juillet 2017
Archive mensuelle
Archive mensuelle
Créé par jardindeluchane le 31 juil 2017 | Dans : LIVRES SUR LE JARDIN
Nous connaissons tous les arbres. Tout au moins c’est ce que nous croyons. L’auteur, qui œuvre dans le domaine forestier en Allemagne depuis plus de 20 ans, s’appuie sur une large série d’études scientifiques ainsi que sur sa propre expérience pour nous emmener au cœur des forêts primaires ou artificielles et même dans les rues de nos métropoles pour nous livrer quelques uns des secrets qui animent la vie des arbres. Solidarité, concurrence, langage, modes de défense, amours, rôles, caractères…on découvre alors que derrière les rugueuses écorces ou au sein des frondaisons verdoyantes s’organise une vie qui suit des règles bien précises et impitoyables.
Ces végétaux mystérieux sont capables de se nourrir mutuellement, de communiquer entre eux afin de se protéger des dangers qui les menacent ou de se battre pour survivre, pour ne citer que quelques uns des points abordés dans ce livre.
On ressort de cette lecture avec un regard différent sur ces êtres qui peuplent nos forêts ou nos villes et nos balades n’y seront plus jamais les mêmes.
Livre à part en comparaison des autres présentés ici, il s’adresse à tout un chacun. Les jardiniers y trouveront des indices sur le comportement de ces piliers de nos espaces aménagés et chacun d’entre nous y prendra davantage conscience de l’importance de respecter cette société complexe, passionnante et encore si mal connue.
Les plus : les nombreuses références à des études scientifiques, le style passionné et abordable de l’auteur.
Les moins : quelques répétitions (visée pédagogique?) ainsi que certaines ‘conclusions’ personnelles qui peuvent sembler un peu hâtives.
Créé par jardindeluchane le 27 juil 2017 | Dans : Des Jardins...
A Salignac-Eyvigues, entre Sarlat-la-Canéda et Lascaux, nichés ou cœur du Périgord Noir, se trouvent les jardins classiques remarquables du Manoir d’Eyrignac. Sur les 200 hectares du domaine, 10 d’entre eux ont été aménagés dans un esprit mêlant style français et italien. L’art topiaire est ici poussé à son paroxysme et nombre de végétaux, taillés à la main, offrent des structures végétales de toutes sortes : ifs, charmes, cyprès et buis composent un dessin rigoureux que viennent adoucir des plantes aux silhouettes plus décontractées. Les lieux, propriété familiale depuis 500 ans, s’articulent autour de monuments historiques datant des 17è et 18è siècles.
Je vous propose de découvrir ces jardins tels que je les ai visités en juillet 2017. Le temps couvert n’a pas jeté la plus fabuleuse des lumières sur les lieux mais la simple vue des différents aménagements était déjà une douceur pour les yeux.
Dès l’entrée du jardin, les premières topiaires se dévoilent, laissant deviner les édifices aux pierres ocres. Quelques vivaces légères (ici des gaura lindheimeri)adoucissent le tracé rigoureux.
Vient ensuite un verger tout en netteté où chaque tronc est serti de santolines grises (Santolina chamæcyparissus).
L’Allée des charmes (Carpinus betulus), symbole d’Eyrignac, qui s’étire sur une centaine de mètres et entre lesquels s’intercalent des ifs colonnaires (Taxus baccata) impressionne par la précision de la taille. La perspective n’en est que plus éblouissante.
Au terme de cette même allée, face au Manoir d’Artaban, nom qui rappelle la célèbre expression dont la paternité revient à un ancêtre de la famille, posé sur une terrasse en contrehaut, surgit le Jardin Français composé de broderies de buis (Buxus) agrémentées de fleurs colorées. En cette saison, c’est un mélange tout en douceur de bleus (pérovskias, althéas) et de blancs (surfinias, gauras, cléomes) qui pose la touche de couleurs. Au pied du mur enlacé par le lierre le doux murmure d’une fontaine se fait entendre.
La terrasse n’est pas accessible au public. Quelques marches entre lesquelles des Erigerons karvinskianus se sont ressemées donnent cependant accès à son entrée d’où l’on peut embrasser le tableau du regard .
