septembre 2018
Archive mensuelle
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Créé par jardindeluchane le 25 sept 2018 | Dans : Graminées
Ces plantes vivaces ou annuelles sont de la famille des poacées, que l’on connaît mieux sous le nom de graminées.
Le genre pennisetum représente quelques 80 espèces différentes au port typique en « fontaine ». Les anglais nomment d’ailleurs cette plante ‘Fountain grass’. Nous y voyons pour notre part plutôt une ‘Herbe aux écouvillons’, nom inspiré de ces inflorescences.
Les spécialistes sont d’ores et déjà en train de modifier la classification de ce genre qui est désormais à rapprocher de celui des Cenchrus. De la même manière certaines espèces ont également changé de nom. Les setaceum sont ainsi devenu des x.advena. Ainsi, la graminée que nous connaissons sous le nom de Pennisetum setaceum ‘Rubrum’ devient Cenchrus x. advena ‘Rubrum’. De quoi y perdre son latin ! Dans une souci de simplification, et parce que nous ne sommes pas encore habitués à ces nouvelles règles, je traiterai de toutes les plantes sous le genre Pennisetum dans cet article.
Hautes d’environ 30 cm à plus de 1m80, presque toutes les espèces apprécient une exposition ensoleillée et résistent bien à la sécheresse même si un peu de fraîcheur leur fera le plus grand bien pour en profiter à leur pleine mesure.
De part le fait que le pennisetum trouve ses origines un peu partout à travers le monde, il en existe de parfaitement rustiques alors que d’autres devront être traités en annuelles, tout particulièrement dans l’espèce setaceum. Mais c’est également dans cette espèce frileuse que l’on trouvera ceux aux feuillages les plus colorés.
Si tous adoptent ce caractéristique port souple et lâche, les teintes et tailles de leur épis peuvent varier d’une espèce à l’autre ou en fonction des variétés. Le feuillage lui aussi présente des différences dans sa taille, sa largeur ainsi que sa couleur (à tel point que certains seront avant tout choisis pour ce dernier point, comme par exemple Pennisetum purpureum ‘Prince’)
La floraison, pour les non stériles et selon les origines de la variété sera plus ou moins précoce et marquée et même si beaucoup se ressèment au point d’en devenir envahissants ce risque est cependant limité sous notre climat. Pour l’instant en tout cas, car le dérèglement climatique pourrait changer la donne dans les années à venir.
Les espèces réellement vivaces et rustiques auront intérêt à être divisées régulièrement afin de régénérer les touffes.
Il est impossible de présenter tous les cultivars dans un article et celui-ci n’a aucune prétention d’exhaustivité. Je me contenterai donc de n’en citer que quelques uns.
ESPECES RUSTIQUES VIVACES
Si leur feuillage jaunit et meurt en hiver, la souche, après une taille à un vingtaine de centimètres du sol juste avant que la végétation ne redémarre, produira de nouvelles feuilles et fleurs pour la saison.
Globalement, le port de cette espèce est un peu moins lâche que celui des orientale.
Originaire d’Asie, l’espèce-type mesure entre 60 et 90 cm (on trouve des plantes plus petites ou plus grandes dans les cultivars). Le feuillage vert et étroit jaunit avec brillance à l’automne. Les épis cylindriques oscillent entre le pourpre et le blanc. A installer au soleil ou à mi-ombre, dans un sol restant frais, c’est un plus.
Epiaison précoce en goupillons d’un blanc teinté de brun. D’environ 60 cm, il est très rustique, apprécie le plein soleil ainsi qu’un sol plutôt riche, frais mais drainé.
Plus compact et moins florifère que ‘Hameln’ mais rustique également,il est apprécié pour son feuillage jaune à reflets dorés et affiche des épis crème.
Pennisetum alopecuroides ‘Little Bunny’ – Photo : Thierry Floreau (Jardin des Petits Prés (Cézy – 89)
Descendant de ‘Hameln’ il est plus petit que ce dernier et reste dans les 45 cm.
Feuillage vert foncé et brillant. Épiaison plus tardive que chez le type en inflorescences pourpres. 60 cm.
Pouvant s’élever à 1,20 m et résistant à la sécheresse, il possède des fleurs aux teintes rosées plutôt affirmées.
Une version de près d’1,80 m aux longs épis d’un blanc ivoire. Très résistant à la chaleur. Supporte -15°C également.
Une variété d’environ 60 cm aux épis rosés.
Venant cette fois d’Afrique où elle pousse cependant en sol frais mais ensoleillé, elle ressemble à incomptum pour ses longues inflorescences et sa propension à s’étendre mais avec moins de vigueur. Sa rusticité, bien que bonne, est également inférieure puisqu’elle meurt en dessous de -15°C.
