décembre 2018

Archive mensuelle

La rose bleue, un mythe ?

Créé par le 12 déc 2018 | Dans : Divers

Rose bleue

La rose bleue, Graal des jardiniers.

La rose, ‘Reine des fleurs’

Il n’est plus besoin de démontrer l’intérêt porté par les jardiniers, amateurs ou plus passionnés à celle que l’on connaît sous le nom de ‘la Reine de fleurs’.

Pour l’année 2017, il se serait vendu, rien qu’en France :

- 24 millions de bouquets de roses

- 1 million de rosiers d’intérieur

- 5 millions de rosiers de jardin

Qu’ils soient arbustifs, paysagers, buissons, grimpants, lianes ou miniatures, parfumés ou non, remontants (plusieurs floraisons dans l’année) ou pas, épineux ou inermes, les rosiers sont les végétaux les plus appréciés. Symbole de l’amour et du romantisme, la rose se décline en une large gamme de coloris : le rose bien sûr, mais également le blanc, le rouge, l’orange et le jaune. Certaines sont même bicolores et offrent des mélanges de tons en doux dégradés ou associations plus criardes.

Il y en a pour tous les goûts. Ou presque. Car une couleur reste encore absente de la palette. Impossible en effet de trouver à ce jour une rose bleue, et l’on ne parle pas ici d’un mauve ou d’un violet qui, s’ils restent superbes, ne peuvent être qualifiés de bleu.

Le bleu chez la rose, impossible ?

Chaque plante possède un certain nombre de molécules qui seront capables de réfléchir ou retenir telle ou telle couleur sur le spectre. Les anthocyanes (du grec ‘anthos‘, fleur et  ‘kuanos‘, bleu) sont un groupe de pigments qui donnent leur coloration rose à plus ou moins bleue à la plupart des plantes. Le Ph (potentiel hydrogène) du sol sera également déterminant comme on le remarque de façon très nette avec les hydrangeas (hortensias). En sol acide, une réaction chimique complexe liée entre autre à la synthèse de l’aluminium s’opère et permet à certains hydrangeas d’offrir des sépales d’un magnifique bleu. En sol calcaire, le processus est modifié et la plante n’est plus capable d’utiliser les mêmes pigments. Il en résulte une coloration rose.

Parmi les anthyocanes, la delphinide, molécule isolée à partir du delphinium (d’où son nom), permet à certaines plantes de fleurir dans différents tons de bleu. Mais cette molécule est absente chez les rosiers. Curieux quand on pense qu’être romantique et sentimental est parfois moqué par l’expression ‘être fleur bleue’, alors même que la rose est une fleur très symbolique des sentiments amoureux.

Toujours est-il qu’aucun rosier n’est bleu naturellement. Si vous avez déjà vu ou acheté des roses bleues chez un fleuriste, c’est tout simplement que les tiges ont été plongées dans une eau additionnée d’un colorant (bleu de méthylène, colorant alimentaire, encre) que la fleur a absorbé.

Créer une rose naturellement bleue serait donc une (énorme!) révolution dans le monde de l’horticulture et ouvrirait un marché à donner le vertige. C’est ce que tentent de faire de nombreux professionnels et amateurs depuis un bon moment. Et cela a (presque) réussi.

Une rose bleue, enfin ?

Deux entreprises se sont lancées dans cette aventure en y investissant plusieurs dizaines de millions d’euros. Le japonais Suntory et l’australien Florigene (depuis racheté par la firme japonaise) ont travaillé de longues années afin de tenter d’obtenir la première vraie rose bleue.

Un premier essai a consisté à ‘injecter’ des gènes de pétunia sur le rosier ‘Cardinal de Richelieu’. Le résultat n’étant pas du tout à la hauteur des attentes, un second essai a été mené.

