillera dans différentes pépinières, la première étant Six Hills Nursery, où il officie sous l’autorité de Clarence Elliott. En 1931, il devient contremaître aux Pépinières Hillings, dans le Surrey.
Au cours de sa carrière, il s’entretient régulièrement avec Gertrude Jekyll, autre grand nom du jardinage en Grande-Bretagne. Elle lui expose alors sa théorie, insistant sur le fait que le jardinage est un art, dans lequel il est primordial de prendre en compte la judicieuse utilisation des couleurs et l’emploi des vivaces dans les massifs.
Dès le milieu des années 40, il travaille en collaboration avec la très vénérable pépinière Sunningdale Nurseries. Aux côtés de Jim Russell, il développe sa vision de l’aménagement des massifs, fondée sur un juste mélange des feuillages (dans leurs formes mais aussi leurs textures) et des fleurs. Les deux collaborateurs, de même que Peter Beales et David Austin (le père des Roses Anglaises telles que nous les connaissons), n’auront alors de cesse de faire la promotion des roses anciennes, quelque peu tombées dans l’oubli. C’est en effet alors l’avènement des hybrides de thé et autres floribunda, dont la remontance (la capacité à refleurir plus d’une fois dans l’année) et les couleurs sont bien plus larges. Vita Sackville-West, autre figure emblématique du monde des jardins, préfacera l’un des livres de Thomas ainsi:
« Certaines roses anciennes requièrent un goût qui ne se développe que par l’expérience, goût sans lequel il est impossible d’apprécier leur caractère plus doux et plus subtil, supérieur à celui qu’offrent les hybrides de thé, les polyantha et les floribunda aux couleurs criardes que l’on rencontre dans les jardins modernes ».
Graham Thomas est en effet un fervent défenseur des roses anciennes, et il leur dédit de nombreux livres. A l’origine de pas moins de 19 ouvrages, il est entre autre l’auteur de ‘Old Shrub Roses’ (Rosier arbustifs anciens) en 1955, ‘Shrub roses of Today’ (Rosiers arbustifs d’aujourd’hui) en 1962 et ‘Climbing Roses, Old and New’ (Rosiers grimpants d’hier et d’aujourd’hui) en 1965. Ses ouvrages décrivent en détail les différentes variétés, la façon de les tailler et prodiguent des conseils de culture. Non content d’être un écrivain reconnu, il illustre lui-même certains de ses ouvrages avec réalisme, et ses talents de dessinateur lui valent d’être récompensé par une médaille d’or, décernée par la Royal Horticultural Society.
A cette même époque, il intègre en tant que conseiller le National Trust, une organisation dont le but est de préserver et de promouvoir les monuments et sites naturels d’exception en Grande-Bretagne. Ce jardinier et botaniste hors-pair, qui murmure à l’oreille des roses anciennes, conçoit et aménage aussi des jardins. Si sa collection de roses atteint son apogée à Montisfont Abbey, son chef d’œuvre reste probablement la réalisation d’un jardin à East Riddlesden Hall. Certains vantent son sens inné de l’association des plantes, d’autres dénigrent quelque peu son manque de talent, ou tout au moins de perspicacité dans son approche plus globale du design et de la gestion de l’espace.
Il n’en reste pas moins que GrahamThomas est entré dans la légende, tant pour son expertise botanique que pour l’héritage qu’il a laissé aux générations futures. Ses nombreux titres et récompenses en témoignent : Vice-président de la Garden History Society, de la Royal National Rose Society et de la British Hosta and Hemerocallis Society, membre honoraire de la Irish Garden Plant Society, il reçoit également la Veitch Memorial Medal en 1966, qui récompense sa contribution exceptionnelle à l’avancement de la science et de la pratique de l’horticulture. Il est également décoré de la Victoria Medal of Honour en 1968 et il est fait officier de l’Ordre de l’Empire Britannique en 1975. En 1996 enfin, la Garden Media Guild lui décerne un prix pour l’ensemble de son œuvre.
Horticulteur, jardinier, paysagiste et auteur, Graham Thomas résume avec justesse, dans son ouvrage ‘The Art of Planting’ (1984), la relation qui nous unit au jardinage :
« Peu importe que vous abordiez le jardinage comme un loisir, une science ou un art, la base reste toujours la même : on jardine pour la beauté des plantes ».
A lire aussi, l’article sur les Roses préférées de Graham Stuart Thomas.
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Créé par jardindeluchane le 27 juil 2019 | Dans : LIVRES SUR LE JARDIN
Les jardiniers passionnés ont tous déjà entendu parler de la Pépinière ‘Les Hortensias du Haut-Bois’, spécialisée dans les Hortensias et les Hydrangea. Elle en propose en effet une très large collection, depuis les emblématiques Hortensias aux grosses inflorescences en boules que l’on rencontre à chaque coin de rue en Bretagne, au plus confidentiel Hydrangea sikokiana, sans oublier les Hortensias grimpants ou leurs cousins les Schizophragmas. Bref, Ronan Garin, l’auteur de cet ouvrage, maîtrise son sujet sur le bout des doigts. Et il a eu la bonne idée de partager avec nous son expertise à travers une encyclopédie qui regroupe quelques 340 variétés de cet arbuste particulièrement ornemental. ‘Identifier, reconnaître, choisir et cultiver ses hydrangea‘, tel est le sous-titre de ce livre qui nous immerge dans un monde passionnant et diversifié. Des macrophylla aux serrata, en passant par les paniculata et autres aspera, chaque espèce est décrite selon ses spécificités, et chaque chapitre dédié propose ensuite une sélection de cultivars présentés dans le détail. Origines, description de l’inflorescence, du feuillage et du port, données sur la rusticité, idées d’utilisation et intérêt ornemental… Chaque fiche offre une mine d’informations sur les plus belles variétés. Chacune d’entre elles est illustrée par une photo de plain-pied et une du détail des fleurs, ce qui permet de se faire une idée plus précise de ce que la plante peut donner au jardin.
La botanique n’est pas oubliée, de même que les conseils sur la culture des hydrangea (les choisir, les planter, les arroser, les multiplier, les protéger et les soigner). Une section thématique propose enfin une sélection des meilleurs variétés selon l’utilisation souhaitée (les plus mellifères, les plus adaptées à la rocaille, celles aux plus belles couleurs d’automne, celles qui remontent avec le plus de générosité). Bref, un ouvrage complet sur cette plante dont la diversité et la beauté sont autant de tentations. Le seul problème, c’est qu’à la fin de cette lecture, difficile de ne pas avoir envie de tous se les procurer…
–> Sommaire du livre
–> Quelques pages du livre
–> Pour aller plus loin, ou pour commander ce livre, visitez le site de la pépinière.