Très semblable à macrourum. Donnée comme rustique jusqu’à -25°C, cette espèce originaire d‘Asie monte à 1,20 m et développe en début d’été de longs épis portés par des tiges vertes et étroites qui bruniront à l’automne. Plein soleil pour cette espèce originale qui peut devenir envahissante par ses rhizomes si les conditions sont favorables.
Cette espèce, originaire d’Amérique centrale et du sud évolue à la base sous un climat tropical mais elle présente cependant une bonne rusticité. Il semblerait en effet qu’elle ait déjà supporté en pleine terre -18°C dans le nord de la France.
L’une de ses particularités est que ses chaumes présentent des teintes rouges qui portent un feuillage vert. Adepte du plein soleil elle peut s’élever à 2m50 en épiaison et offre l’avantage d’être toujours bien garnie à son pied.
ESPECES FRILEUSES ANNUELLES
A la base ces espèces sont également des vivaces mais elles adoptent ce comportement dans des conditions de culture idéales, chose qu’elles ne retrouvent pas sous nos climats européens. Il est donc plus sérieux d’envisager leur emploi comme des annuelles classiques. Le temps d’une saison elles apporteront des touches aux massifs ou formeront des groupes au graphisme incomparable tout en offrant des teintes introuvables chez les autres espèces.
Ils offrent de très beaux coloris (pourpre, rouge, rose, blanc, vert…). Leur principal défaut est qu’ils sont peu rustiques et disparaissent donc en hiver. Certains jardiniers semblent parvenir à les hiverner mais les deux tentatives que j’ai faites n’ont jamais été concluantes.
Il n’en reste pas moins que ce sont des plantes à introduire dans les massifs au printemps, une fois tout risque de gel passé et d’en profiter jusqu’en hiver. En fin de saison vous pourrez essayer de les conserver ou les jeter comme n’importe qu’elle annuelle que vous remplacerez à la prochaine saison.
Ils fleurissent en milieu d’été et jusqu’en automne. Adeptes du soleil et d’une bonne hygrométrie ils résistent rarement à des températures inférieures à 4°C.
Pennisetum x advena ‘Rubrum’ – Photo : Thierry-Philippe Lecetre / Jardins de la Boirie (Saint-Pierre d’Oléron-17)
Une variété à la croissance rapide et au feuillage pourpre (feuillage et inflorescences) qui s’élève jusqu’à 1m50. Des journées chaudes alternées avec des nuits fraîches seront bénéfiques à une belle coloration du feuillage.
Un feuillage panaché de blanc et de vert qui porte des épis blanc rosé. 80 cm.
Feuillage mélangeant le vert, le rose et le pourpre, pour le plein soleil également. Résiste à la sécheresse même si des arrosages seront appréciés par temps très sec. Epis rosés, 80 cm. A priori plus délicat encore que ‘Rubrum‘.
Originaires d’Afrique, ils demandent les mêmes soins que les setaceum mais il semblerait que leur hivernage, en serre froide, donne de meilleurs résultats.
Ils sont surtout cultivés pour leur feuillage.
Un feuillage initialement vert qui vire au pourpre de plus en plus foncé au fil de la saison pour une plante au port majestueux qui peut monter à 2 m.
Une version proche de ‘Princess‘- mêmes caractéristiques que ‘Prince‘ mais de taille plus modeste (environ 1m20)
Originaire de l’Afrique tropicale, c’est un pennisetum peu rustique (-5°C) mais plus résistant que les advena (=setaceum).
Pennisetum villosum (en bas à gauche) et macrourum ‘Queue d’Or’ (en haut) – Potager extraordinaire de Vendée – Photo : Baptiste Pierre
La grâce de son port souple est encore accentué par la légèreté de ses épis blanc presque pur, à l’aspect particulièrement soyeux. Sa taille se situe dans les 70 cm. Il apprécie le plein soleil mais une bonne hygrométrie.
Originaire d’Australie et d’Asie, ce pennisetum n’est pas très rustique non plus (environ -5°C).
Feuillage vert qui vire au jaune en automne, inflorescences rougeâtres. Environ 90cm. Apprécie les arrosages, supporte la mi-ombre. Surtout vendus sous deux variétés :
Environ 80 cm, épis teintés de rouge, feuillage vert, épiaison précoce (mai).
C’est le ‘petit mil’, un graminée très largement cultivée pour l’alimentation. Cette espèce présente des épillets un peu à part et qui rappellent les inflorescences du jonc. Le port est plus étroit que chez les autres pennisetums. P. glaucum supporte très bien la sécheresse et apprécie une exposition ensoleillée, même en sol pauvre et sableux.
Elle peut s’élever à 4 mètres ! Feuillage vert, épis beige foncé.
Feuillage pourpre violacé, environ 1m20.
Variété plus compacte au feuillage vert.