Cette fois-ci c’est sur un hybride de thé, ‘Mister Lincoln’, qu’ont été artificiellement ajoutés des gènes de violette (Viola tricolor hortensis) et d’iris. Dans le même temps, la synthèse de la cyanidine, responsable de la coloration rouge, a été bloquée.

C’est ainsi qu’est née le rosier ‘Applause’, au nom censé féliciter des années de recherches.

Deux brevets sont déposés en 2002 et le rosier est commercialisé en 2009. Un marché juteux semble s’ouvrir. C’est sans compter sur la réglementation européenne en matière d’OGM. Depuis 2001 en effet, un moratoire a été prononcé sur la production d’organismes génétiquement modifiés.

Mais au-delà des considérations administratives, qu’en est-il réellement de cette rose soit-disant bleue ?

Si ‘Applause’ semble se rapprocher de la quête ultime, le bleu qu’elle affiche tirerait davantage sur le mauve. La couleur semble en outre être peu stable et virer au rouge sale. Un problème d’acidité cellulaire en serait la cause.

Bleu, blanc, rose ?

Tandis que des firmes dépensent sans compter pour jouer à Dieu, d’autres œuvrent dans l’ombre…de leur petit jardin. C’est semble-t-il le cas d’un jardinier amateur et passionné, habitant de la ville de Moussan dans l’Aude. Il affirmait en 2016 avoir obtenu la première rose bleue naturelle. Après avoir sacrifié une cinquantaine de rosiers pour ses expériences, il aurait finalement atteint son objectif en greffant des bourgeons de sauge sur un rosier. Un mois plus tard, une fleur bleue serait apparue. Le procédé laisse plus que sceptiques les spécialistes. Le jardinier les aurait invités à venir constater le miracle par eux-mêmes mais impossible de trouver des informations sur la suite de cette histoire. De là à en conclure que l’expérience n’était pas viable il n’y a qu’un pas. Alors, impossible d’avoir une rose bleue au jardin ? Oui et non, car si le bleu pur n’existe pas chez la reine des fleurs, il existe en revanche de magnifiques variétés qui rivalisent toutes dans les tons de parme et de violet.

Quelques roses ‘bleues’

Voici donc quelques rosiers qui, sans bouleverser la génétique, apporteront une note bleutée, ou tout au moins pourprée à vos jardins.

- ‘Rhaspody in Blue’ (‘Frantasia’) – Hybride moderne (Franck R. Cowlishaw – 1999). Des bouquets de fleurs violettes sur un arbuste très remontant haut d’environ 140cm.

Rhapsody in Blue

Rhapsody in Blue

 

- ‘Burgundy Ice’ – Hybride moderne (Prophyl – 2005) – Mutation naturelle de ‘Fée des Neiges’ (=’Iceberg’), il en a hérité les nombreuses qualités (résistance, floribondité et remontance exceptionnelle) c’est un buisson aux fleurs de taille moyenne pourpre violacé qui s’élève à 1m50.

Burgundy Ice

Burgundy Ice

 

- ‘Minerva’ (‘Visancar) – Floribunda (Vissers – 2004 ) – Un petit buisson d’environ 80 cm aux bouquets de fleurs bien doubles qui oscillent entre le violet et le pourpre, avec des reflets roses. Très parfumé et longue floraison remontante.

Crédit photo : Promesse de fleur

Minerva  -Crédit photo : Promesse de fleur

 

- ‘Pourpre charmant’ – Un rosier gallique ancien dont l’obtenteur est inconnu. Non remontant mais parfumé il affiche des fleurs d’un beau violet nuancé sur un arbuste d’1m20 environ.

Crédit photo : Le blog de Rosacorleone

Pourpre charmant – Crédit photo : Le blog de Rosacorleone

 

- ‘Cardinal de Richelieu’ – Un autre gallique (Parmentier – <1850) aux fleurs doubles pourprées parfumées. Non remontant, il n’offre qu’une floraison unique en début d’été. Buisson haut de 1m20. Accepte la mi-ombre. C’est lui qui a servi de premier support à Suntory dans leurs recherches.