Après avoir franchi le porche de la cour, on découvre l’un des pignons du manoir qu’un lierre sagement maîtrisé festonne ainsi qu’une demeure attenante pleine de charme.
Quelques pas de plus et c’est le Miroir d’Eau qui apparaît. Tout en majesté, cette fantaisie italienne est bordée de cyprès (Cupressus) et de buis en topiaires dont des boules à la géométrie parfaite plantées dans de gros pots d’Anduze accompagnent le regard jusqu’au mascaron qui représente une tête de lion et crache une gerbe impétueuse dans les eaux calmes du bassin.
Quelques pas de plus suffisent pour admirer une vue sur la campagne environnante contre laquelle se détachent une borie moussue et des topiaires d’ifs.
A leurs côtés émergent le Jardin Potager et le Jardin Fleuriste, aux fonctions à la fois nourricière et décorative. Ce qui frappe ici ce n’est pas le mélange des couleurs apporté par les fleurs mais bien la série d’arches de toute beauté composées de Cedrus atlantica ‘Glauca Pendula ‘. L’effet est saisissant et la voûte ainsi formée forme un tunnel de verdure protecteur.
C’est à peine remis de cette émotion que l’on se dirige vers le Jardin des Sources, orienté plein ouest. Ce nouvel espace est en cours d’aménagement mais de nombreuses scènes y ont déjà trouvé place. Ce sont en fait plusieurs jardins qui le composent. Le Jardin d’Ivresse où des vignes promettent de belles vendanges, celui des Vagabondes dédié aux graminées, vivaces et annuelles, le Pré Fleuri où les butineurs s’en donnent à cœur joie au milieu de toutes les plantes mellifères ou encore le Jardin des Filles du Vent dans lequel dansent les graminées.
Ca et là surgissent des sculptures végétales qui miment une faune poétique. Des bancs jalonnent le parcours, adossés à une haie vive de quelques 300 sujets.
Dominant ces scènes et offrant un panorama sur la vallée trône le bien nommé Jardin Blanc. Des buis impeccablement taillés soulignent les jeux d’eau rafraîchissants dont l’écume blanche fait écho aux floraisons. Rosiers arbustifs Opala et Icerberg (syn. Fée de Neige) ainsi que lianes Alberic Barbier qui escaladent des arches en bois rouges sous lesquelles des bancs permettent de profiter de la fraîcheur tiennent compagnie aux cléomes, hydrangeas, surfinias, tabacs et gauras. Tous les végétaux ont été sélectionnés pour la blancheur de leur floraison. L’ensemble est romantique à souhait !
La visite touche à sa fin. Il va falloir rejoindre la pelouse centrale, non sans faire un petit détour pour voir de plus près l’édifice tout juste aperçu au début du parcours et qui se reflète dans un miroir d’une eau turquoise au milieu d’autres topiaires toujours aussi soignées.
Déjà l’accueil se profile, signant la fin de la balade.
Malgré tout le temps déjà passé sur place on resterait bien encore un peu, mais la Dordogne regorge de joyaux. D’autres jardins nous attendent…
Pour voir la vidéo, c’est ici :
→Retour sommaire reportages ‘Des Jardins’.
Créé par jardindeluchane le 25 juil 2017 | Dans : Des Jardins...
Il n’est plus besoin de présenter les Jardins suspendus de Marqueyssac, bien connus des amateurs. Situés dans l’un des plus beaux sites de la vallée de la Dordogne, à proximité de villages au charme envoûtant (Domme, La Roque-Gageac, Castelnaud-la-Chapelle, Beynac…) et de châteaux non moins ensorcelants, ils trouvent leur origine à la fin du 17è siècle lorsque Bertrand de Vernet de Marqueyssac, alors conseiller auprès de Louis XIV en fait l’acquisition. Il procède alors aux premiers aménagements des terrasses, qui seront plantées au 19e par Julien de Cerval, juge et membre d’une société d’horticulture périgourdine. Ce dernier, après être rentré d’Italie où il était parti défendre les intérêts pontificaux, entreprend de donner aux jardins l’envergure qu’on leur connaît aujourd’hui. Influencé par son séjour à l’étranger, il fait logiquement le choix d’imprégner les lieux d’un esprit romantique d’inspiration italienne.