* * *
Comme on peut le constater, le choix est vaste entre espèces vivaces et gélives, les dernières offrant une palette de couleurs assez extraordinaires. Mais de la même façon qu’on installe des cosmos, des coquelicots ou tout autre plante au cycle court, pourquoi ne pas en faire de même avec certaines graminées ? L’avantage est qu’elles ont une telle présence que quelques pieds (un seul peut même être mis en vedette) suffisent pour ponctuer un massif ou créer un effet de masse. Les pennisetums sont pour moi adaptés à de nombreux styles de jardins différents. Leur mouvement sous le vent ne dénotera pas dans un jardin romantique, leur graphisme et leurs couleurs s’inscriront parfaitement dans une conception plus moderne, en pleine terre ou en pot, et leur facilité de culture (si l’on exclut le peu de rusticité de certains) en font des incontournables au jardin.
Et quand on sait que la famille des graminées, outres les pennisetums, a tant d’autres trésors à offrir à nos jardins…
–> Découvrez comment tailler les graminées en fin d’hiver ou début de printemps dans mon tuto vidéo.
Créé par jardindeluchane le 16 sept 2018 | Dans : Arbustes du jardin
Les genres Cassia et Senna ont longtemps été classés comme identiques pour être finalement séparés. Tous deux appartiennent à la famille des fabacées même s’ils ne présentent pas le type de fleurs attendues dans cette famille ni de nodules au niveau de leurs racines. D’autre part, les inflorescences du genre Senna sont terminales et se développent donc à l’extrémité des branches tandis que celles du Cassia sont axillaires et apparaissent le long des branches.
Corymbosa serait donc un Senna, même s’il est souvent appelé et vendu sous le genre Cassia.
D’autre part, plusieurs sites proposent Senna [ou Cassia] corymbosa sous le synonyme de Cassia floribunda auquel il ressemblerait en effet beaucoup mais dont la rusticité serait moindre : -5°C pour floribunda contre -12°C pour corymbosa. Floribunda aurait aussi davantage la capacité à être utilisé en couvre-sol de par son port plus rampant.
Celui installé au jardin me semble donc bien être Senna corymbosa. Il s’agit d’un jeune plant que l’on m’avait offert en cadeau il y a 4 ou 5 ans de cela. Il mesurait alors quelques centimètres à peine. Je l’ai installé à exposition sud, bien ensoleillée et protégée des vents froids, dans une zone bien drainée. C’est en effet un genre originaire de régions chaudes (Amérique, Afrique, Australie) qui nécessite de prendre quelques précautions si l’on souhaite l’installer en pleine terre.
De croissance rapide, il mesure aujourd’hui environ 2m50 et j’en ai vu un très bel exemplaire à quelques kilomètres du jardin qui avait pris une belle envergure.
De croissance rapide, celui installé au jardin depuis 4 ou 5 ans dépasse déjà largement les 2 mètres.
Le feuillage vert est persistant ici mais peut se recroqueviller un peu sous l’effet du stress (chaleur, même s’il a très bien résisté à divers épisodes de sécheresse sévère ici, ou froid [cependant, aucun hiver en-dessous de -8°C en Béarn]).
En fin d’été et en automne, l’arbuste se couvre d’inflorescences jaune franc en corymbes qui ne sont pas sans rappeler des boutons d’or. La floraison dure longtemps avant de faire place à des gousses aplaties brunes.
Senna corymbosa est un arbuste encore peu connu qui apporte pourtant une touche originale au jardin en été et en automne.
Ne connaissant pas cette plante quand elle m’a été offerte, j’ai fait l’erreur de ne pas la tailler après la floraison, ce qui est pourtant utile pour favoriser le développement d’un feuillage plus fourni. Depuis, tous les ans, une fois les fleurs fanées, je le taille afin qu’il développe un peu plus sa ramure.
C’est en tout cas un arbuste intéressant qui apporte une touche colorée originale à partir d’août et pour de longues semaines. Peu utilisé, peut-être à cause de sa faible rusticité, il mériterait d’être davantage introduit au jardin, sa culture en pot étant possible et permettant ainsi de l’abriter en hiver comme d’autres plantes d’orangerie.
Chaque année les inflorescences du Senna se marient avec les épis des graminées, ici Miscanthus gracillimus.
Pour résumer :
- Cassia : floraison axillaire
- Senna : floraison terminale
- Senna corymbosa : plus rustique (environ -12°c), port plus élancé
- Senna floribunda : plus frileux (-4°C), port plus rampant.
Tout commentaire et retour d’expérience sera le bienvenu en commentaire !
Créé par jardindeluchane le 15 sept 2018 | Dans : ROSIERS DU JARDIN
Rosier Sourire d’Orchidée (Paul Croix- 1985). Hybride moderne. Arbuste (1m80) ou grimpant (jusqu’à 3m50).
Sarmenteux moderne, voilà un très bon et beau rosier. Son feuillage vert clair et brillant est très sain.