Crédit photo : Promesse de fleurs

Cardinal de Richelieu – Crédit photo : Promesse de fleurs

 

- ‘Veilchenblau’ – (Schmidt – 1909). Un liane ancien qui peut s’élever à plus de 5 mètres. Non remontant, sans épine, il offre un parfum discret de pomme sur des petites fleurs semi-doubles, violettes à cœur blanc.

Veilchenblau

Veilchenblau

 

- ‘Sissi’ (‘Tannacht’) – Hybride de thé (Tantau – 1964). Un coloris lilas clair très original, c’est un buisson aux grandes fleurs doubles parfumées. Remontant, il présente un port un peu raide et est assez sensible au marsonia (tâches noires) mais mérite d’être utilisé pour ses teintes douces.

Sissi - Félicitie et Perpetue

Sissi

 

On pourrait en citer encore beaucoup d’autres mais ces quelques exemples vous permettront de faire rentrer un peu de ‘bleu’ dans votre gamme de rosiers. Pour le reste, si un jour vous inventez un rosier bleu pur…

Quelle est la saison préférée des jardiniers ?

Créé par le 11 déc 2018 | Dans : Divers

Le podium des saisons

Photo-titre saison préférée

Être passionné de jardin, c’est composer avec chacune des 4 saisons qui rythment la vie de nos petits (ou plus grands!) coins de paradis. Certaines périodes de l’année nous motivent plus ou moins à chausser des bottes, mettre des gants ou sortir les bêches et autres sécateurs pour rendre nos massifs toujours plus beaux.  Mais à quoi bon jardiner si nous ne prenons pas le temps, entre deux désherbages ou plantations, de profiter simplement de notre travail. Et si chaque saison pousse chacun d’entre nous à exécuter un certain nombre de tâches inévitables (plantation des bulbes à l’automne, taille des rosiers en fin d’hiver…) toutes n’ont pas la même grâce à nos yeux.

Curieux de connaître les goûts de mes collègues et amis jardiniers, cela m’a donné l’envie de procéder à un petit sondage.

J’ai leur ai donc posé la question suivante :

« Quelle est, pour vous, la saison où les jardins sont les plus beaux ? »

Bien entendu, cela suppose que des végétaux adaptés à chacune de ces saisons soient présents au jardin. Il est en effet évident que bon nombre de personnes sillonnent les jardineries et pépinières aux beaux jours et en reviennent avec des plantes qui égaieront leur jardin aux ‘beaux jours’. Mais pour qui veut un jardin beau toute l’année, une réflexion s’impose quant à la sélection des plantes auxquelles on réservera une place de choix.

Ainsi, à palette végétale équivalente, voici les réponses recueillies à l’occasion de ce sondage (les chiffres en détails en fin d’article)

 Le printemps, grand champion !

Printemps illustration

Aucune vraie surprise, la première des ‘belles saisons’ remporte la majorité des suffrages. 71,6 % placent en effet le printemps en tête. Rien d’étonnant si l’on garde à l’esprit que c’est une période de l’année pleine de mutations. Les narcisses, tulipes et autres aux d’ornement accompagnent l’arrivée des jeunes feuillages au vert frais et des arbustes qui explosent de couleurs. Le nez est flatté par le parfum enivrant de la glycine, des viornes et autres plantes odorantes alors que les vivaces prennent chaque jour plus d’ampleur.  Sans parler de la magie du temps des roses qui clôture ce feu d’artifice ! Comment résister à tant de charmes, surtout que la météo est en générale une alliée de choix à cette période, offrant une humidité bienfaitrice et des températures clémentes. La douce lumière de la saison souligne en outre cette belle palette de peintre et le jardinier peut œuvrer sans craindre d’avoir trop chaud.