Il n’est donc pas surprenant que des cyprès ornent aujourd’hui les jardins, en compagnie de genévriers (Juniperus), arbousiers (Arbutus) , érables de Montpellier (Acer monspessulanum), pins parasols (Pinus pinea), santolines (Santolina), romarins (Rosmarinus) ou chênes verts (Quercus ilex) pour ne citer qu’eux… Mais c’est avant tout pour ses buis (Buxus sempervirens), que Marqueyssac est célèbre. Et ce ne sont pas moins de 150.000 spécimens, taillés à la main deux fois par an, qui accompagnent aujourd’hui la promenade sur les 22 hectares du parc, le long des 6 kilomètres de sentiers. Des chiffres à donner le vertige, à condition de ne pas l’avoir déjà éprouvé en admirant la vallée depuis le belvédère qui trône quelques 130 mètres au-dessus de la rivière Dordogne. Epoustouflant !
Ouvert au public en 1997, Marqueyssac a désormais acquis ses lettres de noblesse et s’est vu attribuer le label ‘Jardin Remarquable’ en 2004.
Peut-être connaissez-vous déjà les lieux, mais avez-vous tenté l’expérience d’y déambuler à la tombée de la nuit ? C’est, je vous le garantis, une expérience unique ! Chaque jeudi soir en été, le parc s’illumine en effet d’une multitude de bougies qui jalonnent une grande partie de la promenade. L’effet est tout simplement magique…
Pour en profiter, il faut arriver un peu avant la tombée de la nuit, afin de pouvoir profiter des broderies de buis sous la lumière naturelle mais aussi du coucher de soleil qui, depuis ce promontoire, et selon la météo bien sûr, peut être sublime.
Le jour s’impose encore et permet d’admirer les moutonnements de Buxus sempervirens.
Le vue plongeante sur la vallée de la Dordogne en contrebas donne une relief très particulier et grandiose au jardin.
Peu à peu, la lumière baisse, et le ciel commence à rougeoyer, participant ainsi de l’effet théâtrale du lieu.
Les lueurs vacillantes des bougies commencent alors à s’affirmer davantage.
Mais les bougies ne sont pas les seuls éclairages mis en place dans le parc. Vient s’y ajouter tout un jeu de lumières qui soulignent, transforment ou subliment les silhouettes des végétaux.
La vallée s’efface ainsi peu à peu au bénéfice du jardin.
Les silhouettes et feuillages des végétaux prennent alors des couleurs et une dimension particulières, dignes d’un conte de fées.
Sur une grande partie du parc, tout est mis en valeur en lumières : arbres, mais aussi allées et topiaires, de même que la roche, très présente ici.
Au détour d’une allée des notes de musique se font entendre. ‘Marqueyssac aux chandelles’ propose également des concerts en plein air à différents endroits du jardin.
Mais vous pouvez aussi faire le choix de vous aventurer dans des chemins plus sombres, jusqu’à vous retrouver dans la pénombre totale au bout du parc où quelques elfes surgiront peut-être de derrière les silhouettes inquiétantes qui peuplent la forêt…
…pour finalement vous guider à nouveau vers la lumière et les vibrations apaisantes du jardin. Vous passerez alors à côté de cascades multicolores qui doivent certainement posséder quelque pouvoir magique ou sous un tunnel animé par des flashes rouges quasi stroboscopiques qui montrent le chemin.
Vous reviendrez enfin vers la terrasse principale, devant le château où vous pourrez déguster une glace, boire un verre ou écouter encore quelques notes de piano dont vous emporterez la mélodie, des images plein la tête en vous disant que oui, vous venez de vivre un petit moment d’éternité.
Créé par jardindeluchane le 24 juil 2017 | Dans : Des Jardins...
La Roque-Gageac est un petit village niché au cœur du Périgord noir, à une quinzaine de kilomètres de Sarlat. Connu entre autres pour le Château de la Malartie situé à la sortie du village, ancien hôpital pour lépreux du 12ème siècle transformé au 19ème en demeure de style Renaissance, le village est accroché aux falaises boisées et bénéficie d’un point de vue sur la Dordogne qui coule à ses pieds.