Du printemps à la fin de l’automne il offre des fleurs d’environ 4 cm qui s’épanouissent dans des tons de rose tendre pour évoluer ensuite vers le blanc. Réunies en grappes, elles forment des coupes de pétales légèrement doubles aux étamines jaunes et au parfum doux.
Son port plutôt souple permet de l’employer en arbuste ou de le palisser, comme ici, sur une grille.
Son port assez souple permet de le conduire en arbuste à la silhouette assez lâche mais j’ai choisi de palisser celui du jardin sur une grille métallique peu esthétique. Ce n’est donc ni vraiment un arbuste libre ni vraiment un grimpant. Il n’en reste pas moins que je l’aime beaucoup pour sa très grande générosité et sa ‘remontance‘ (sa capacité à fleurir plusieurs fois dans la saison!), pour l’aspect léger et presque sauvage de ses fleurs délicates qui le font un peu ressembler à un rosier sauvage et pour sa résistance (pas de maladies, peu affecté par la chaleur ou la pluie ).
Les boutons rose plus foncé s’épanouissent en fleurs rose tendre qui évoluent vers le blanc en vieillissant.
C’est donc tout naturellement qu’il s’intègre dans le jardin que je veux d’aspect champêtre et romantique.
De plus il semble plutôt bien réagir au bouturage.
Bien qu’étant un hybride moderne, ses fleurs ont un petit air sauvage qui lui permet de s’intégrer dans un jardin naturel ou romantique.
La taille principale se fera à la fin de l’hiver mais il faudra aussi penser à régulièrement jouer du sécateur afin de l’inciter à refleurir encore davantage. Le palisser à l’horizontal aura pour effet de ralentir la sève et de permettre la naissance de plusieurs branches secondaires qui accentueront encore sa floribondité. Dans le même esprit, l’apport d’un engrais de fond, à libération lente, juste après la taille d’hiver puis vers fin juin ne pourra être que bénéfique, à condition de respecter les bons dosages.
Sain, florifère et remontant, beau, légèrement parfumé, polyvalent et d’aspect romantique…voilà donc un sourire qui ne pourra que nous faire craquer ! Cheese !
Créé par jardindeluchane le 09 sept 2018 | Dans : VIVACES DU JARDIN
Créé par jardindeluchane le 08 sept 2018 | Dans : ROSIERS DU JARDIN
Rosier Hansa (Schaum et Van Tol, 1905) – hybride de rugosa, arbustif, 1,50 m à 2 m.
Les ‘rugosa’, bien connus des amateurs de roses sont des rosiers botaniques originaires du Japon et de Chine. Hansa, comme ses cousins, affiche un feuillage gaufré caractéristique, vert plutôt sombre et brillant.
Les tiges sont garnies d’une multitude d’aiguillons très serrés, plus ou moins durs mais au final assez piquants. Cette particularité est surtout visible sur les jeunes tiges qui en vieillissant perdent leurs épines.
Très florifère et très remontant, Hansa produit des roses doubles pourpres toute la saison en bouquets au parfum puissant. Ces dernières donneront à l’automne des cynorrhodons aplatis et rouges très décoratifs.
Qualité supplémentaire, ce rosier se bouture particulièrement facilement.
Il est également très résistant aussi bien au froid qu’aux maladies et son feuillage se teinte en fin de saison d’une très belle couleur dorée, ce qui lui confère un intérêt supplémentaire.
Il a tendance à drageonner (c’est à dire à produire de nouvelles pousses plus ou moins loin du pied mère) : certains considèrent que c’est un inconvénient tandis que d’autres y verront là un atout pour stabiliser des endroits difficiles à végétaliser comme les talus par exemple. Ici, tous les sujets sont issus de boutures et si certaines tiges sortent parfois à quelques centimètres du pied, il ne sont cependant pas envahissant. Il suffit en effet de trancher les tiges vagabondes au plus près de l’arbuste pour conserver l’arbuste à sa place. Il se taille à la fin de l’hiver/début du printemps. On peut soit le rabattre assez sévèrement, soit le laisser se développer en arbuste un peu plus imposant. C’est la seconde option que je choisis au jardin.
Si l’on pèse le pour et le contre donc, il est, de mon point de vue, un incontournable. Feuillage sain, floraison abondante et remontante, parfum, couleurs d’automne, fruits décoratifs. Difficile de faire mieux !
Hansa est un arbuste intéressant pour ceux qui veulent un jardin qui reste attrayant en arrière-saison.
Son aspect un peu sauvage (origines botaniques obligent) peut manquer de raffinement pour certains mais il n’en reste pas moins très séduisant, pour les yeux comme pour le nez, et c’est un rosier sans souci pour les jardiniers débutants et tous ceux qui veulent des plantes saines sans traitement.