Et ne l’oublions pas, après plusieurs mois de froid et de grisaille, le printemps se pose comme une promesse, celle du renouveau, de l’espoir, de la vie qui reprend ses droits.

 L’automne, la bonne surprise.

Automne illustration

On aurait pu croire que le temps des cigales, des soirées douces et des barbecues au bord de la piscine serait arrivé en deuxième position. Pourtant, l’automne est nettement devant l’été avec 19,3 % des votes (contre 6,8 %). Souvent perçue comme une saison triste et mélancolique, il semblerait qu’elle offre assez d’atouts pour séduire les jardiniers. Bien sûr, les plaisirs printaniers sont loin et c’est la période de la rentrée. Les jours raccourcissent et sont annonciateurs de l’hiver à venir. Mais c’est passer sous silence les couleurs qui enflamment le jardin à cette saison. Certains arbres et arbustes prennent alors des teintes chaudes, des teintes de feu ! Jaunes, rouges, orangés, bruns et tons cuivrés enveloppent les jardins et le paysage. La douceur fait place à la chaleur, les lumières se font plus douces et rasantes et magnifient à l’occasion les feuillages embrasés. Les feuilles tombées sur le gazon font écho à celles qui surplombent encore nos têtes, comme pour mieux nous envelopper de beauté. Les pluies bienfaitrices font renaître le jardin et refleurir les rosiers remontants. L’automne c’est aussi le temps de nouvelles floraisons. Rudbeckias, anémones, lagestroemia, sedums, asters… Le choix est vaste. L’automne c’est la saison des fruits, qu’ils soient comestibles ou simplement décoratifs. Et l’automne c’est encore la saison des graminées dont les épis ondulent gracieusement sous le vent tandis que certaines voient leurs chaumes adopter des teintes qui n’ont rien à envier à certains arbres ou arbustes.

L’automne, une saison triste ? Certainement pas. En tout cas le jardinier profite bien plus de son jardin en cette saison qu’en été. C’est même le meilleur second choix avec 45,5 % des votes, loin devant le printemps (26,1%) et l’été (27,3%).

 L’été, une saison boudée.

Porte-greffe article

Avec seulement 6,8 % des voix, on ne peut pas dire que l’été attire vraiment les jardiniers. Pas étonnant si l’on considère qu’il représente souvent une pause. Après l’orgie du printemps, la chaleur et la sécheresse écrasent et font souvent souffrir nos jardins. Les récentes périodes de sécheresse de ces dernières années n’ont pas aidé à forger à cette saison une bonne réputation. Les feuilles s’enroulent sur elles-mêmes pour se protéger, les tiges sont moins souples, les verts moins tendres. La terre se craquelle, les fleurs baissent la tête et le terreau s’assèche dans les pots et jardinières. Il faudrait arroser mais les nappes phréatiques sont vides et les restrictions d’eau se multiplient.  La moindre tâche au jardin devient vite une corvée et il faut intervenir très tôt le matin, ou tard le soir. Et puis l’été est le temps des vacances. La plage et ses embruns bienfaiteurs nous attirent comme des aimants. Les jardins souffrent aussi de certaines de nos absences. Malgré tout, il reste une saison encore plus mal aimée que l’été…

 L’hiver, vilain petit canard.