Un cadre exceptionnel donc, renforcé par la présence, dans les rues qui sillonnent les maisons en pierres d’un jardin exotique où se mélangent des végétaux que l’on s’attendrait davantage à voir pousser dans des contrées au climat plus méditerranéen.
Cette prouesse est rendue possible grâce à la situation du jardin. Les falaises et murs en pierres qui l’entourent emmagasinent la chaleur du jour et la restituent la nuit, créant ainsi un microclimat bénéfique dans cette région où les hivers peuvent être assez froids. De part l’installation du jardin dans les hauteurs du village, la drainage y est donc également très bon et les plantes n’ont ainsi pas les pieds dans l’eau à la mauvaise saison. Concernant l’hygrométrie, on peut logiquement penser que la rivière en contrebas permet de tempérer les chaleurs estivales et d’apporter, par évaporation, une humidité bienfaisante.
Depuis la route qui longe la Dordogne, il faut emprunter une petite ruelle où très vite palmiers (Trachycarpus fortunei), lauriers roses (Nerium oleander) et bougainvilliers donnent le ton.
En poursuivant la promenade, bambous et néfliers apparaissent comme surgissant de la falaise. Ils apportent une ombre bienfaisante sous la chaleur lourde de l’été et permettent de lever les yeux pour observer les fruits des palmiers qui scintillent sous les rais de lumière qui parviennent à percer ce tunnel de verdure.
Entre les grosses pierres des murs de soutènement des agaves ont trouvé les conditions idéales pour se développer et faire de l’œil aux oliviers dont le feuillage argenté apportent de la clarté au tableau.
Régulièrement, la Dordogne se dévoile en contrebas.
A certains endroits, l’eau, tel un suc nourricier, suinte de la roche et offre aux fougères une fraîcheur dont elles ont vite fait de tirer partie.
La vision de cette petite chapelle surgissant de palmiers, yuccas et autres lauriers donnent le sentiment d’être ailleurs, quelque part au bord de la Méditerranée.
Le sentier se rétrécit et l’on pénètre dans la ‘jungle’ où des bananiers prennent leurs aises.
On peut même voir leurs gros fruits charnus orner le feuillage telles des sculptures.
L’allée aux dimensions plus importantes annonce que la visite touche bientôt à sa fin, mais cette dernière sera richement colorée
De grandes graminées font leur apparition dans la partie basse du jardin, là où elles ont la place de se développer et l’ensoleillement suffisant.
Une haie majestueuse d’Arundo donax variegata sert d’écrin à l’une des dernières parties du jardin. Effet lumineux garanti !
Comme un bouquet final, la visite s’achève sur des tableaux où formes et couleurs des feuillages véhiculent un sentiment d’opulence. Les floraisons des albizzias, lauriers et lagestroemias rendent les scènes particulièrement intéressantes en ce mois de juillet.
Arrivé au terme de ce jardin qui s’étire au pied de la falaise, et dont la visite est gratuite (puisque dans les rues du village), impossible de ne pas jeter un coup œil au château et à la rivière qui promet d’autres activités estivales sympas…
Créé par jardindeluchane le 17 juil 2017 | Dans : Divers
Que vous soyez jardinier amateur ou plus éclairé, vous connaissez sûrement les géraniums, plantes vivaces qui réapparaissent chaque année au jardin et qu’il ne faut pas confondre avec les pelargoniums, sujets moins rustiques qui festonnent balcons et rebords de fenêtres en été et sont communément (mais incorrectement) désignés par le même nom. Mais le propos est ailleurs…
En effet, dans la grande famille des geraniums (les vrais!), deux d’entre eux ont fait couler beaucoup d’encre depuis quelques années : geranium ‘Rozanne’ (Gerwat) et geranium ‘Jolly Bee’. Leur histoire pourrait servir de base à un feuilleton au suspens haletant, ou s’apparenter plus tristement à un épisode de Dallas…
Tout commence en 1989, chez Donald et Rozanne Waterer qui découvrent dans leur jardin du Somerset en Grande-Bretagne un semis de géranium aux qualités incroyables. Une floraison bleue ininterrompue de mai aux gelées sur une touffe aux larges feuilles d’une grande vigueur … Conscients d’avoir sous les yeux une plante d’exception, ils cherchent conseils auprès de spécialistes en la matière, dont le très célèbre Graham Stuart Thomas qui leur recommande alors de prendre contact avec la pépinière Blooms of Bressingham afin d’étudier la possibilité d’une commercialisation. Cette pépinière est à l’origine de la commercialisation de nombres de plantes depuis des décennies, parmi lesquelles Phlox subulata ‘Oakington Blue Eyes’, Crocosmia ‘Lucifer’, Potentilla fruticosa ‘Red Ace’, Hebe ‘Margaret’ ou encore Polemonium ‘Brise d’Anjou’ pour ne citer qu’elles. Pas un petit joueur donc !
Après avoir été étudié et testé, le Geranium ‘Rozanne’, du nom de sa jardinière et propriétaire, est présenté au public et officiellement lancé en 2000 à l’occasion du Chelsea Flower Show de Londres.
Par la suite, cette vivace hors normes se verra recevoir de nombreuses récompenses parmi lesquelles le ‘Garden Merit’ de la respectée RHS (Royal Horticultural Society) en 2006. Elle sera également élue ‘Vivace de l’année’ en 2008 par la Perrenial Plant Association, ‘Plante de la décennie’ 1993-2002 par la RHS et plus récemment ‘Pante du Centenaire’ par cette même instance lors du Chelsea Flower Show de 2013. Un palmarès impressionnant qui inspire le respect !
Une destinée bénie des dieux donc, qui pourrait même sembler idyllique.
Pourtant, trois ans après la sortie de ‘Rozanne‘, un pépiniériste bien plus modeste, Marco Van Noort, qui œuvre à Warmond au Pays-Bas, commercialise de son côté un géranium à l’apparence et aux qualités très proches, qu’il nomme ‘Jolly Bee’. Et c’est à ce moment que le rouage parfait commence à se gripper.
Pendant 7 ans, les deux plantes, commercialisées séparément et protégées par leurs noms variétaux cohabitent et ornent les jardins à travers le monde. Mais Blooms of Bressingham ne l’entend pas ainsi. La ressemblance des deux plantes questionne. A cette époque, le recours à des tests ADN serait compliquée et engendrerait trop de frais, mais quelques années plus tard, Blooms of Bressingham saute le pas. Les deux plantes sont cultivées côte-à-côte, dans des situations identiques, et un test génétique est effectué pour définir si différences il y a. Le verdict tombe ! Les études morphologique et génétique menées concluent que ‘Rozanne‘ et ‘Jolly Bee’ sont en fait trop proches l’un de l’autre pour que chacun ait sa place. Il s’agit d’une seule et même plante.
Le compte-rendu établi par l’International Union for the Protection of New Varieties of Plants (UPOV ou Union Internationale pour la protection des Obtentions Végétales) est formel. En mai 2010, devant les preuves apportées, le pépiniériste néerlandais est forcé de s’incliner et de cesser la commercialisation de ‘Jolly Bee’. Cette interdiction prendra effet dès le 1er Juillet 2010 et à partir de cette date les deux géraniums (puisqu’ils sont « identiques ») seront vendus sous le nom de ‘Rozanne‘. Exit le petit pépiniériste qui continuera cependant à vendre le beau géranium bleu, mais exclusivement sous le nom de ‘Rozanne ’.
Un petit pépiniériste contre une grosse firme… Le pot de terre contre le pot de fer.
Le premier déclarera par la suite :
« Je suis pieds et poings liés. Ce qu’ils ont fait n’est pas sympa. Nous sommes une petite pépinière et cette expérience a été éprouvante. Je ne suis pas coutumier de ce genre de pratiques. Moi j’hybride et je fais pousser des plantes. C’est un tout autre univers. Au final, ils ont eu gain de cause parce que cela me ruinait en frais d’avocats. Nous avons même pensé cesser notre activité et fermer la pépinière mais au final nous avons décidé d’essayer de continuer ».