_20170105_110214

Certains se diront que jardin ne rime pas avec hiver. Même parmi les jardiniers passionnés sondés il n’est classé ‘plus belle saison’ qu’à hauteur de 2,3 %. Et c’est également le dernier choix à près de 74 % !  C’est dire s’il jouit d’une mauvaise réputation. Il est vrai que la majorité des feuilles ont disparu, le froid s’est installé et les journées sont courtes. Le ciel est gris et bas. La pluie s’invite souvent, quand ce ne sont pas quelques tempêtes qui viennent balayer nos jardins endormis. Mais ce sommeil peut être émaillé de rêves colorés. En choisissant les bonnes plantes, le jardin peut offrir des couleurs époustouflantes que même la météo ne parviendra pas à ternir. Bois ou écorces colorés d’arbres et arbustes choisis se détachent sur le vert des persistants. Les fruits de certains végétaux sont comme autant de petits bijoux dont les oiseaux se régaleront. Des silhouettes, tantôt fières, tantôt torturées, habitent le jardin et jouent une partition qui frôle le gothique quand le brouillard s’en mêle. Le givre sublime chaque tige, chaque branche, chaque fleur. Car oui, il est aussi possible de fleurir l’hiver. Ce n’est bien sûr pas l’opulence du printemps mais quand ces floraisons sont associées aux autres trésors du jardin (pour certains invisibles au cœur de la ‘belle saison’) il devient alors impossible de qualifier l’hiver de saison morne, vire morte.

Jardiner suppose donc de composer avec les éléments et la météo, tous très variables d’une saison à l’autre, et d’une région de France à l’autre ! Il est indéniable que les travaux au jardin sont plus agréables sous les lumières du printemps ou la douceur de l’automne. Mais avec une certaine dose de volonté et, avouons le, un peu de connaissances aussi, il est tout à fait possible de donner à tous l’envie de pousser la porte pour sortir et s’imprégner des nombreuses beautés qui en font le décor.

Que l’on ait un grand terrain, un petit jardin de ville, un patio, une terrasse ou même un minuscule balcon, il ne tient pas à grand-chose d’en faire un cocon que l’on investira pour le simple plaisir des sens. Et cela aux quatre saisons.

Les résultats en chiffres

Saison préférée choix 01

Saison préférée choix 02

Saison préférée choix 03

Saison préférée choix 04

 

 

Rosiers : quel porte-greffe choisir ?

Créé par le 09 déc 2018 | Dans : Techniques

Porte-greffe article

Quel porte-greffe pour mes rosiers ?

Le greffage est une technique qui permet de multiplier un grand nombre de végétaux en implantant un fragment d’une première plante (appelé ‘greffon‘) dans les tissus d’une autre (le ‘porte-greffe’) afin que la première croisse sur la seconde. Concernant les rosiers, cette technique s’avère parfois nécessaire et indispensable.

La méthode du semis ne permet pas d’obtenir des plantes identiques au pied-mère dans le cas de végétaux issus d’hybridations. La complexité des gènes fera que le nouveau plant héritera de l’une ou l’autre caractéristique de ses parents, voire même d’un parent plus éloigné.

Le bouturage, technique qui consiste à prélever un morceau de branche et à le faire s’enraciner pour produire un nouveau plant, permet lui d’obtenir une plante parfaitement identique. Ce n’est ni plus ni moins que du clonage. Mais cette technique présente quelques inconvénients. Tout d’abord, son taux de réussite est très variable et certains rosiers sont particulièrement difficiles à multiplier ainsi. D’autre part, le rosier obtenu pourra présenter des faiblesses lorsqu’il s’agira de s’adapter à tel ou tel climat (plus ou moins chaud, froid, sec, pluvieux…) ou à la nature du sol (sableux, lourd, acide ou calcaire). Dans de mauvaises conditions de culture le rosier se développera mal, sera plus facilement touché par des maladies ou pourra tout simplement finir par disparaître.

La méthode du greffage, bien que plus difficile à maîtriser, trouve tout son intérêt en permettant d’adapter l’arbuste à son milieu et d’en assurer un développement optimal.

Petit tour d’horizon des espèces majoritairement utilisées comme porte-greffes chez nous pour greffer les rosiers.

Greffage d'un rosier.

Greffage d’un rosier.

 - Rosa canina

L’églantier commun, aussi appelé ‘rose des chiens’, espèce que l’on rencontre à l’état naturel dans les haies et dont les fruits, les cynorhodons, renferment le fameux ‘poil à gratter’. Beaucoup utilisé comme porte-greffe mais très drageonnant,  on lui préfère aujourd’hui les suivants.