Si les tests et observations menés en arrivent à la conclusion qu’une seule variété a sa place, il semblerait que nombre de jardiniers amateurs qui cultivent l’un ou l’autre (ou les deux) notent quant à eux des différences. Nuances dans le bleu de la fleur, comportement, facilité de division… Il est à noter que les sites de vente présentent souvent l’un en précisant son deuxième nom, Geranium ‘Rozanne‘ (=‘Jolly Bee’).
La science opposée à l’expérience, la loi du marché face à l’empirisme… ? Chacun jugera et se fera son opinion.
Et chacun peut aussi apporter sa pierre à l’édifice en commentant cet article de ses propres observations, afin de le rendre interactif et de l’enrichir.
–> VOIR LA FICHE PLANTE DE CE GERANIUM
Créé par jardindeluchane le 12 juil 2017 | Dans : Arbustes du jardin
L’intérêt des viornes n’est plus à démontrer et ce sont des plantes extrêmement décoratives à plus d’un titre.
Viburnum burkwoodii est une variété à feuillage caduc, vert brillant sur le dessus et légèrement beige sur le revers.
Plusieurs saisons, plusieurs parures. Tout d’abord au printemps, vers le mois d’Avril, ses fleurs apparaissent groupées en boules d’une dizaine de centimètres qui dégagent un parfum sublime perceptible plusieurs mètres à la ronde. Les boutons roses éclosent en de petites mais très nombreuses fleurs blanches. Les inflorescences claires sur le bois nu se remarquent de loin.
Au fur et à mesure que les fleurs fanent, le feuillage assez épais apparaît et prend en automne des tons flamboyants mêlant le jaune, l’orange et le rouge. Impossible donc de ne pas penser à lui également pour les décors d’arrière-saison.
Cette viorne accepte tout sol ordinaire, frais et drainé, et une exposition mi-ombragée à ensoleillée. Au Jardin de Luchane elle pousse plein sud, mais l’hygrométrie importante de la région lui permet de se plaire dans cette situation.
Poussant assez vite, l’arbuste peut atteindre 3 mètres et plus, mais il accepte bien la taille. Celle-ci est effectuée après la floraison et permet de conserver un port arrondi. Sans taille, d’ailleurs, de longues branches partent dans tous les sens, ce qui affecte un peu la silhouette.
Les viornes sont réputées résistantes aux maladies. Pourtant, sur les deux pieds plantés à quelques mètres de distance, l’un deux a subitement dépéri à la fin de l’été dernier. Une sorte de chancre noir est apparu à la base du tronc puis les branches se sont desséchées pour finir par mourir. J’ai donc dû l’arracher, la mort dans l’âme… Difficile de dire s’il s’agissait d’une maladie quelconque ou des suites de la sécheresse particulièrement marquée qui a sévi juste avant. L’autre arbuste n’ayant pas souffert, je me pose encore la question aujourd’hui.
Toujours est-il que cet arbuste est remarquable tant par sa floraison parfumée que pour ses couleurs automnales. Un must !
Pour en savoir plus sur les viornes, je vous conseille le site de Maurice Laurent, LE spécialiste en la matière ! http://pepiniere-laurent.fr/
-> Retrouvez deux autres viornes, Viburnum opulus ‘Roseum’ et Viburnum plicatum Mariesii
ou
Créé par jardindeluchane le 11 juil 2017 | Dans : Arbustes du jardin
La spirée inspirée…par les couleurs ! Parmi les nombreuses espèces du genre, cette spirée originaire des pays du soleil levant (Japon, Chine) fait partie de celles qui fleurissent en été. Mais elle ne contente pas d’être belle uniquement à cette saison. A vrai dire, excepté en hiver où seule la silhouette de ses branches est visible, c’est un festival de couleurs de mars à novembre !
Tout débute donc au printemps, lorsque les jeunes pousses débourrent dans des tonalités orangées éclatantes.
Au fur et à mesure de leur développement, elles s’éclaircissent et se parent d’un or qui finit par envahir le feuillage avant que ce dernier ne se colore de vert clair teinté de jaune en été.
Certaines feuilles présentent même une panachure des plus esthétiques qui rajoute encore à ses nombreux charmes.
La panachure que l’on peut observer sur certaines feuilles rajoutent un élément graphique de plus à cette plante déjà gâtée par la nature !