 

- Rosa canina inermis

Comme son nom l’indique, il a la particularité d’être inerme, c’est à dire sans épine. L’un des plus utilisés comme porte-greffe.

  • Ses points forts :

* longue période de croissance, parfois jusque tard en hiver

* convient aux variétés à grandes fleurs, aux hybrides de Thé, aux Floribunda et aux grimpants.

* bon enracinement / système racinaire important

* résistant aux maladies

* grande vigueur

* convient bien aux climats maritimes

  • Ses points faibles

* peu résistant à la sécheresse

* ses branches, trop frêles, s’accordent mal avec les rosiers tiges.

 

- Rosa canina ‘Pfänders’

Ses points forts

* vigoureux

* très rustique

* qualité supérieure à rosa canina

* adapté aux hybrides de Thé, aux Floribunda, aux rosiers tiges et miniatures

Ses points faibles

* une certaine sensibilité à l’oïdium

 

- Rosa laxa (Rosa coriifolia froebelii)

Ses points forts

* quasiment inerme (sans épine)

* drageonne très peu, c’est à dire qu’il émet peu ou pas de tiges à distance de l’arbuste

* très compatible avec les hybrides de thé de couleur sombre dont il illumine les coloris.

* adapté aux sols calcaires et lourds

* bonne résistance au froid

* excellent développement racinaire (sans doute le meilleur de tous les porte-greffe)

* période végétative qui s’arrête assez tôt, un atout pour provoquer un aoûtement précoce (l’aoûtement est la lignification des tiges), gage d’une meilleur résistance au froid.

Ses points faibles

* n’accepte pas tous les rosiers Thé qui manquent alors de vigueur

* en sol manquant de chaux et de potasse, il devient sensible à la rouille

 

- Rosa multiflora Thunb.

Ses points forts

* vigoureux

* convient bien pour les rosiers à pots et conteneurs

* résistant à la sécheresse

* généralement compatible avec toutes les espèces

* résistant à l’oïdium

* la forme épineuse présente une meilleure résistance au gel que la forme inerme

Ses points faibles

* tendance à rendre plus pâles les fleurs aux coloris roses et oranges

* longévité moindre que rosa canina

* tendance à chloroser en sol calcaire.

 

- Rosa rugosa hollandica

Ses points forts

* adapté aux hybrides à grandes fleurs

* convient aux sols humides, marécageux ou peu profonds car son développement racinaire se fait plus en surface

* très rustique

* favorise la naissance de fleurs plus grandes, d’où son emploi dans la production de roses à couper

Ses points faibles

* durée de vie moins importante des sujets greffés

* moindre résistance à la sécheresse

 

- Rosa ‘Indica Major’ (‘Belmont’)

Ses points forts

* adapté aux sols chauds et secs et au climat méditerranéen car il se met en repos végétatif pendant la saison chaude. Des soins appropriés à l’automne assureront ensuite une très belle remontée d’arrière-saison

* vigoureux

* convient bien à la culture en pot

Ses points faibles

* plutôt frileux, il est peu utilisé dans la production de rosiers destinés aux jardins

 

- Rosa polyantha

Plus rarement utilisé, il n’aime ni la calcaire ni le froid.

 

Quand vous achetez un rosier chez un professionnel, il est malheureusement très rare que le nom du porte-greffe soit mentionné. Vous pouvez cependant demander cette information qui peut s’avérer primordiale si votre terrain présente des spécificités qui pourraient déplaire aux rosiers (sol très calcaire par exemple).