Début juillet, le feuillage estival s’est installé mais quelques feuilles affichent encore des tons cuivrés.
L’arbuste attendra ainsi jusqu’à l’automne qu’elle colorera à nouveau en repartant vers l’orangé, mais dans des tonalités plus bronze cette fois-ci.
A l’automne, une nouvelle coloration apparait. Elle s’accorde avec les teintes de nombreux végétaux en cette saison.
Ces changements de couleurs suffiraient à justifier son emploi dans les jardins, mais elle ne s’arrête pas là ! Vers le mois de juin en effet elle affiche des fleurs en corymbes roses vaporeux et mellifères rapidement visités par les insectes butineurs.
Une exposition ensoleillée ou à mi-ombre lui convient, dans un sol ordinaire qui reste frais mais drainé en hiver.
Exempte de maladies, de croissance rapide, rustique et de proportions modestes (environ 1m à 1m20 en tous sens), cette spirée trouvera facilement sa place dans un jardin, même petit.
Pour conserver un port compact et encourager une floraison généreuse, tailler l’arbuste en fin d’hiver et recouper à nouveau les tiges qui ont fleuri juste après la floraison d’été.
La floraison de l’arbuste coïncide avec celle des coquelourdes qui lui tiennent compagnie et jouent dans les mêmes teintes, mais sur un feuillage gris qui ne lui fait pas concurrence.
Vous l’aurez compris, cet arbuste est intéressant trois saisons sur quatre, affiche une belle diversité quant à son aspect décoratif et est très facile d’entretien. Alors, n’hésitez plus, et laissez-vous tenter par cette variété ou d’autres assez proches comme par exemple ‘Magic Carpet’ (aussi appelée ‘Walbuma’) !
-> Découvrez une spirée à floraison printanière, la Spiraea X. Van Houttei
ou
Créé par jardindeluchane le 10 juil 2017 | Dans : Graminées
Dans la grande famille des graminées (ou poacées) originaires d’Asie (Japon, Corée, Chine), le Miscanthus sinensis ‘Malepartus’ est un représentant vraiment digne d’intérêt.
Tout commence au printemps, lorsque les longues feuilles vertes à nervure médiane blanche poussent tranquillement pour monter jusqu’à près de 2 m. La finesse du feuillage peut d’ailleurs rendre ce dernier un peu coupant si on le saisit à pleine main. La plante s’évase au fur et à mesure pour offrir un port en fontaine des plus gracieux que le vent fera danser avec élégance.
Les épis de ‘Malepartus’ se détachent bien du feuillage et sont mis en valeur par le tronc sombre d’un prunus.
Ensuite, les épis argentés caractéristiques des miscanthus font leur apparition, nettement détachés au-dessus du feuillage. Au fil du temps, ils se déploient en plumeaux blanchâtres bien denses qui persisteront quasiment tout l’hiver. La plante restera donc décorative sur une très longue période.
Mais ce que je trouve le plus attirant chez cette variété, c’est la couleur de son feuillage en automne. Ce dernier se pare alors en effet de superbes teintes, mélangeant le jaune, l’orangé, le brun et le rouge. Absolument sublime ! Une palette qui s’accorde en outre parfaitement avec les autres végétaux à coloration automnale pour faire de cette saison un feu d’artifice qui vaut largement l’éclat du printemps et surpasse la période estivale, souvent moins chatoyante au jardin à mon goût.
Il va de soi que, comme pour la majorité des plantes qui changent de couleur à l’arrière-saison, les conditions climatiques appropriées vont jouer un rôle important dans l’intensité de la coloration (humidité, température…).
Au cœur de l’automne, les feuilles semblent peintes et l’alliance entre feuillage et épis est tout simplement magique !
Même l’hiver, lorsque les feuilles oscillent entre le brun clair et le ‘paille’, la plante continue à jouer son rôle décoratif. Peu de végétaux sont capables de rivaliser avec tant de qualités.