 

 

 

Mon Jardin en hiver

Créé par le 06 déc 2018 | Dans : LIVRES SUR LE JARDIN

 

Mon jardin en hiver (couverture)

Mon jardin en hiver – Snezana Gerbault

MON JARDIN EN HIVER – Snezana Gerbault (DELACHAUX ET NIESTLE)159 PAGES

L’hiver est une saison qui devient à la mode. L’ouvrage de référence de Cédric Pollet (Jardins d’Hiver, une saison réinventée) a fait date dans les ouvrages dédiés à cette saison, souvent boudée jusqu’à récemment.

Voici donc un nouvel écrit sur le sujet mais autant le dire tout de suite, on ne joue pas dans la même catégorie. Le souci n’est à mes yeux pas tant le contenu que ce que le livre semblait promettre. Le titre complet (‘Mon jardin en hiver, créer des couleurs, jouer avec les textures, composer des ambiances) m’avait mis l’eau à la bouche. J’imaginais alors y découvrir de belles photos de scènes colorées et magiques ainsi que des plantes qui auraient pu amener de la joie dans mon propre jardin à la mauvaise saison.

Il se trouve que Snezana Gerbault, après une préface signée par Eric Joly et une introduction, consacre la majeur partie de son livre à 50 espèces qu’elle aime pour leur graphisme. Parmi les choix proposés, certains m’ont un peu surpris. J’ai plusieurs cotinus, physocarpes, spirées ou salicaires dans le jardin et même en y regardant de près je ne leur ai jamais trouvé un intérêt particulier en hiver. Peut-être que comme il ne gèle quasiment jamais ici, leur graphisme n’est pas souligné de la même façon. Quand bien même, il y a tellement plus intéressant et beau dans le jardin entre décembre et mars ! De nombreuses plantes sont également des annuelles ou des vivaces qui ici encore ne résistent pas à la météo hivernale et ‘enlaidissent’ plus qu’autre chose les massifs.

Autre point un peu décevant à mes yeux (car il est peut-être bon de préciser une fois encore que je ne donne ici qu’un avis personnel), les photos de ces mêmes plantes. La plupart du temps il ne s’agit que de gros plans qui ne laissent en rien deviner les ambiances qui naissent de ces choix végétaux, pourtant l’une des promesses du titre. Quant aux textes, s’ils donnent des informations utiles sur l’origine ou la culture des plantes sélectionnées, ils renseignent finalement assez peu sur leur atout ‘déco’ en hiver.

Une seconde partie, plus séduisante et davantage dans la thématique des jardins en hiver, est consacrée aux bois, floraisons et fruits. Mais l’auteure n’y accorde qu’une petite quinzaine de pages, avec là encore que quelques photos en gros plans et des choix parfois surprenants, tel celui vantant  les fruits du chalef (Eleagnus pungens) qui, cachés dans un épais feuillage persistant ne se remarquent que si on est vraiment proche de l’arbuste.

Une dernière partie invite enfin à pousser les portes de quelques jardins privés (celui de Camille Muller, les Jardins de l’Albarède, Le Jardin de la Mare aux Trembles, Le Jardin Botanique de la Presle, Les Jardins de Valloires, Le Jardin des Songes et enfin l’atelier du fleuriste Stéphane Chapelle puisque l’auteure s’intéresse aux bouquets séchés et présente quelques créations dans le livre). Et une nouvelle fois de rester sur ma faim… 4 photos pour chaque jardin (dont une miniature et une des jardiniers), pas de quoi s’en mettre plein les yeux.

Bref, un livre intéressant si l’on aborde cet ouvrage comme une sorte de journal intime hivernal de l’auteure mais plutôt décevant du point de vue du jardinier qui cherche des sources d’inspiration pour apporter une réelle plus-value à ses massifs en hiver. Une chose est sûre cependant, Snezana Gerbault partage notre passion et aime son jardin et ses plantes.

Mon jardin en hiver 02  Mon jardin en hiver 03  Mon jardin en hiver 04

Lilyec |
Etang à rénover |
Telethon - Negrepelisse - 2... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Les couteaux du Mitou
| Midblog
| Burgundy's Driver in f...