Fin novembre, les coloris changent et persisteront ainsi une bonne partie de l’hiver. De quoi égayer les mois les plus gris…
Si l’on rajoute à cela que les miscanthus s’accommodent d’une terre ordinaire (qui reste cependant plutôt fraîche en été) et que leur entretien se réduit à une taille de la touffe à sa base en fin d’hiver (découvrez comment tailler les graminées en fin d’hiver ou début de printemps dans mon tuto vidéo) , difficile de ne pas céder à leurs charmes. Au bout de quelques années, la touffe pouvant s’épuiser et se dégarnir en son centre, une division est recommandée. L’opération s’effectue en début de printemps. La plante est déterrée, divisée en plusieurs éclats qui feront autant de nouveaux pieds, à installer ailleurs au jardin ou à offrir.
Placez-les au soleil ou à mi-ombre et admirez-les !
Le ‘Malepartus’ du jardin pousse dans un sol assez argileux, sous le couvert d’un prunus. L’exposition à mi-ombre et le sol pas franchement très frais ne l’empêchent pas de bien se développer, de garder un port altier et de prendre, comme ce fut le cas à l’automne dernier (2016) des teintes hallucinantes comme le montrent les photos.
Difficile de résister à un alignement de Miscanthus ‘Malepartus’, comme ici au Jardin d’Entêoulet dans le Gers à l’automne 2016.
Si j’aime de nombreuses graminées, ce specimen fait partie de mes favoris pour tous ses atouts. Si vous ne l’avez pas encore, pourquoi ne pas d’adopter…?
Créé par jardindeluchane le 09 juil 2017 | Dans : Graminées
Une graminée qui se prend pour un bambou ! En effet, assez loin de l’apparence classique des graminées habituelles, le Spodiopogon sibiricus affiche un feuillage qui n’est pas sans rappeler celui bien connu des bambous. Et pourtant c’est bien une poacée, originaire d’Asie, qui monte à environ 1m à 1m20 sur 50 cm. Ce n’est donc pas une géante mais son port dressé, son feuillage vert si particulier et ses épis argentés en font une plante de choix pour structurer un massif.
Peu exigeante sur la nature du sol, elle se portera mieux en plein soleil ou à mi-ombre, même si elle est censée pouvoir pousser à l’ombre assez dense où son port sera plus relâché. Un sol ordinaire, plutôt frais, lui assurera une belle croissance.
Son intérêt décoratif peut se révéler particulièrement intéressant à l’automne. Son feuillage peut en effet prendre de superbes teintes orangées à pourpres comme cela a été le cas à l’automne 2016.
Elle restera attrayante une partie de l’hiver et ne nécessitera qu’une taille en fin d’hiver afin de la débarrasser de ses feuilles mortes.
Rustique jusqu’à au moins -15°C (son nom binominal fournit à ce titre un indice – ‘sibirica‘), c’est donc une plante sans souci et particulièrement décorative.
Elle est installée au jardin depuis de nombreuses années sans jamais montrer de signe de faiblesse. Je ne l’ai toujours pas divisée. Elle ne semble pas en avoir besoin à ce jour, mais je le ferai prochainement, tout simplement pour pouvoir la multiplier et l’utiliser dans d’autres massifs.
Créé par jardindeluchane le 09 juil 2017 | Dans : Mes réalisations
L’eau est un élément essentiel au jardin. Elle rafraîchit l’atmosphère, reflète le ciel ou les plantes, crée un biotope différent qui attire la vie sauvage, demande moins d’entretien qu’un massif, et quand en plus une fontaine anime les lieux, le doux murmure qu’elle engendre invite à la contemplation et à la méditation.
Il n’en fallait pas davantage pour me motiver. J’ai donc décidé de créer, à l’extrémité ouest de la terrasse, sous le grand tilleul, un petit bassin d’esprit zen. C’est depuis devenu un lieu particulièrement agréable où il fait tellement bon se poser ou boire un verre en été. Le pied quoi !
2010 – De nombreux pots m’ont permis de faire suivre des plantes de mon ancien jardin. Ils s’entassent à l’ombre du tilleul en attendant de leur trouver une place au jardin. Le lieu est entouré en partie par des noisetiers qui protègent du vis-à-vis de la route en été.
Pour voir la transformation et les travaux d’aménagement du bassin, vous pouvez visionner la vidéo ou consulter cet article : construction d’un bassin zen.